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Coronavirus: une nouvelle étude estime que l'immunité disparaît après quelques mois - BFMTV

Les anticorps neutralisants, capables de détruire le virus, atteignent un pic en moyenne trois semaines environ après l'apparition des symptômes avant de lentement décliner dans l'organisme, d'après le King's College de Londres.

La question de l'immunité pour les personnes ayant été contaminées par le coronavirus est au coeur de toutes les attentions et toutes les craintes. C'est elle qui pourrait aider à mettre au point un vaccin tant attendu par le monde entier. C'est elle aussi qui, dans le scénario redouté où la pandémie continuerait de s'étendre dans les prochains mois voire prochaines années, qui pourrait produire une "immunité collective" et mettre ainsi un terme à la circulation du virus. Deux hypothèses sur lesquelles le prestigieux King's College de Londres ne semble plus compter: d'après leur nouvelle étude, l'immunité basée sur les anticorps, acquise après avoir guéri du Covid-19, disparaîtrait la plupart du temps en quelques mois.

Réponse limitée dans le temps

Cette découverte, qui n'a toutefois pas encore fait l'objet d'une évaluation par des pairs, viendrait ainsi en partie contredire les quelques études réalisées à ce sujet, dont celle de l'Institut Pasteur qui, en avril dernier, assurait que les personnes les plus grièvement atteintes pas la maladie seraient par la suite mieux protégées contre une nouvelle infection. En réalité, cette "protection" serait limitée dans le temps, suggère l'étude britannique.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié la réponse immunitaire de plus de 90 cas confirmés (dont 65 par tests virologiques) et montré que les niveaux des anticorps neutralisants, capables de détruire le virus, atteignent un pic en moyenne trois semaines environ après l'apparition des symptômes, puis déclinent rapidement.

D'après les analyses sanguines, même les individus présentant de légers symptômes ont eu une réponse immunitaire au virus, mais généralement moindre que dans les formes plus sévères. Seuls 16,7% des sujets avaient encore de forts niveaux d'anticorps neutralisant 65 jours après le début des symptômes.

"Les sujets produisent une réponse raisonnable au virus, mais elle décroît sur une courte période de temps en fonction de la hauteur du pic (de la gravité de la maladie, NDLR). Cela détermine la durée de vie des anticorps", souligne auprès du Guardian le Dr Katie Doores, auteure principale de l'étude.

Quel vaccin pour les mois à venir?

Les conclusions de ces travaux sont problématiques à bien des égards, et risquent de compliquer la mise au point d'un vaccin efficace à long terme, qui serait basé sur les anticorps produits par l'organisme après une contamination.

"Les vaccins en cours de développement devront soit générer une protection plus forte et plus durable par rapport aux infections naturelles, soit être administrés régulièrement", souligne auprès de l'AFP le Dr Stephen Griffin, professeur agrégé à l'École de médecine de l'université de Leeds, qui n'a pas participé aux travaux.
"Si l'infection vous donne des niveaux d'anticorps qui diminuent en deux à trois mois, le vaccin fera potentiellement la même chose", et "une seule injection ne sera peut-être pas suffisante", abonde de son côté la Dr Katie Doores.

Depuis maintenant plusieurs semaines, tout et son contraire a été dit sur l'hypothèse un potentiel vaccin. Si certaines autorités sanitaires font part de leur confiance et espèrent en voir un dès 2021, comme l'a déclaré le respecté Dr Fauci aux Etats-Unis, d'autres sont plus sceptiques. C'est notamment le cas l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, qui estimait dimanche soir sur notre antenne qu'il faudrait encore "plusieurs années de développement" et qu'il serait "très surpris si on avait en 2021 un vaccin qui soit efficace".

"On aura probablement un vaccin qui marchera de manière partielle", avait-il ajouté, avant d'affirmer qu'il "faut qu'on apprenne à vivre avec ce virus". Comprendre: que les règles de distanciation physique doivent être scrupuleusement respectées pour les mois à venir.

L'impossibilité d'une immunité collective?

Les conclusions de cette nouvelle étude britannique pourraient également battre en brèche l'argument de l'immunité collective, supposée protéger tout le monde, une fois qu'un pourcentage élevé de la population a acquis une immunité, après avoir été infecté. Cette dernière était de toute façon encore bien loin d'être acquise sur le territoire français, selon une autre étude de l'institut Pasteur.

Les spécialistes font toutefois remarquer que l'immunité ne repose pas que sur les anticorps, l'organisme produisant également des cellules immunitaires (B et T) qui jouent un rôle dans la défense.

"Même si vous vous retrouvez sans anticorps circulants détectables, cela ne signifie pas nécessairement que vous n'avez pas d'immunité protectrice parce que vous avez probablement des cellules mémoire immunitaires qui peuvent rapidement entrer en action pour démarrer une nouvelle réponse immunitaire si vous rencontrez à nouveau le virus. Il est donc possible que vous contractiez une infection plus bénigne", avance la professeure d'immunologie virale Mala Maini, consultante à l'University College de Londres.

Rester prudent, même après avoir guérri

En attendant d'en savoir plus, "même ceux qui ont un test d'anticorps positif - en particulier ceux qui ne peuvent pas expliquer où ils peuvent avoir été exposés - devraient continuer à faire preuve de prudence, de distanciation sociale et d'utiliser un masque approprié" avertit James Gill, professeur honoraire de clinique à la Warwick Medical School.

Des conseils d'autant plus importants qu'en France, "la circulation du virus tend à progresser", soulignait Santé Publique France, dans son bilan épidémiologique daté de vendredi dernier, d'autres spécialistes s'alarmant d'une reprise de l'épidémie par ailleurs. Le R effectif, le "taux de reproduction" du virus, est ainsi en hausse au niveau national, en ayant dépassé le niveau 1. Le 11 mai, jour du déconfinement, le ministre de la Santé Olivier Véran avait estimé que le taux de contagion sur l'ensemble du territoire français était de 0,6.

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