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Les grands-mères orques améliorent les chances de survie des plus jeunes - SciencePost

Une récente étude menée chez les orques apporte un nouvel éclairage sur les avantages évolutifs de la ménopause.

Si la plupart des animaux sont capables de se reproduire tout au long de leur vie, certaines espèces ont développé la ménopause. Les humains sont concernés, tout comme les globicéphales noirs, les narvals, les bélugas et les orques. Une étude, menée chez ces dernières, s’est penchée sur les raisons de cette évolution.

Pour ces travaux, des chercheurs de l’Université de York (Canada) ont examiné 36 années de données recueillies par le Centre de recherche Pêches et Océans du Canada. L’étude a porté sur deux populations d’orques vivant au large de la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord.

Au sein de ces groupes, les femelles orques cessent généralement de se reproduire peu après 30 ans. En revanche, tout comme les humaines, elles peuvent vivre plusieurs décennies après la ménopause. Pour quelle raison évolutive ?

Un meilleur soutien aux petits-enfants

Après examen des données, les chercheurs se sont aperçus que les grands-mères ménopausées jouaient un rôle très important pour la survie de leurs petits-enfants. Cette influence semble être particulièrement forte en cas de pénurie alimentaire. Lorsque les saumons se font rares dans la région et que les femelles ménopausées sont absentes, les plus jeunes ont en effet beaucoup de mal à se nourrir.

Pour expliquer ces résultats, les chercheurs suggèrent que les grands-mères qui ne sont plus en mesure de se reproduire ont davantage de temps et de ressources à consacrer à la dernière génération.

« L’étude montre que les grands-mères capables de se reproduire ne sont pas en mesure de fournir le même niveau de soutien que les grands-mères qui ne peuvent plus le faire, explique Dan Franks, principal auteur de l’étude. Elles doivent d’abord s’occuper de leurs propres petits. Cela signifie que l’évolution de la ménopause a augmenté la capacité d’une grand-mère à aider sa petite-progéniture ».

Ces nouvelles observations sont importantes dans la mesure où certaines de ces populations – comme les orques résidentes du sud – sont menacées d’extinction.

« La mort d’une grand-mère post-ménopausée peut avoir des répercussions importantes pour son groupe familial, et cela pourrait s’avérer être un facteur important lors de l’évaluation de l’avenir de ces populations, poursuit le chercheur. Alors que les populations de saumons continuent de décliner, les grand-mères deviendront probablement encore plus importantes dans ces populations d’épaulards ».

orques
Crédits : skeeze/Pixabay

Même explication pour l’Homme ?

Cette étude pourrait au passage nous aider à comprendre pourquoi la ménopause a évolué chez l’Homme. Certains chercheurs, à l’instar du généticien Rama Singh, de l’Université de McMaster (Canada), proposent que les femmes deviennent infertiles en vieillissant parce que leurs compagnons préfèrent des partenaires plus jeunes. Selon cette théorie, la ménopause aurait donc évolué parce que la capacité à se reproduire serait devenue inutile à partir d’un certain âge.

D’autres chercheurs estiment, au contraire, que la ménopause permet aux femmes âgées de se consacrer entièrement à leur famille. Grâce à la ménopause, elle participeraient ainsi à la survie de l’espèce. Cette nouvelle étude menée chez les orques semble pencher pour cette hypothèse.

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