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VIDEO. Coronavirus : Pourquoi le changement de détection de la Chine peut révéler des « faux positifs » - 20 Minutes

Des travailleurs chinois fabriquent un réactif de détection d'acide nucléique pour le nouveau coronavirus Codivid-19. usine de Comwin Biotech dans la ville de Taizhou — Tang Dehong / Costfoto/Sipa USA/
  • Depuis deux jours, les autorités chinoises ont décidé de modifier le mode de détection du coronavirus qui provoque la maladie du Covid-19.
  • Désormais, une radio pulmonaire est considérée comme suffisante sur les cas suspects pour diagnostiquer le virus.
  • Pour deux chercheurs lillois, cette méthode est une mesure d’urgence et des patients pourraient s’avérer être des « faux positifs ».

Une question d’efficacité. Depuis deux jours, les autorités chinoises ont décidé de modifier le mode de détection du coronavirus qui provoque la maladie du Covid-19. Une maladie qui a provoqué plus de 1.300 décès, principalement en Chine. Désormais, une radio pulmonaire est considérée comme suffisante sur les cas suspects pour diagnostiquer le virus.

Jusqu’alors, les tests standards d’acide nucléique étaient indispensables pour détecter ce  nouveau coronavirus et confirmer la maladie. C’est d’ailleurs toujours le cas en France. Alors pourquoi la chine a-t-elle changé sa façon de faire ?

Une mesure d’urgence

Les autorités chinoises avaient justifié cette nouvelle méthode par leur volonté de faire bénéficier au plus vite les patients d’un traitement. « C’est le cas, confirme Jean Dubuisson, directeur du Centre d’Infection et d’Immunité à l'Institut Pasteur de Lille (IPL). Les autorités sanitaires semblent débordées par l’ampleur du problème. Ils ont du mal à faire les tests standards systématiquement et peuvent passer à côté de certains patients atteints. »

« Cette stratégie n’est pas plus efficace pour détecter le coronavirus mais elle permet de détecter plus rapidement un éventuel signe de la maladie. C’est une mesure d’urgence. En France, on utilise toujours les tests standards car nous sommes confrontés à peu de cas », complète Sandrine Belouzard, chercheuse CNRS à Institut Pasteur de Lille (IPL).

Jean Dubuisson et Sandrine Belouzard, chercheurs à l'Institut Pasteur de Lille.
Jean Dubuisson et Sandrine Belouzard, chercheurs à l'Institut Pasteur de Lille. - G. Durand / 20 Minutes

En clair, il se peut que certains patients considérés comme touchés soient finalement des « faux positifs ». Car une radio ne permet pas de détecter à 100 % la pathologie. « On voit une opacité, mais cela peut aussi désigner une pneumologie et non le Covid-19. C’est peut-être pour ça que le nombre de cas a subitement augmenté », poursuit Sandrine Belouzard.

Le pangolin, responsable ?

Les deux chercheurs lillois ont animé, ce jeudi soir, dans les locaux de l’Institut Pasteur, une conférence* grand public sur les perspectives de recherches sur ce nouveau coronavirus.

« Ces chercheurs tentent de caractériser les interactions des coronavirus avec les cellules afin de mieux comprendre leur cycle viral. Les résultats de ces recherches devraient permettre d’identifier des cibles antivirales et vaccinales et de développer des approches thérapeutiques contre les coronavirus émergents », explique l’IPL.

Or pour l’instant, aucun médicament, ni vaccin ne sont répertoriés. « Des essais cliniques testés sur 700 patients sont en cours en Chine à partir d’un antiviral utilisé contre Ebola, mais il n’y a pas assez de recul pour avoir des résultats », glisse Jean Dubuisson, par ailleurs référent à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Ce dernier annonce que « de nouvelles recommandations pour faire face au coronavirus doivent d’ailleurs être édictées, vendredi, par l’OMS ». En attendant, des chercheurs chinois ont identifié ce coronavirus à 99 % similaire à celui du pangolin. « Il se peut que ce soit cet animal qui l’ait transmis à l’homme », note Sandrine Belouzard.

* L’Institut Pasteur de Lille lance aussi un appel aux dons sur son site www.pasteur-lille.fr

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