La France a entamé, samedi 10 avril, deux semaines de vacances scolaires confinées, sans déplacements entre régions et avec couvre-feu à 19 heures pour tout le monde, dans l’espoir de freiner l’épidémie de Covid-19, dont le bilan fera bientôt état de 100 000 victimes en France.
Pas de départ à la mer ou à la campagne, ou alors seulement sous prétexte de déposer un enfant chez des proches : pour la deuxième année consécutive, les vacances de printemps ont un goût de confinement, même si celui de 2021 permet de s’aérer plus d’une heure, dans un périmètre de dix kilomètres, et laisse parcs, jardins et plages en libre accès.
Au péage de Virsac (Gironde), porte d’entrée vers Bordeaux et la côte girondine, les gendarmes ont multiplié les contrôles vendredi soir, mais « globalement les gens qui sont dehors ont des motifs valables », constatait le capitaine Lionel Billette, commandant en second de l’escadron de sécurité routière de la Gironde, à la veille d’un week-end classé vert par Bison Futé.
La cadence de la campagne de vaccination s’accélère
La cadence de la campagne de vaccination s’accélère, avec plus de 500 000 injections administrées vendredi et après plus de 400 000 jeudi. Mais, même à ce rythme, une protection totale de la population adulte n’est pas envisageable avant un certain temps : si le taux de couverture vaccinale avec deux doses approche les 75 % chez les résidents des Ehpad, il atteint seulement, en ville, 35 % chez les 75-79 ans, 9 % chez les 70-74 ans, 4 % chez les 65-69 ans.
Samedi matin, le premier ministre, Jean Castex, en déplacement dans un centre de vaccination à Lyon, a confirmé que la campagne vaccinale commencerait « à partir de la semaine prochaine » pour les enseignants de plus de 50 ans travaillant au contact d’enfants handicapés. « Ces priorités, fixées par l’Etat, doivent être les mêmes partout sur le territoire national. Il ne peut donc y avoir de politique vaccinale à géométrie variable selon les communes », a précisé Matignon.
De nouveaux restaurants clandestins découverts
Moins disciplinées, ce sont 110 personnes qui, rassemblées dans un restaurant clandestin, ont été verbalisées dans la nuit de vendredi 9 à samedi 10 avril, deux autres ayant été placées en garde à vue, d’après ce qu’ont annoncé ce samedi la Préfecture de police ainsi que le parquet.
Les policiers, « requis pour un tapage nocturne émanant d’un restaurant, ont mis un terme à un rassemblement de plus de 110 personnes », explique la Préfecture dans un tweet. Deux personnes ont été placées en garde à vue « des chefs de “mise en danger de la vie d’autrui” et [de] “travail dissimulé” », selon le parquet de Paris. Les deux personnes sont présentées par la Préfecture de police comme étant l’organisateur et le gérant du restaurant. Les convives ont été « verbalisés pour non-respect des mesures sanitaires ».
Par ailleurs, selon la chaîne d’information BFM-TV, 62 personnes ont été verbalisées vendredi midi dans un restaurant clandestin à Saint-Ouen. Le gérant de l’établissement a été interpellé, a précisé dans un tweet la Préfecture de police.
Ces affaires surviennent après la vive polémique déclenchée par la diffusion, la semaine dernière, d’un reportage de M6 sur des dîners clandestins luxueux. Selon une information de Mediapart confirmée par les intéressés, l’ancien ministre de l’intérieur Brice Hortefeux et l’éditorialiste Alain Duhamel ont déjeuné dans un appartement privé du 8e arrondissement de Paris reconverti en restaurant clandestin par l’un des organisateurs des dîners mis en cause par M6.
Près d’un millier de clients de restaurants ouvrant illégalement ont été verbalisés à Paris depuis le 30 octobre, avait détaillé mardi le ministère de l’intérieur.
La réserve sanitaire mobilisée
Vendredi soir, le ministère de la santé a battu le rappel des troupes en appelant « tous les professionnels de santé » – étudiants, réserve sanitaire, retraités, médecins libéraux – à renforcer les hôpitaux, en s’inscrivant d’abord sur une plate-forme du ministère, Renfort RH Crise.
Depuis plusieurs semaines, pour augmenter les capacités d’accueil, les services de réanimation grignotent les espaces d’autres services, et les hôpitaux sont contraints de déprogrammer des activités moins urgentes pour accueillir les malades du Covid-19. Vendredi, plus de 5 750 patients atteints par le virus étaient soignés dans ces services, sur une capacité actuelle portée à 8 000 lits de réanimation toutes pathologies confondues.
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