Le comité de suivi du lundi 18 novembre a acté la fin des recherches épidémiologiques. Les parents espèrent toujours la prise en compte de l’effet cocktail.
Marie Thibaud et deux pères, membres du collectif Stop aux cancers de nos enfants. | PHOTO PO-JULIE CATEAU
« Arrêter les recherches maintenant cela veut dire qu’on ne saura pas pourquoi nos enfants sont malades. On doit pouvoir agir à un autre niveau » se désole Marie Thibaud, du collectif Stop aux cancers de nos enfants.
Dix-sept enfants ont été atteints d’un cancer depuis 2015 sur le territoire du Pays de Retz, dans un périmètre de 15 km autour de Sainte-Pazanne. Quatre en sont morts. L’Agence régionale de santé a ouvert une enquête à la demande d’un collectif de parents.
Paradoxal
Un cinquième comité de suivi de cette enquête était organisé ce lundi 18 novembre à 18 h au siège de l’Agence régionale de santé de Nantes. À l’ordre du jour : l’issue de l’enquête épidémiologique notamment. Santé publique France, chargée d’analyser les quarante-cinq pages de questions distribuées aux dix-sept familles, confirme « un nombre de cancers pédiatriques supérieurs à la moyenne sur les sept communes entre 2015 et 2019 ». Mais les résultats montrent « qu’il n’y a pas de risque commun aux dix-sept enfants malades ». L’agence a donc décidé de ne pas poursuivre les investigations. Au grand désarroi des familles qui ne comprennent pas ce paradoxe : un taux de cancer anormalement élevé et l’arrêt des recherches. Santé publique France a préconisé « un suivi en temps réel, avec le CHU de Nantes. Si d’autres cas apparaissent, les familles recevront le questionnaire. »
Rien au niveau de la friche Leduc
Un autre volet des analyses concernait « les levées de doutes ». C’est-à-dire la vérification de certains seuils à ne pas dépasser au niveau du radon, des champs électromagnétiques, taux de gamma, qualité de l’air intérieur, des traces métalliques et l’eau potable. Ces analyses se poursuivent au domicile des dix-sept familles, de novembre à janvier 2020. Les résultats seront connus en février 2020. Une autre campagne d’analyse se poursuit également au sein de l’école privée Notre-Dame-de-Lourdes jusqu’à fin janvier 2020. Du côté de la friche de l’ancienne menuiserie Leduc, idem. Les analyses ont montré « qu’il n’y avait pas de risque de pollutions sur l’école voisine ». De même pour la carrière et l’ancienne laiterie. Des recherches sont en cours sur d’autres sites.
Une cagnotte pour une enquête indépendante
Par ailleurs, le maire de Sainte-Pazanne Bernard Morilleau a annoncé la création d’un Contrat local de santé au niveau de l’agglomération pour lancer des actions de prévention avec les familles. « Une bonne chose » pour Marie Thibaud « mais pourquoi n’intervenez-vous que maintenant ? Pourquoi ne pas nous avoir soutenus plus tôt ? » interroge-t-elle agacée. « Tout ceci, c’est très culpabilisant pour les familles » estime un père qui a perdu son enfant. « La communication de l’ARS est concentrée sur la pollution à l’intérieur des maisons. » « Il n’y a pas de remise en cause de la façon de chercher. Et donc effectivement « on ne trouve rien ». » Du côté des autorités sanitaires, on explique que « si l’accent est mis sur le domicile c’est que, dans la littérature scientifique, on a vu que c’est d’abord au domicile qu’il faut se protéger. » Et de rappeler que, « la science ne nous a pas donné les outils pour trouver la source commune à ces cancers pédiatriques. »
Trois cas de cancers ont récemment été mis au jour sur le territoire du Pays de Retz. Mais ils ne font pas partie de ce « cluster » défini par les autorités sanitaires et ne feront pas partie des analyses. « Pourtant ils habitent plus près de chez moi que certaines autres communes visées par l’enquête » témoigne Marie Thibaud.
Le collectif des familles a lancé une cagnotte pour financer une enquête indépendante. À ce jour, ils ont récolté plus de 11 500 €.
Le prochain comité de suivi se tiendra le 3 mars 2020.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Sainte-Pazanne. Cancers pédiatriques : la désillusion des parents - Ouest-France"
Post a Comment