Menés dans un lycée de la ville, ces travaux révèlent que 25,9% des enseignants, élèves et membres de leur famille ont été infectés et possèdent des anticorps contre le virus.
C'était un des foyers de l'épidémie de coronavirus en France. Des travaux épidémiologiques menés par l'Institut Pasteur dans un lycée de Crépy-en-Valois (Oise), et publiés jeudi 23 avril, révèlent que le taux de personnes présentant des anticorps contre le Sars-Cov-2 n'est pas suffisant.
L'étude, mise en ligne sur le site de publication de preprints MedRxiv, a été réalisée du 30 mars au 3 avril. Conduite sur 661 participants, cette étude, réalisée à l'aide de tests sérologiques "très performants", avec "moins de 1% de faux positifs", montre que 25,9% d’entre eux ont été infectés par le virus et présentent des anticorps. Un taux qui diffère nettement entre le groupe composé des lycéens, des professeurs et du personnel (40,9%) et celui où figuraient les parents et la fratrie des lycéens (10,9%).
Les contaminations au sein de la famille n'apparaissent donc pas si fréquentes : le risque d'être infecté au sein du domicile passait de 9% à 17% pour les parents si le lycéen était infecté, et de 3% à 21% pour la fratrie si le lycéen était infecté. Les 9% de parents infectés quand le lycéen ne l'était pas donnent une estimation de la circulation du virus en population adulte à Crépy-en-Valois.
Ce taux de 25,9% est totalement insuffisant pour justifier le moindre relâchement, selon les chercheurs. C'est en effet loin des 60% à 70% espérés dans la population générale pour avoir une immunité de groupe permettant de stopper l'épidémie, sous réserve que les anticorps soient réellement protecteurs contre ce coronavirus et que cette immunité perdure au moins plusieurs mois.
"Nous n'avons pas de certitude sur le caractère protecteur des anticorps", souligne le professeur Arnaud Fontanet, premier auteur de l'étude et responsable de l'unité Epidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur à Paris.
Dans le cas de l'épidémie de Sras née en Chine au début des années 2000, des études avaient rapporté que 10% des patients n'avaient plus d'anticorps au bout de 12 mois.
Les résultats de cette étude suggèrent que l'immunité collective ne s'établira pas rapidement. D'autant que "d'autres régions de France sont quasiment indemnes" de contact avec ce virus, ajoute le chercheur.
Il constate cependant "les effets positifs du confinement sur le ralentissement de l'épidémie : les vacances scolaires de février et le confinement dans l'Oise (intervenu le 1er mars, avant son extension au pays le 17 mars) ont fait diminuer fortement la circulation du virus dans les semaines qui ont suivi".

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