Face à la propagation du coronavirus, les confinements à la maison, isolements, quatorzaine et quarantaines sont renforcés notamment en France. En quoi ça consiste ? Pour qui ? Comment gérer les arrêts de travail ou le télétravail ? Liste des hôpitaux mobilisés.
[Mise à jour le jeudi 26 mars à 11h44] Le coronavirus Sars-COV-2, responsable de l'épidémie Covid-19, progresse dans le monde tout comme les mises en quatorzaine, en quarantaine, les isolements de personnes à risque et les confinements pour réduire sa propagation. Alors que la prolongation du confinement est en discussion à l'Elysée, et sera communiquée "dans les prochains jours", le Comité scientifique a préconisé un confinement d'une durée totale de 5 à 6 semaines, mardi 24 mars à l'issue d'une réunion de travail avec le Président Emmanuel Macron. Mais "les termes isolement ou quarantaine sont fréquemment utilisés à mauvais escient" explique Virginie Saint-Marc, Chargée de communication à la Direction Générale de la Santé. On distingue en fait les cas sans symptôme qui, par précaution, doivent rester confinés (ou isolés) à domicile (le plus souvent) des cas symptomatiques qui doivent être placés en chambre isolée dans un hôpital habilité. Explications.
En fonction des symptômes présentés, du retour d'une zone à risque, de contacts avec des personnes contaminées et des résultats des tests biologiques, un patient peut être suspecté d'avoir le virus Sars-Cov-2, possiblement infecté ou confirmé. La décision de confinement et/ou d'isolement en dépend.
• Patient cas suspect : personne dont on considère qu'elle pourrait répondre à la définition de cas (en attente de classement).• Patient cas possible : patient présentant des signes cliniques d'infection respiratoire aiguë avec une fièvre ou une sensation de fièvre ET Ayant voyagé ou séjourné dans une zone d'exposition à risque* dans les 14 jours précédant la date de début des signes cliniques OU patient présentant des signes cliniques d'infection respiratoire aiguë dans les 14 jours et ayant été en contact étroit avec un cas confirmé de COVID-19 ou une personne co-exposée OU patient présentant des signes de détresse respiratoire aiguë sans notion de voyage/séjour dans une zone d'exposition à risque ou de contact étroit avec un cas confirmé de COVID-19.• Patient cas confirmé : patients, symptomatique ou non, avec un prélèvement biologique confirmant la présence du SARS-CoV-2.• Personne co-exposée : personne exposée à la même source d'exposition virale que le cas possible.• Personne contact : personne ayant été en contact avec un "cas confirmé" avec différents niveaux de risque : négligeable, faible et modéré/élevé. Un contact étroit est une personne qui, à partir de 24h précédant l'apparition des symptômes d'un cas confirmé, a partagé le même lieu de vie (famille, même chambre) ou a eu un contact direct avec lui, en face à face, à moins d'1 mètre du cas et/ou pendant plus de 15 minutes, lors d'une discussion ; flirt ; amis intimes ; voisins de classe ou de bureau ; voisins du cas dans un moyen de transport de manière prolongée ; personne prodiguant des soins à un cas confirmé ou personnel de laboratoire manipulant des prélèvements biologiques d'un cas confirmé, en l'absence de moyens de protection adéquats. |
Les personnes qui reviennent depuis moins de 14 jours d'une zone de circulation active du virus mais ne présentent aucun symptôme, doivent suivre des mesures strictes de précautions comme le confinement pendant 14 jours à domicile, appelé aussi "la quatorzaine". Il en va de même pour les sujets qui ont été en contact étroit (face à face, à moins d'un mètre du malade au moment d'une toux, d'un éternuement ou lors d'une discussion, si vous êtes voisin direct du sujet malade dans un avion ou un train, ou si vous êtes resté dans un espace confiné avec lui, voiture individuelle par exemple, au-delà de 5 min) avec une personne malade du coronavirus.
Durant son confinement/isolement, le sujet contact doit :
- Rester à domicile
- Éviter les contacts avec l'entourage intrafamilial (à défaut port d'un masque chirurgical) ;
- Se laver très régulièrement les mains et utiliser des solutions hydro-alcooliques
- Réaliser la surveillance active de sa température et de l'apparition de symptômes d'infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires),
- Recourir au télétravail dans la mesure du possible.
• Télétravail, arrêt de travail : quelle indemnisation ?
