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De Hold-Up au protocole TAP : l'Ordre des médecins fait la chasse aux «traitements sauvages» - Le Figaro

DÉCRYPTAGE - Le conseil national de l'Ordre des médecins a saisi la Haute autorité de santé au sujet d'un nouveau protocole controversé. Depuis un an, onze médecins ont fait l'objet de plainte pour «désinformations liées au Covid-19».

Après les docteurs Didier Raoult, Christophe Perronne, les protagonistes du documentaire Hold-Up et autres scandales, de nouveaux professionnels sont dans le viseur du Conseil national de l’Ordre des médecins. En cause, le TAP, « traitement ambulatoire précoce», un protocole anti-Covid qui circule depuis le mois de janvier sur les réseaux sociaux.

Il s’agit d’un tableau de prescriptions à destination des malades du Covid-19 non hospitalisés, déclinant selon la gravité des symptômes différents traitements. Ceux-ci associent entre autres un cocktail de médecines douces et homéopathiques à la prise d'azithromycine ( un antibiotique) et d'ivemectine (un antiparasitaire). Pour les cas les plus graves, le TAP prône le protocole dit «Raoult», à base d'hydroxychloroquine.

À l’origine de ce «traitement ambulatoire» relayé par le site anti-restrictions Reinfo Covid et le blog Francesoir, le collectif Coordination santé libre, mené par la députée Martine Wonner, défenseure des premières heures de l'hydroxychloroquine, et la gynécologue Violaine Guérin, qui apparaît notamment dans le documentaire Hold-Up. Il s’agit d’un réseau qui réunit la galaxie des personnalités dites «covido-sceptiques» : celles qui s’opposent depuis un an à la stratégie sanitaire du gouvernement. On y retrouve par exemple l’anesthésiste Louis Fouché, fervent critique des masques, la généticienne controversée Alexandra Henrion-Claude…

Un protocole «criminel»

«Un document criminel», a déclaré l’infectiologue Nathan Peiffer-Smadja dès le 2 février sur Twitter. « Conseil d'un chef de clinique en infectiologie, si vous voulez diminuer votre risque de développer une forme sévère de COVID-19 et ne pas souffrir d'effets indésirables potentiellement graves ne suivez surtout pas cette folie». Quelques jours plus tard, le Conseil national de l’Ordre des médecins a saisi la Haute autorité de santé et l’agence de sécurité et du médicament au sujet du protocole TAP, défendu par Coordination santé libre comme une «proposition évolutive», «fruit de travaux réalisés sur la base de données scientifique publiée et des retours de terrain des professionnels de Santé».

Le conseil de l’Ordre des médecins, lui, rappelle aux soignants de s’en tenir aux protocoles officiels : «L’Ordre rappelle que tout médecin doit exercer la médecine conformément aux données acquises de la science, tant dans l’élaboration du diagnostic que dans la proposition d’un traitement», indique le conseil, qui pourra, selon les conclusions des instances, porter plainte contre le Collectif et les médecins qui défendent le TAP.

Déjà onze plaintes déposées

Dès avril 2020, le Conseil national de l’ordre des médecins avait ouvert la chasse aux protocoles alternatifs qui «s’inscrivent hors de la législation en vigueur». «En cette période de vulnérabilité particulière, les médecins doivent être un repère encore plus fiable pour les patients», écrivait alors le CNOM dans un communiqué. «Leur parole prend un sens encore plus important. Il serait inadmissible dans ce contexte de susciter de faux espoirs de guérison.»

Depuis onze plaintes ont été déposées par le Conseil de l’ordre des médecins contre des professionnels de santé dans le cadre de «désinformations liées au Covid-19», et dix-neuf dossiers sont en cours d'instruction. Les plaintes visent notamment Didier Raoult, et Christian Perronne, mais aussi Henri Joyeux, Hélène Reseau-Frantzs et Nicolas Zeller. L’Ordre des médecins examine également le cas de la vingtaine de soignants qui apparaissent dans le documentaire Hold-Up . S’il ne s’agit pas d’une procédure judiciaire pénale, l’Ordre des médecins est en mesure de prononcer des sanctions pour «manquements déontologiques», du blâme à l’interdiction d’exercer.

Si le collectif Coordination santé libre revendique le soutien de 30.000 médecins, tous ne feront de toutes évidences pas l'objet de poursuites de l'Ordre des médecins. Mais on ne sait combien de médecins généralistes ont en réalité appliqué ce protocole controversé : sur le site, seuls 2500 sont en réalités recensées. En attendant, Didier Raoult, lui, sera jugé par le conseil départemental de l'Ordre dans les Bouches-du-Rhône d'ici six mois.

À VOIR AUSSI - Quels traitements sont vraiment efficaces contre le Covid?

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