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Coronavirus : Que sait-on sur le « variant Henri Mondor » découvert à Créteil ? - 20 Minutes

Zone de tris et sequencage des Tests COVID.à l'hôpital AP-HP Henri-Mondor de Creteil (Val-de-Marne), le 5 fevrier 2021. — NICOLAS MESSYASZ/SIPA
  • Après le variant anglais, brésilien, sud-africain, californien, breton, on parle depuis quelques jours du « variant Henri Mondor ».
  • Son petit nom, il le doit à l’hôpital de Créteil où ont été repérées pour la première fois ces mutations chez des patients.
  • Il est considéré comme « variant of interest » (variant à suivre) car, avec sept à huit mutations sur la protéine Spike, il pourrait mettre en difficulté la vaccination. Christophe Rodriguez, virologue qui travaille sur la plateforme de séquençage à Henri Mondor explique à 20 Minutes les spécificités de ce nouveau variant découvert en France.

A chaque semaine son nouveau variant. Après le « variant breton », puis « alsacien », la liste des noms de baptême s’allonge. On parle maintenant du « variant Henri Mondor » du  Covid-19, dénommé ainsi car les premiers patients ont été repérés à  l'hôpital Henri Mondor (AP-HP), à Créteil (Val-de-Marne). Pourquoi ce variant attire-t-il l’attention des chercheurs ? 20 Minutes fait le point.

Quand a-t-il émergé ?

Fin janvier, les médecins de l’hôpital Henri Mondor découvrent en séquençant les virus de certains de leurs patients, qu’ils étaient atteints par un nouveau variant. Quelques jours après, l’hôpital alerte l’Agence régionale de santé et Santé Publique France. Mais ce n’est que ces derniers jours que l’information a filtré. « On l’a appelé "variant Henri Mondor" au début, mais maintenant il a une nomenclature internationale A27 », nous explique Christophe Rodriguez, directeur de la plateforme de séquençage à haut débit dans cet hôpital.

Combien de personnes a-t-il déjà touchées ?

Environ une centaine de personnes, selon les derniers chiffres révélés par l’étude Flash, qui devrait être publiée ce mardi. « En France, la quatrième étude Flash montre que ce variant représente un peu moins de 2 % des tests séquencés, dévoile le virologue. Ce qui ne représente pas encore une grande partie des variants, mais ce n’est pas anecdotique non plus. Par ailleurs, il est présent partout en France. Avec des clusters en Dordogne, Bretagne, Paca, mais surtout en Val-de-Marne et en Seine-et-Marne. » Mais ce "variant Henri Mondor" a également été retrouvé à l’étranger, dans une trentaine de pays jusqu’ici, notamment en Grande-Bretagne.

Pourquoi est-il considéré comme un « variant d’intérêt » ?

On s’y perd un peu dans l’émergence de nouveaux variants… Pour plus de clarté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les mutations en deux catégories : les variants of concern (VOC), qui sont pour le moment le variant anglais, brésilien et sud-africain. Et les « variants of interest » (VOI), comprenez « d’intérêt » dans le sens où ils doivent être suivis de près et qu’ils sont en émergence. Quelle est la particularité de ce « variant Henri Mondor » ? Il présente 18 mutations, dont sept sur la protéine Spike. « Et une huitième pour la moitié des patients suivis », précise le virologue. Huit mutations, c’est le même nombre que le variant anglais et sud-africain. « Par ailleurs, il présente la mutation 501Y, la même que celle du variant anglais et la 452R, la même que celle du variant californien, reprend-il. Ce qui laisse présager que ce variant pourrait prendre une place importante à l’avenir. »

Est-il plus contagieux ?

« Il est trop tôt pour le dire, pour le moment, on a un faible recul », reprend Christophe Rodriguez. Et plus létal ? « Pour le moment, non. Les patients infectés ne semblent pas être des patients graves. Mais cela peut évoluer. »

Les chercheurs ne cachent pas leur inquiétude : plus ces modifications se concentrent sur la protéine Spike, moins les vaccins risquent d’être efficaces. Car ils ciblent cette protéine. Mais si elle est méconnaissable car « déguisée », le système immunitaire pourrait ne pas réagir. « Un laboratoire de recherche adossé à l’hôpital mène actuellement un travail de recherche pour voir si ce variant risque de mettre en échec la vaccination, souligne Christophe Rodriguez. On cultive le "virus Mondor" et on le met en contact avec des sérums de patients vaccinés par AstraZeneca, Pfizer ou qui ont eu la maladie [donc avec une immunité naturelle]. On devrait avoir les résultats dans une semaine ou deux. »

A voir la liste des mutants s’allonger, on pourrait s’interroger : la vaccination arrivera-t-elle vraiment à mettre le coronavirus K.O. ? Le virologue finit sur une note d’espoir : « on voit qu’il y a énormément de variants et tous trouvent les mêmes voies pour échapper au vaccin : des mutations sur la protéine Spike. Le nombre de mutations qu’un virus est capable de produire n’est pas infini. Ce qui fait dire à beaucoup de virologues que quand on aura identifié toutes les solutions que peut utiliser ce virus, on peut imaginer qu’un vaccin puisse régler plusieurs problèmes de variants avec une seule injection ou un rappel. »

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