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Ibuprofène, paracétamol… ces médicaments ne seront plus en accès libre à la pharmacie - Le Parisien

« Tu as mal à la tête? Prends un cachet et ça ira mieux ». Dans toutes les pharmacies familiales, on trouve de quoi soulager une fièvre qui monte, un mal de dents ou des règles douloureuses. Ces médicaments magiques sont au nombre de trois : le paracétamol, l'ibuprofène et l'aspirine. Ce sont les stars de l'automédication en France. Et parce qu'on croit bien les connaître, les boîtes de gélules et autres comprimés étaient jusque-là disponibles sans ordonnance en libre-service dans les pharmacies, à côté du rayon des crèmes hydratantes ou des dentifrices pour dents sensibles.

Au risque d'oublier que les médicaments, ce ne sont pas des bonbons et que certains ont des effets indésirables, surtout si on n'est pas très rigoureux avec la posologie et qu'on dépasse les doses. Afin que les pharmaciens puissent davantage affirmer leur rôle de conseil et puissent rappeler par exemple le temps minimal entre deux prises, l'Agence du médicament (ANSM) a décidé le 17 décembre qu'ils devraient passer derrière le comptoir, même s'ils restent accessibles sans ordonnance.

« Plus dangereux qu'utile » contre la toux

Deux jours plus tard, cette même agence a étendu cette disposition au maxilase et à tous les produits à base d'alpha-amylase, très utilisés contre la toux, chez les adultes et les enfants. 9,5 millions de boîtes de comprimés et de flacons de sirop ont été vendus en 2017. Cette fois, c'est un risque grave de choc allergique qui est pointé du doigt. Ces dernières années, deux cas concernaient des jeunes : un enfant de 9 ans en 2013 et un ado en 2017. Un adulte d'une cinquantaine d'années est par ailleurs décédé en 2017. Et fin novembre, la revue indépendante Prescrire a inscrit ces produits dans sa liste des 105 médicaments « plus dangereux qu'utiles ».

Ibuprofène, paracétamol… ces médicaments ne seront plus en accès libre à la pharmacie

Concernant les antidouleurs, Élisabeth, pharmacienne à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) glisse notamment toujours à ses clients que l'ibuprofène « doit s'avaler au milieu des repas pour éviter les problèmes digestifs », et recommande de ne pas en prendre cette molécule « avec d'autres anti-inflammatoires », « même si cela paraît évident à beaucoup ». Comme de nombreuses officines, elle avait anticipé la décision de l'agence du médicament et placé les boîtes concernées à l'arrière de sa pharmacie.

Des surdosages parfois mortels

Car ces antidouleurs pas si anodins peuvent être mortels. C'est un drame qui l'a rappelé à tous, suscitant une vague d'émotion en France. Fin 2017, une jeune femme, Naomi Musenga, était morte après avoir été raillée au téléphone par une opératrice du Samu de Strasbourg. Selon l'enquête, ce décès était « la conséquence d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours ».

De leur côté, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) « sont notamment susceptibles d'être à l'origine de complications rénales, de complications infectieuses graves et sont toxiques pour le fœtus en cas d'exposition à partir du début du 6e mois de grossesse », selon l'ANSM. En 18 ans, de 2000 à 2018, 337 cas de complications infectieuses, dont 32 décès, ont été répertoriés pour l'ibuprofène.

D'autres molécules pourraient suivre le même destin. L'agence du médicament a par ailleurs annoncé qu'elle souhaitait « sécuriser l'utilisation des vasoconstricteurs », très utilisés pour traiter les symptômes liés au rhume et dont certains sont accessibles sans ordonnance (Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume…). L'ANSM signale que là aussi « un mésusage important est constaté : il s'agit majoritairement d'une utilisation prolongée au-delà de 5 jours. » Or, ils peuvent « être associés à un risque d'effets indésirables rares mais graves, en particulier cardiovasculaires et neurologiques ». La décision sera prise au terme d'une phase contradictoire auprès des labos, comme cela a été le cas pour les antidouleur ou l'alpha-amylase.

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