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Symptômes du coronavirus : fièvre, urticaire... et parfois rien ! - Journal des femmes

Plus l'épidémie de coronavirus fait de malades, plus la liste des symptômes s'allonge. Parmi les nouveaux effets du virus Sars-CoV-2 observés : des atteintes dermatologiques et neurologiques. Mais aussi des études qui confirment la présence de nombreux cas asymptomatiques. Quels sont les signes au début d'une infection par le coronavirus ?

[Mise à jour le vendredi 10 avril 2020 à 11h09] L'épidémie de coronavirus ne faiblit pas en France. Et plus le nombre de personnes contaminées augmente, plus on découvre le panel de symptômes que peut entraîner une infection par le virus Sars-CoV-2 responsable de la maladie Covid-19. Quand elle n'est pas asymptomatique, ce qui arrive aussi, notamment chez les enfants.

"Dans plus de 80% des cas, les signes (d'une infection par le coronavirus) sont mineurs. Ce sont des angines ou des rhinopharyngites" indiquait le Pr Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, lors d'un point de presse le 28 mars 2020. En effet, les premiers malades du coronavirus ont décrit les symptômes du rhume (nez qui coule, fatigue...) mais aussi un état grippal qui peut être "puissant" comme nous l'expliquait Olivier Sadou, infecté par le coronavirus, au mois de mars. Des courbatures et une sensation d'abattement général font aussi partie des symptômes de l'infection.

Parmi les premiers signes du coronavirus qui ont été évoqués : la fièvre. La fièvre est effectivement une réponse de l'organisme qui se bat contre une infection. Elle est présente chez de nombreux malades du Covid-19, sans être forcément très élevée. Dans un rapport de l'OMS publié en février, relayant une étude sur 55 924 malades chinois testés positifs au coronavirus, la fièvre était présente chez 88% des sondés. Elle peut se situer autour de 37,5-38° par exemple. Elle peut aussi être absente ce qui ne veut pas dire qu'une infection par le coronavirus est exclue. Certains malades testés positifs au Covid-19 n'ont pas de fièvre.

Le virus Sars-CoV-2 peut aussi entraîner des maux de tête, parfois très intenses. Dans l'étude chinoise citée plus haut, 14% des malades avaient mal à la tête. Olivier Sadou nous avait rapporté des maux de tête "violents" comme rarement il avait eu.

Les atteintes dermatologiques sont des nouvelles manifestations décrites début avril chez des malades du coronavirus. Les dermatologues ont tout d'abord été alertés par quelques cas de taches rouges (érythème) sur le visage de patients infectés par le Covid-19. Dans un communiqué du 6 avril, le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) rapporte que plus de 400 dermatologues ont constaté des lésions cutanées chez ces patients."Il s'agit d'acrosyndromes (aspect de pseudo-engelures des extrémités), apparition subite de rougeurs persistantes parfois douloureuses, et des lésions d'urticaire passagères" précisent-ils. Le 8 avril, la Société française de dermatologie (SFD) précise que ces symptômes "surviennent plutôt tard dans l'infection, pouvant ainsi suggérer un mécanisme d'origine immunologique". Cette autorité estime qu'il faut davantage de preuve "pour affirmer qu'il s'agit d'un signe précoce du Covid-19 devant conduire à suspecter fortement le diagnostic (comme peut l'être l'anosmie) et conduire à l'isolement du patient"

Que faire ? Les patients qui ont des problèmes cutanés de ce type doivent consulter un dermatologue (téléconsultation ou autre), afin de s'assurer que celles-ci sont associées à un syndrome Covid+. "Il faut être attentif à ces signes cutanés et rechercher dans le contexte, d'autres signes cliniques, mais il faut aussi rester prudent, car toute engelure n'est pas obligatoirement un signe de Covid, les engelures étant quand même une dermatose assez fréquente. prévient la SFD.

