
Avec l'arrivée des beaux jours le coronavirus va-t-il disparaître ? L'infectiologue Didier Raoult a notamment déclaré, ce mardi, qu'il était possible "que l'épidémie disparaisse au printemps". Une hypothèse soutenue également par Alain Fisch, épidémiologiste et médecin spécialiste en maladies tropicales.
“D’ici avril, ou au cours du mois d’avril, la chaleur en général tue ce genre de virus”, avait affirmé Donald Trump le 10 février dernier en évoquant le nouveau coronavirus. Une hypothèse confirmée ce mardi par l'infectiologue Didier Raoult. Il a notamment déclaré que l'épidémie était en train de "disparaître progressivement", et qu'il était possible "que l'épidémie disparaisse au printemps".
Comme la grippe entre en sommeil l'été, le coronavirus va-t-il réellement en faire de même ? "Oui", selon Alain Fisch, épidémiologiste et médecin spécialiste en maladies tropicales. "Mais il faut bien expliquer que ce virus ne dépend pas de la température qu'il fait dehors directement mais des comportements liés. La météo n'y est pour rien", expose le praticien.
En fait, selon lui, le fait qu'il fasse froid à l'extérieur pousse les personnes à se confiner volontairement chez eux, et "c'est comme cela que les pics de grippe arrivent".
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Conditions de froid sec
Le virus se propage ensuite dans des lieux où plusieurs personnes sont confinées, où il y a de la promiscuité. "Il ne faut pas tout le temps chercher des spécificités au coronavirus, il est certes plus résistant mais le mode de contamination est le même que la grippe", rappelle le médecin.
Mohammad Sajadi, virologue à l’université du Maryland, explique dans "Science et Vie" qu'"en ce qui concerne les infections respiratoires, les derniers travaux montrent qu’elles sont clairement favorisées dans des conditions de froid sec".
Une étude publiée en 2013 dans PlosOne suggère que l'air sec en hiver (à l'extérieur ou à l'intérieur) altère l'efficacité du mucus nasal qui filtre les corps étrangers comme les virus ou bactéries.
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"Il risque de réapparaître"
En toute logique, avec le déconfinement et l'arrivée des beaux jours, "le coronavirus va disparaître, se mettre en sommeil puisque les gens vont ressortir". Mais à l'inverse, l'hiver prochain, si l'on suit ce raisonnement, "comme la grippe, il risque de réapparaître, cela fonctionne comme cela pour tous les virus respiratoires".
D'ailleurs, Alain Fisch, spécialiste des maladies tropicales, va encore un peu plus loin : pour lui "le retour à la vie normale, à l'extérieur serait un point positif pour lutter contre le coronavirus. Il est intéressant de rappeler que le coronavirus ne survit pas plus de 48 heures en milieu extérieur". Une remarque surprenante qui va à l'encontre des recommandations actuelles. "Mais les autorités ont eu raison de confiner la population en période hivernale, cela a limité le nombre de cas sévères et de personnes atteintes."
Pour Mohammad Sajadi, "comme pour la grippe H1N1 en 2009 ou bien la coqueluche au XVe siècle, les épidémies de virus émergents, contre lesquels la population n’est pas immunisée, agissent de manière imprévisible : en plus du pic saisonnier, s’ajoutent d’autres pics liés à cette dynamique particulière".
Comment expliquer l'impression concernant la propagation, semble-t-il plus lente, du virus dans l'hémisphère sud que dans le Nord ? "Là encore, même raisonnement, en Afrique, par exemple, les gens sont très peu chez eux, les habitations sont en permanence ventilées et ouvertes, ce qui ralentit les contaminations", explique encore Alain Fisch.
"On ne sait pas"
"L'hypothèse est classique, les virus saisonniers peuvent être sensibles à la température et disparaître", explique ce mercredi sur BFMTV Christophe Rapp, infectiologue à l'hôpital américain de Paris. Mais "pour ce nouveau coronavirus on ne sait pas" si la chaleur va jouer sur son fonctionnement "et il circule d'ailleurs en Afrique et en Asie où le climat est différent donc on a encore des incertitudes", rappelle-t-il.
Alain Fisch tient, lui aussi, à souligner que même si sur certains points le coronavirus semble suivre la trace du virus grippal, "on ne sait pas encore tout sur ce coronavirus".
La communauté scientifique garde d'ailleurs un œil sur la progression de l'épidémie dans l'hémisphère sud puisque à leur tour, ils vont entrer dans la saison d'hiver.
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