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Ce que l'on sait de l'efficacité des vaccins et des anticorps sur les variants du Covid-19 - Le Monde

A l’institut Pasteur, à Paris, le 21 janvier 2021.

Un danger peut en cacher un autre. Pour les scientifiques, les nouveaux variants nous menacent d’abord en raison de leur plus grande contagiosité et du risque épidémique global qu’ils font peser sur nos têtes. Mais la crainte monte de les voir franchir les barrières érigées peu à peu contre eux : l’immunité des patients déjà infectés et les vaccins en cours d’injection.

Des expériences-clés pour savoir ce qu’il en est vraiment sont en cours, aux résultats très attendus. Elles consistent à cultiver la souche d’un des variants puis à mesurer sur des cellules l’efficacité de diverses concentrations de sérum de convalescents ou de personnes vaccinées. Mais elles demandent des conditions de sécurité particulières et sont assez lentes à conduire, d’autant qu’il faut tester plusieurs types de sérums, dépendant de l’âge des patients, de la durée de leur infection ou vaccination…

En attendant, des équipes ont déjà rendu publics des résultats recourant à des artefacts, des systèmes qui n’expriment que certaines protéines du virus – en particulier la spicule, qui s’accroche aux cellules humaines – voire seulement certaines parties. Ainsi, le 7 janvier, une équipe de Pfizer expliquait que les anticorps de personnes vaccinées par son produit restaient efficaces contre une mutation particulière du virus – celle modifiant le 501e acide aminé – présente chez le variant anglais, connue pour augmenter la liaison du virus à son hôte. A l’inverse, trois jours auparavant, l’équipe de Jesse Bloom, à Seattle, pointait qu’une autre mutation, sur le 484e acide aminé, présente chez les variants brésiliens et sud-africains, mais pas sur le britannique, réduisait l’effet des anticorps.

« On a besoin de données cliniques »

Pour l’heure, c’est l’immunité des patients déjà infectés qui soulève le plus d’inquiétude. Une équipe brésilienne a rapporté un premier cas de réinfection d’un patient touché par la première vague et tombé malade à cause du nouveau variant local. De quoi mieux expliquer l’absence manifeste d’immunité de groupe dans des zones comptant plus de 70 % de personnes ayant été atteintes par le virus et censées disposer d’anticorps.

Une étude sud-africaine, publiée le 19 janvier, en preprint, dresse un tableau plus sombre encore. Quarante-quatre sérums de convalescents de la première vague ont été testés contre une spicule artificielle imitant au mieux celle du nouveau variant circulant dans le pays avec 9 mutations dans deux régions différentes de la protéine. La moitié de ces cocktails n’ont pas reconnu la spicule. « C’est indicatif d’un problème à prendre au sérieux, mais ce sont des tests de laboratoire et on a besoin de données cliniques pour les confirmer », a précisé Penny Moore, la principale auteure, lors d’un webinaire le 18 janvier. « Il est important de clarifier la perte d’activité de ces anticorps et de savoir si les niveaux restent ou non au-dessus de ceux nécessaires contre l’infection ou la réinfection », précise au Monde sa collègue Lynn Morris. Les chercheurs notent d’ailleurs que la moitié des sérums continuant d’être efficaces sont ceux de patients ayant eu un Covid sévère et des hospitalisations.

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