Des troubles digestifs (diarrhées, vomissements...) peuvent survenir en cas de contamination par le coronavirus. Une étude américaine publiée en mars sur des patients atteints du coronavirus en Chine montre que sur 107 hommes et 97 femmes âgés en moyenne de 54,9 ans, près de la moitié (48,5%) s'est rendue à l'hôpital pour des troubles digestifs tels que de la diarrhée (29,3%), des vomissements (8%) ou des douleurs abdominales (4%). Ces symptômes étaient plus prédominants quand les sujets présentaient une forme grave de l'infection. Parmi les sujets atteints de troubles digestifs, sept n'avaient aucun signe d'atteinte respiratoire. En France, la Direction générale de la Santé indiquait le 22 mars que "des formes avec symptomatologie digestive (notamment diarrhée), état confusionnel, initialement non fébriles sont souvent au premier plan chez les personnes âgées". Parmi les hypothèses envisagées par les chercheurs : le SARS-CoV-2 infecterait les cellules dotées à leur surface d'un récepteur appelé "ACE2". Ce récepteur est présent dans les cellules du système respiratoire mais aussi dans celles du tube digestif. Voilà pourquoi le nouveau coronavirus pourrait modifier le transit. Il pourrait aussi provoquer des atteintes au niveau du foie et perturber le microbiote intestinal.

Une infection à coronavirus peut entraîner un mal de gorge. Comme le rappelait (plus haut) le Pr Lacombe, parmi ses signes, des malades rapportent des angines.

Une personne sur six présente des symptômes plus graves.

C'est un symptôme inattendu et assez surprenant. Plusieurs ORL et infectiologues français ont constaté la survenue de perte brutale de l'odorat (appelée aussi "anosmie") souvent associée à une perte du goût (agueusie) mais sans obstruction nasale, chez des patients suspects ou confirmés COVID-19. Souvent chez des malades"plutôt jeunes" et ayant des formes "peu sévères" de la maladie, rapportait le Pr Jérôme Salomon, Directeur général de la santé dans un point de situation de l'épidémie fin mars. Pour cause "le coronavirus s'attaque aux cellules du système nerveux central, c'est comme ça qu'il va perturber le goût et l'odorat du malade", précisait le Pr Karine Lacombe le 28 mars.

Que faire ? Le Syndicat national des médecins spécialistes en ORL et chirurgie cervico-faciale (SNORL) recommande :

  • Aux personnes présentant de tels symptômes de rester confinées chez elles et de surveiller l'apparition d'autres symptômes évocateurs du COVID-19 (fièvre, toux, dyspnée). Appeler le médecin traitant si besoin. Ne pas s'automédiquer.
  •  Aux médecins de ne pas prescrire de corticoïdes par voie générale ou locale devant tout tableau clinique comportant une anosmie ou une dysgueusie aiguës.

"Dans l'état actuel des connaissances, on ne sait pas si les lavages de nez sont à risque de dissémination virale le long des voies aériennes. Il est donc recommandé de ne pas en prescrire, ce d'autant que ces anosmies ne sont pas habituellement accompagnées d'une obstruction nasale invalidante" expliquent les experts.

Quelle évolution ? "Selon les données préliminaires dont nous disposons, l'évolution naturelle des anosmies aiguës liées au COVID-19 semble souvent favorable" rassure le SNORL

"Environ une personne sur six contractant la maladie présente des symptômes plus graves, notamment une dyspnée", indique l'OMS. La dyspnée correspond à des difficultés respiratoires. Concrètement "ce sont des signes de pneumonie donc d'infection du poumon. C'est globalement un taux d'oxygène qui va baisser et un syndrome infectieux qui va augmenter, de la fièvre qui augmente, des difficultés respiratoires, on cherche de l'air, on s'étouffe un peu de l'intérieur, la fréquence respiratoire augmente, les ongles sont un peu bleutés" décrit le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l'Hôtel-Dieu. On parle alors de SDRA ou Syndrome de Détresse Respiratoire Aigue. C'est une urgence vitale.

