Pose de stent : le robot fait son entrée en cardiologie - LaDepeche.fr

l'essentiel Les robots ont le vent en poupe. Très utilisés par les chirurgiens digestifs, les urologues, les gynécologues, ces assistants font leur entrée en cardiologie. Comme à la clinique Pasteur de Toulouse, premier site en Europe à avoir réalisé une angioplastie coronaire sous assistance robotique.

Le fauteuil et la console, Jean Fajadet les adore. Depuis quelques mois, le cardiologue de Toulouse s’y installe quasi quotidiennement pour procéder à des angioplasties coronaires sous assistance robotique à la clinique Pasteur de Toulouse.
Ce geste de cardiologie interventionnelle, aujourd’hui largement réalisé (une opération toutes les 30 secondes dans le monde ; la clinique Pasteur, premier site en volume en France, en réalise 3 000 chaque année, le CHU de Toulouse en pratique 2 700) se pratique de manière classique « manuellement ». Pour rétablir la circulation sanguine dans une artère rétrécie par une plaque d’athérome, le cardiologue introduit un petit ballonnet gonflable depuis le pli de l’aine (artère fémorale) ou au niveau du poignet (artère radiale) du patient pour venir écraser la plaque et agrandir l’artère. Dans plus de 90 % des cas, un stent (mini-ressort) est ensuite posé dans l’artère pour éviter qu’elle se rebouche (1).
En mars 2019, la clinique Pasteur a décidé d’emprunter le virage de l’innovation technologique. Elle investit dans un robot (2) pour réaliser, avec le Dr Jean Fajadet, la première angioplastie coronaire sous assistance en Europe. Une centaine ont été effectuées depuis par les cardiologues de la clinique.

"Le geste est précis, on peut mesurer des lésions au millimètre"

À plusieurs mètres du patient, entouré d’écrans de contrôle, le cardiologue guide son geste avec des manettes. « Le robot représente l’avenir pour les interventions sur les coronaires. Il apporte plus de sécurité pour le patient: le geste est précis – on peut mesurer les lésions au millimètre — et ne dépend pas de la fatigue ou de la concentration de l’opérateur. Pour la première fois en 35 ans, je suis assis, je ne porte pas de tablier de plomb toute la journée, je ne suis pas exposé aux rayons, je peux demander de l’aide à un collègue et même boire un verre d’eau ! », s’enthousiasme le médecin qui a récemment commenté en direct la procédure pour un congrès à Chicago.

Étude clinique européenne

Parallèlement, la clinique Pasteur a décidé d’accompagner la start-up française Robocath, basée à Rouen, qui propose aussi un robot de cardiologie interventionnelle. La première angioplastie coronaire avec la plateforme robotique R-OneTM a été réalisée avec succès au mois de septembre dernier, de même qu’au CHU de Rouen.
« Ce partenariat est intéressant à double titre. Nous soutenons les efforts d’innovation français et nous travaillons avec nos collègues du CHU de Rouen. La dynamique de la robotique vasculaire est enclenchée. Les patients sont enthousiastes et les médecins l’adopteront pour réduire les expositions aux rayons et les pathologies dorso-lombaires », conclut Jean Fajadet.
La société Robocath lance une étude clinique d’évaluation de la sécurité et d’efficacité de son outil. Elle intégrera soixante patients dans six centres européens dont trois en France (CHU de Rouen, CHU de Caen, Clinique Pasteur de Toulouse).

Let's block ads! (Why?)