
Trois semaines après la première injection du vaccin de Pfizer-BioNTech au Royaume-Uni, plus de 600.000 personnes ont déjà été vaccinées outre-Manche. Aux Etats-Unis, où le vaccin de Moderna est aussi utilisé, plus de deux millions de personnes ont reçu une première injection depuis la mi-décembre. Des premières données émergent de ces pays, notamment sur les effets secondaires, à l'heure où la France débute sa propre campagne - avec le vaccin de Pfizer, en attendant peut-être celui de Moderna qui sera examiné par l'Agence européenne des médicaments le 6 janvier.
Lire aussi - Olivier Véran au JDD : "Le vaccin contre le Covid-19 va sauver beaucoup de vies"
Des effets déjà constatés lors des essais cliniques
Il apparaît que ces informations sont, pour l'heure, très conformes aux résultats des études publiées par les laboratoires et vérifiées par les agences de santé. Beaucoup de primo-vaccinés ont ressenti une douleur autour du point d'injection, des courbatures, des maux de tête voire de la fièvre. "C'est ce que fait votre réponse immunitaire lorsqu'elle répond à une infection", estime le Dr Paul Offit, membre de l'agence américaine du médicament (FDA), cité par le New York Times. "Nous appelons ça des effets secondaires mais ce sont juste des effets", explique-t-il.
Dans ses rapports d'information publiés en amont de l'autorisation des vaccins, la FDA notait que les effets indésirables les plus fréquemment observés avec le vaccin de Pfizer étaient les réactions autour du point d'injection (84,1%), la fatigue (62,9%), les maux de tête (55,1%), les douleurs musculaires (38,3%), les frissons (31,9%), les douleurs articulaires (23,6%) et la fièvre (14,2%). Des effets similaires ont été constatés avec le vaccin de Moderna : de la fatigue dans 68% des cas, des maux de tête (63%) et de la fièvre (14,8%) principalement. Le NYT a interrogé des dizaines de personnes vaccinées aux Etats-Unis et la plupart ont fait état de ces symptômes.
Des réactions anaphylactiques dans de très rares cas
Quelques cas plus graves (six aux Etats-Unis, deux au Royaume-Uni) ont cependant été rapportés ces dernières semaines, même s'ils restent très minoritaires au regard du nombre de personnes vaccinées.
- En Alaska, deux personnes ont été victimes d'un choc anaphylactique, une réaction allergique importante au vaccin de Pfizer. Il s'agissait d'une femme sans antécédent de ce type, chez qui l'injection a provoqué en quelques minutes une éruption cutanée sur le visage et le torse, un essoufflement et un rythme cardiaque élevé. Un homme a aussi eu les yeux gonflés, des démangeaisons dans la gorge et des étourdissements. Ces deux personnes ont été traitées avec de l'épinéphrine, une hormone qui traite les symptômes de l'anaphylaxie, et sont hors de danger.
- A Boston, un médecin a fait une réaction allergique au vaccin de Moderna. Quelques secondes après l'injection, cet homme qui souffre de sévères allergies au poisson et aux crustacés, a constaté un étourdissement et une accélération de son rythme cardiaque. Il a lui aussi été traité avec de l'épinéphrine.
- Deux cas similaires ont été observés au Royaume-Uni chez des patients qui souffraient également d'allergies (l'un aux œufs, l'autre à des médicaments). Comme le médecin de Boston, ils disposaient de leur propre dose d'épinéphrine, se sachant sujets à des réactions anaphylactiques.
La FDA recommande toujours aux personnes souffrant d'allergies de se faire vacciner mais elle leur demande désormais d'attendre le délai normal de 15 minutes après l'injection avant de quitter le site de vaccination.
Plus d'informations dans les semaines à venir
Face au scepticisme et au complotisme, les enjeux de suivi des effets secondaires sont importants. Aux Etats-Unis, un formulaire en ligne baptisé V-safe a été créé pour permettre à toutes les personnes vaccinées de signaler les effets indésirables constatés. En France, l'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a aussi promis d'"assurer une surveillance continue et en temps réel des effets indésirables prévisibles ou inattendus". Les personnes vaccinées peuvent effectuer des signalements auprès du centre de pharmacovigilance de leur région ou sur Internet à travers un portail dédié.
Si les premières vaccinations ont pour le moment rassuré, plusieurs millions d'autres injections seront encore nécessaires pour avoir toutes les informations sur les effets indésirables les plus rares. Par ailleurs, les essais cliniques ont montré que les réactions les plus importantes avaient lieu après l'injection de la seconde dose, trois ou quatre semaines suivant la première. Cela semble s'expliquer par le fait que le système immunitaire est alors mieux préparé pour répondre à l'intrusion provoquée par le vaccin.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Vaccins : quels effets secondaires ont déjà été rapportés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni? - Le Journal du dimanche"
Post a Comment