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« L'immunité collective est un horizon lointain », selon un épidémiologiste de l'Institut Pasteur - Le Monde

Une étude réalisée par l’Institut Pasteur, publiée jeudi 23 avril, présente une image détaillée de l’épidémie dans l’un des tout premiers clusters identifiés en France, à Crépy-en-Valois (Oise), la commune où enseignait, en collège, le premier Français mort du Covid-19, dans la nuit du 25 au 26 février. Menée du 30 mars au 3 avril, elle a inclus plus de 600 personnes, qui ont fait l’objet de tests sérologiques, capables d’établir si elles ont ou non été en contact avec le SARS-CoV-2. « L’épidémie a vraisemblablement commencé au cours de la troisième semaine de janvier, s’est poursuivie jusqu’aux vacances, qui débutaient le 15 février, et a continué à décroître à la suite de l’instauration des mesures de confinement dans l’Oise, le 1er mars », précisent les auteurs. Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur, a piloté cette enquête.

Quel est le profil des personnes qui ont été dépistées ?

Nous avions deux populations distinctes : d’une part, 320 élèves, enseignants et personnels administratifs d’un lycée où deux cas avaient été identifiés en février et, d’autre part, 341 membres de la famille de ces lycéens. Pour ces deux groupes, nous disposions à la fois de données cliniques – présence ou non de symptômes – et du résultat des prélèvements sanguins.

Quels sont les principaux résultats de cette étude ?

Globalement, 26 % des 661 personnes incluses présentaient un test positif pour le SARS-CoV-2 environ huit semaines après l’introduction du nouveau coronavirus. C’est ce que l’on appelle le taux d’attaque.

Dans le premier groupe, il y a une prévalence d’anticorps élevée : ils ont été décelés chez 38 % des lycéens, 43 % des enseignants et 59 % des personnels non enseignants. A l’inverse, la prévalence était plus faible dans les familles de lycéens : 11 % des parents et 10 % dans la fratrie. Les cas familiaux peuvent aussi s’être infectés ailleurs qu’à leur domicile. En termes de transmission secondaire, c’est au même niveau que l’étude chinoise faite à Shenzhen [parue le 27 mars], qui retrouvait 15 % d’infection en milieu familial.

Quel est l’impact du tabagisme ?

Paradoxalement, il semble avoir un effet protecteur. Dans notre échantillon, 7 % des fumeurs avaient été infectés, contre 28 % des non-fumeurs. C’est la première fois que je vois un effet aussi marqué et convaincant dans toutes les classes d’âge.

Pour l’expliquer, nous citons, dans notre article, une publication suggérant un effet de la nicotine sur l’expression du récepteur ACE2, auquel le SARS-CoV-2 se fixe pour infecter les cellules. Mais il faudra d’autres recherches pour le démontrer.

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