Parmi les mesures, les travailleurs doivent éviter de se rendre au travail et privilégier le télétravail. L'objectif est d'éviter les contacts proches (réunions, ascenseurs, cantine…). "Le nombre de contact par jour est limité à 5 personnes" a annoncé le ministre de l'Intérieur christophe Castaner mardi 17 mars, dans le respect strict des "gestes barrières", notamment de ne pas se serrer la main et se tenir à au moins un mètre de distance les uns des autres. La majorité des travailleurs sont donc contraints de rester chez eux. Un décret officiel publié le 1er février 2020 garanti un arrêt de travail et des indemnités journalières sans jour de carence, pour les patients confinés sur décision d'un médecin de l'ARS (Agence Régionale de Santé). Ces indemnités s'appliquent également pour les parents obligés de rester à la maison pour garder leurs enfants à compter du lundi 16 mars 2020, suite à la décision du gouvernement de fermer tous les établissements scolaires. Ce dispositif concerne les parents d'enfants de moins de 16 ans au jour du début de l'arrêt. Cette limite d'âge est portée à moins de 18 ans pour les parents d'enfants en situation de handicap pris en charge dans un établissement spécialisé. L'arrêt peut être délivré pour une durée de 1 à 14 jours. Un seul parent à la fois (ou détenteur de l'autorité parentale) peut se voir délivrer un arrêt de travail. Il est possible de fractionner l'arrêt ou de le partager entre les parents sur la durée de fermeture de l'établissement. Si le besoin perdure au-delà de 14 jours, l'employeur pourra réitérer la démarche selon les mêmes modalités.
> Accéder au service de déclaration en ligne des arrêts de travail

Tout cas suspect identifié par un professionnel de santé est signalé au SAMU, qui le met en lien avec un infectiologue. A l'issue d'un questionnaire, le patient est classé "cas possible" ou exclu et renvoyé vers un médecin traitant. S'il est considéré comme "cas possible", il est immédiatement pris en charge par le SAMU. Le personnel des transports sanitaires doit être équipé selon des règles très strictes. Le patient est isolé dans un service infectiologie de l'un des hôpitaux habilités Covid-19 en service de jour (s'il ne présente pas de signe de gravité). Il y subira un test diagnostic (RT-PCR SARS-CoV-2) et ne sera classé "cas confirmé" qu'en cas de résultat positif. Il sera alors hospitalisé en prise en charge complète (dans une chambre isolée).
Le terme "quarantaine" est utilisé abusivement, il n'y a pas de vraie quarantaine mais des mesures de confinement ou d'isolement. Dans le cadre de la maladie COVID-19, il faut plutôt parler de "quatorzaine", en rapport avec la durée d'incubation du virus dans l'organisme pouvant aller jusqu'à 14 jours. En cas de risque de contamination, il faudra donc éviter tout contact avec l'extérieur pendant cette période.
L'organisation sanitaire prévue pour assurer la prise en charge des patients "cas possibles" et "cas confirmés" repose sur une hiérarchisation fonctionnelle des établissements de santé à deux niveaux.
Liste des établissements de soins habilités à prendre en charge des patients contaminés par le coronavirus
- Au premier niveau, 38 hôpitaux ont été mobilisés pour gérer le premier stade d'une potentielle épidémie. Ces 38 établissements de santé sont, pour la plupart, des centres hospitaliers universitaires aux capacités de prise en charge bio sécurisée - chambre d'isolement de haute sécurité en service de maladies infectieuses ou de réanimation, et aux capacités de diagnostics virologiques. Ils doivent également disposer d'un plateau technique hautement spécialisé " et être " opérationnels 24/7 et d'un recours permanent à un infectiologue.
- Au second niveau, 183 établissements de santé habilités Covid-19 de 1ère et 2ème ligne sont désormais mobilisés. En
première intention : pour la prise en charge des cas de Covid-19 avec des capacités d'accueil d'urgence, d'une unité d'infectiologie, de lits avec prise en charge des patients sous la responsabilité d'un infectiologue sénior, de chambres permettant l'isolement des patients, d'un laboratoire de biologie médicale permettant d'assurer la biologie courante dans les conditions requises, de soins continus et de réanimation. Dans cette phase épidémique où le virus circule activement sur tout le pays, la mobilisation de ces
établissements de santé est essentielle pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique des patients sévères et critiques. Au moins un établissement de santé par département sur le territoire national est capable d'accueillir et de prendre en charge des malades Covid-19 présentant des signes de sévérité ou de gravité).
*Zones d'exposition à risque dans le monde : 172 pays sont touchés par l'épidémie de coronavirus Covid-19. Notamment : Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao), Singapour, Corée du Sud, Iran, Italie (régions de Lombardie, Vénétie, Emilie-Romagne et Piémont), Bahreïn, Qatar, Autriche, Belgique, Espagne, Estonie, Islande, Danemark, Norvège, Pays-Bas, San Marin, Slovénie, Suède, Suisse, selon le dernier point de Santé publique France.
*Zones d'exposition à risque en France : toutes les régions de France sont touchées. 8 régions sont particulièrement infectées : Grand-Est, Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Cote d'Azur, Hauts de France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, selon le dernier communiqué du directeur général de la santé, Jérôme Salomon, le 25 mars.
Sources :
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