Après les avis du Conseil national du sida puis, ce lundi, de la Haute Autorité de santé, la ministre de la Santé vient de décider de l’extension au plus vite de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) aux garçons. «Car cela constitue la meilleure stratégie de lutte contre le cancer du col de l’utérus qui provoque en France près de 1 000 décès par an chez les femmes», a expliqué Agnès Buzyn.

Aujourd’hui, la vaccination contre les HPV est recommandée (et remboursée) aux jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans. Et pour les hommes âgés de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes. Mais les données épidémiologiques ont évolué et plusieurs pays ont déjà étendu cette vaccination à tous les garçons. Les raisons ? Les garçons sont également infectés par ces virus HPV et les transmettent à leurs partenaires, et près de 25 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes, selon le ministère de la Santé. En France ce sont plus de 6 300 cancers par an qui sont liés aux papillomavirus (cancers du col de l’utérus, cancers du larynx, de l’anus, etc.) 

«La HAS vient de recommander d’étendre cette vaccination aux jeunes garçons entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans», notait ce lundi matin le ministère de la Santé. Pour rassurer les hésitants, le ministère précise : «La vaccination étendue à tous les jeunes garçons est une décision scientifique et éthique qui permettra, quelle que soit leur orientation sexuelle, de bénéficier d’une protection individuelle, mais aussi, comme pour la vaccination des jeunes filles, d’améliorer la protection de leurs partenaires.»

Pour la ministre, cette extension de la vaccination aux garçons devra être intégrée «dans le calendrier des vaccinations 2020 pour une mise en œuvre d’ici l’été». Reste une interrogation : ce vaccin sera-t-il gratuit ou pas ? 

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Eric Favereau