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La barre du milliard de personnes touchées par l'obésité dépassée dans le monde - Libération

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879 millions d’adultes et 159 millions d’enfants et adolescents étaient obèses en 2022, soit quatre fois plus qu’en 1990, selon une étude internationale publiée par «The Lancet» ce vendredi 1er mars.

La malnutrition mondiale continue de croître, et concerne de plus en plus les pays pauvres. Une vaste étude publiée ce vendredi 1er mars dans la revue médicale britannique The Lancet et effectuée avec la collaboration de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) informe qu’en 32 ans, le taux d’obésité a plus que doublé chez les adultes, et quadruplé chez les enfants dans le monde. L’obésité touche désormais plus d’un milliard de personnes dans le monde, soit une personne sur huit sur la planète.

Complexe et multifactorielle, cette maladie chronique s’accompagne d’une augmentation de la mortalité due à des maladies cardiovasculaires, du diabète, certains cancers ou des maladies respiratoires, comme le Covid-19. L’étude de The Lancet observe une accélération du phénomène dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires, alors qu’il tend à plafonner en Europe occidentale, et notamment en France (+0,5 % chez les hommes), même si les données françaises manquent et que l’obésité des jeunes adultes y reste un enjeu majeur.

«Nous nous attendions à atteindre le chiffre d’un milliard en 2030, mais il est arrivé beaucoup plus rapidement qu’anticipé», s’est inquiété jeudi 29 février le directeur du département de la nutrition et de la sécurité alimentaire de l’OMS Francesco Branca, lors d’une conférence de presse organisée pour présenter l’étude, qui se base sur les données d’environ 220 millions de personnes dans plus de 190 pays.

Dans le détail, 57 % des adultes concernées à l’échelle mondiale sont des femmes (504 millions), mais la tendance a surtout augmenté chez les hommes, triplant en trente ans, de 4,8 % en 1990 à 14 % en 2022. Plus inquiétant encore, l’obésité touchait en 2022 près de 160 millions d’enfants et d’adolescents (94 millions de garçons et 65 millions de filles). En 1990, ils étaient 31 millions.

«Un problème mondial»

Autre enseignement de l’étude : certains pays à revenus faibles ou intermédiaires, notamment en Polynésie et Micronésie, aux Caraïbes, au Moyen-Orient (+22 % en Arabie saoudite) et en Afrique du nord, affichent désormais des taux d’obésité supérieurs à ceux de beaucoup de pays industrialisés, notamment d’Europe. «Dans le passé, nous avions tendance à considérer l’obésité comme un problème de pays riches, désormais c’est un problème mondial», remarque Francesco Branca. Il y voit notamment l’effet d’une «transformation rapide, et pas en mieux, des systèmes d’alimentation dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires».

A l’inverse, l’obésité montre «des signes d’infléchissement dans certains pays d’Europe du sud, surtout pour les femmes, l’Espagne et la France en étant des exemples notables», selon le professeur Majid Ezzati, l’un des principaux auteurs de l’étude.

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Désormais, «dans la plupart des pays, un plus grand nombre de personnes sont touchées par l’obésité que par l’insuffisance pondérale» (également appelée sous-poids), laquelle a diminué depuis 1990, pointent les chercheurs. Le sous-poids reste toutefois un problème majeur dans certaines régions du monde, comme l’Asie du sud ou l’Afrique subsaharienne. Il est lié à une mortalité accrue chez les femmes et les très jeunes enfants avant et après l’accouchement, ou à un risque de décès supérieur de maladies infectieuses.

L’obésité et l’insuffisance pondérale sont les deux faces de la malnutrition. Ce «double fardeau» de la sous-alimentation et de l’obésité concerte nombre de pays à faible et moyen revenu, où d’un côté une partie de la population n’a toujours pas accès à un apport calorique suffisant, tandis que de l’autre, le développement de la nourriture transformée et de mauvaise qualité, au détriment de produits frais, peut provoquer des passages rapides d’une insuffisance pondérale à de l’obésité.

Le secteur privé appelé à plus de responsabilité

«Cette nouvelle étude souligne l’importance de la prévention et de la prise en charge de l’obésité dès le début de la vie et jusqu’à l’âge adulte, grâce à l’alimentation, à l’activité physique et à des soins adéquats aux besoins», souligne dans un communiqué le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Il appelle par ailleurs à «la coopération du secteur privé, qui doit être responsable de l’impact de ses produits sur la santé».

Pour l’OMS, les actions bénéfiques, mis en place dans certains pays comme en Amérique latine, sont insuffisamment appliquées à l’échelle mondiale. Il recommande de plus taxer les boissons sucrées, de subventionner les aliments bons pour la santé, de limiter le marketing d’aliments malsains auprès des enfants, d’afficher les données nutritionnelles sur les emballages, ou encore d’encourager l’activité physique. En 2021, un dispositif dentaire mis au point en Nouvelle-Zélande pour réduire l’alimentation avait fait polémique.

Par ailleurs, l’étude de The Lancet souligne le développement de traitements pour le diabète agissent aussi contre l’obésité, suscitant l’appétit des groupes pharmaceutiques et nourrissant les espoirs de millions de malades. Les auteurs tiennent toutefois à rester prudents : «ces médicaments sont un outil important, mais pas une solution» à l’obésité et la prévention, a jugé Francesco Branca. «Il est important de regarder les effets à long terme ou secondaires de ces médicaments», a-t-il averti.

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