→ Ressentir un essoufflement dans des activités simples chez soi est un signe qui doit alerter", a rappelé le Pr Jérôme Salomon le 27 mars. Il ne faut pas attendre que cela empire. Ce symptôme nécessite une téléconsultation ou un appel au 15.

Le printemps est là et avec lui les pollens de platanes, de bouleaux et de chêne, à l'origine de nombreuses allergies. Les personnes allergiques ont une sensibilité accrue aux infections virales respiratoires, ce qui en font des patients plus fragiles. Par ailleurs, certains symptômes du coronavirus comme la toux, le nez qui coule ou la fatigue peuvent faire penser à une allergie au pollen. Comment faire la différence ? Quelles recommandations ?

"Le virus est partout et circule probablement depuis longtemps" estime un chercheur américain.

Les autorités et scientifiques le disent depuis le début de l'épidémie, le coronavirus peut avoir infecté une personne sans entraîner de symptômes. Dans ce cas, la personne est dite "asymptomatique" mais est quand même contagieuse. Selon une étude chinoise publiée le 9 avril 2020 dans le BMJ, les formes asymptomatiques seraient plus nombreuses qu'estimées par l'OMS en février dernier. D'après leurs observations effectuées sur les 24 heures précédant l'après-midi du 1er avril (une période très courte donc), 130 des 166 nouvelles infections (78%) identifiées étaient asymptomatiques, a indiqué la Commission nationale de la santé de la Chine. Selon Tom Jefferson, épidémiologiste et chercheur au Centre médical de l'Université d'Oxford, ces résultats sont "très très importants" : "L'échantillon est petit et plus de données sont disponibles. De plus, on ne sait pas exactement comment ces cas ont été identifiés. Mais disons qu'ils sont généralisables. Cela suggère que le virus est partout. Si - et j'insiste, si - les résultats sont représentatifs, alors nous devons nous demander: "Pour quoi diable allons-nous nous enfermer?" ". Pour le chercheur, il est fort probable que le virus circule depuis plus longtemps qu'on ne le pense et que de larges pans de la population ont déjà été exposés. Une autre étude publiée le 23 mars 2020 par Sergio Romagnani, professeur d'immunologie clinique à l'Université de Florence (Italie), a aussi montré que la plupart des personnes infectées par covid-19 ne présentent aucun symptôme mais sont toujours capables d'en infecter d'autres, ce qui, selon lui, a d'énormes implications pour les politiques de dépistage, en particulier dans les hôpitaux.

Se remettre d'une infection au coronavirus est assez long. Des malades ont rapporté une fatigue prolongée et une perte de goût et de l'odorat pouvant s'étaler sur 8 à 10 jours. Retenez que"la guérison survient au bout d'une quinzaine de jours quand on a des symptômes bénins", précise le Dr Kierzek. Durant cette quinzaine de jours, de nouveaux symptômes peuvent apparaître quand d'autres partent, comme nous l'expliquait Olivier Sadou "les symptômes changent et arrivent différemment". La guérison est spontanée "sauf quand il y a une forme grave et qu'on se retrouve en réanimation". Dans ce cas, la prise en charge peut aller de deux à trois semaines.

Face à l'afflux de malades dans les hôpitaux, les consignes ont évolué en cas d'apparition de symptômes pouvant évoquer le Covid-19. Désormais s'ils sont bénins, isolés (toux, fièvre, mal de tête), il est conseillé d'appeler un médecin (médecin traitant, téléconsultation), de rester à son domicile et de s'isoler. Par contre, en cas de toux avec fièvre, de difficultés à respirer et/ou de malaise, il faut appeler le 15.

Sources :

Covid-19: identifying and isolating asymptomatic people helped eliminate virus in Italian village. BMJ 2020.

Covid-19 et lésions cutanées : la Société Française de Dermatologie appelle à la vigilance mais également à la prudence. Société française de dermatologie, 8 avril 2020.

Communiqué de presse SNDV, COVID et Peau. 6 avril 2020.

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