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Coronavirus : seconde vague en France, "Ça peut tout à fait nous arriver cet été" - Sud Ouest

C’est l’été, les vacances, le temps de l’insouciance, mais attention : le coronavirus est toujours là, avec le risque d’une deuxième vague épidémique dans les mois voire les semaines à venir, martèlent autorités et professionnels de santé ces derniers jours. "Il faut se préparer à une reprise de l’épidémie (de Covid-19), voire à une deuxième vague", a estimé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, dans le Figaro mercredi.

"Ça peut tout à fait nous arriver cet été"

Depuis la levée progressive du confinement le 11 mai, les indicateurs sont au vert en métropole : sur "près de 300 000 tests par semaine", seul 0,94% étaient positifs pour la semaine du 22 juin, hors Guyane où l’épidémie s’accélère, selon Jérôme Salomon. Pour autant, il faut "anticiper un rebond épidémique cet automne ou cet hiver" car le "virus (…) circule toujours", a prévenu le numéro 2 du ministère de la Santé, en appelant au respect des mesures barrières pour l’éviter. "Il a toujours été dit, prévu et envisagé qu’il convenait de se préparer à une deuxième vague", a de son côté déclaré sur BFMTV le nouveau Premier ministre, Jean Castex, chargé de préparer le déconfinement avant son arrivée à Matignon.

Cela veut-il dire qu’un plan de reconfinement est prêt ? "Oui", a assuré Jean Castex. "Sauf qu’on ne va pas faire un éventuel reconfinement comme nous avions fait celui du mois de mars" car "on ne supporterait pas, économiquement et socialement, un reconfinement absolu et général", a-t-il aussitôt précisé. S’il s’avérait nécessaire de reconfiner, il faudrait donc le faire de façon "ciblée", a conclu le Premier ministre, qui se rendra en Guyane dimanche.

Plusieurs pays, comme l’Espagne, l’Allemagne ou l’Australie, ont récemment dû imposer des reconfinements localisés dans des villes ou des régions où le nombre de cas augmentait de façon anormale. L’exemple de l’Espagne est "vraiment un signal d’alerte pour nous" et "ça peut tout à fait nous arriver cet été", a estimé mardi sur France Inter l’épidémiologiste Arnaud Fontanet.

"On traite le virus avec mépris"

"On avait besoin de recommencer à vivre, on a eu des événements festifs (comme la Fête de la musique, ndlr) qui traduisent ce besoin, je le comprends parfaitement, mais maintenant il faut peut-être qu’on se ressaisisse un petit peu", a prévenu ce membre du Conseil scientifique chargé de guider le gouvernement.

Selon lui, "le risque, c’est vraiment le grand rassemblement". "Si vous avez, au milieu d’un de ces grands rassemblements, surtout si c’est en intérieur, un "super-contaminateur", vous pouvez avoir des dizaines, voire des centaines de cas dans les jours qui suivent", a poursuivi Arnaud Fontanet.

Chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière à Paris, Éric Caumes est encore plus catégorique : "Je crains une seconde vague dès cet été", a-t-il dit mardi au journal Le Parisien/Aujourd’hui en France. "On traite le virus avec mépris, on se fera rattraper", a-t-il tancé, en demandant un meilleur contrôle des voyageurs qui arrivent de l’étranger.

Un excès d’alarmisme ?

Toutefois, d’autres médecins, certes minoritaires, mettent en garde contre un excès d’alarmisme : "Notre hypothèse est que les régions déjà frappées de plein fouet sont à l’abri d’un deuxième vilaine vague", a ainsi twitté Yonathan Freund, professeur de médecine d’urgence à la Pitié-Salpêtrière, sur cette ligne depuis plusieurs semaines. "Ce sont essentiellement nos comportements qui conditionnent la reprise épidémique : si nous voulons éviter cela, il faut que chacune et chacun continue de respecter les mesures barrières, les mesures d’hygiène, la distanciation physique et le port du masque, surtout en situation de promiscuité et dans un espace clos", a de son côté insisté Jérôme Salomon.

Pourtant, nombre de soignants ont fustigé le non-respect des mesures barrières par les équipes victorieuses pendant la soirée des municipales le 28 juin, ou lors des passations ministérielles pour le changement de gouvernement. "Les politiques ne donnent pas le bon exemple : ils voient la paille dans l’œil du voisin, pas la poutre dans le leur", a taclé le Éric Caumes 

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