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"C'est infernal": face à Delta, les hôpitaux de Polynésie au bord de la rupture - BFMTV

La situation épidémique reste particulièrement préoccupante en outre-mer. Les taux d'incidence s'envolent et les hôpitaux sont sur le point de craquer.

Le retour à une vie normale parait bien loin en Polynésie. Alors que la situation sanitaire en métropole semble se stabiliser, des images radicalement différentes viennent d'outre-mer. A Tahiti, pas moins de vingt-quatre lits ont été installés récemment dans le hall du centre hospitalier de Papeete pour pallier au manque de place.

Les chiffres de contamination sont particulièrement inquiétants sur le territoire, avec un taux d'incidence qui bat des records: 3250 pour 100 000 habitants. Et avec des admissions toujours plus importantes dans les hôpitaux, les effectifs manquent forcément.

"Cinq gardes par semaine"

Philippe Dupire, chef de service au centre hospitalier de Polynésie française, lance un appel face à l'épuisement de ses troupes.

"On a une infirmière pour trois, voire quatre patients parfois. C'est très compliqué, les gens se retrouvent à faire cinq gardes par semaine, on a des infirmiers non-formés à la réanimation, c'est très difficile pour eux. J'ai des membres du personnel qui s'écroulent quasiment dans mes bras, c'est infernal", déplore le chef de service.

Conséquence de cette saturation hospitalière, les indicateurs de mortalité s'emballent eux aussi. "On a quand même vingt cinq morts par jours, si vous remettez ça à l'échelle de la France métropolitaine, ça ferait 6000 morts par jour, ce qui représente plus d'une année d'accidents de la route. Tout renfort nous serait d'une grande utilité, pour prendre des patients supplémentaires et renforcer les équipes qui sont sur les genoux."

Une mobilisation des soignants de métropole

Pour le docteur Dupire, il faudrait près de 200 soignants supplémentaires pour faire face à la vague actuelle en Polynésie. Raison pour laquelle le ministre de la Santé Olivier Véran a lancé un appel sur son compte Twitter pour tenter de convaincre le personnel soignant de métropole d'aller aider les effectifs en outre-mer en général. Il a été en partie entendu puisque le gouvernement a annoncé une centaine de départs de soignants vers la Polynésie.

La virulence de la vague épidémique en Polynésie trouve également ses origines dans la faible couverture vaccinale du territoire. La plupart des médecins polynésiens admettent que l'immense majorité des patients qu'ils reçoivent désormais ne sont pas vaccinés. Mais l'adhésion au vaccin progresse: près de 50% des Polynésiens ont un schéma vaccinal complet aujourd'hui, contre 32% à la fin juillet.

Du mieux pour les Antilles

La vaccination, c'est également ce qui améliore la situation du côté d'autres territoires ultramarins. En Guadeloupe par exemple, le taux d'incidence a baissé de moitié sur les quinze derniers jours, tandis que la courbe de la vaccination n'a cessé de grimper. Au 29 août, près de 106.000 personnes avaient reçu au moins une dose sur le territoire, ce qui correspond à 30% de la population. Un chiffre qui reste faible, mais il y a une quinzaine de jours, ils n'étaient que 20% à avoir reçu la première injection. Une dynamique qui donne de l'espoir donc, même le personnel soignant préfère rester prudent. A l'image de Bruno Jarrige, responsable de la cellule Covid du CHU de Guadeloupe:

"Beaucoup de lits ont été ouverts, les choses sont plus sereines et ça redescend, mais les chiffres sont toujours très hauts", prévient-il. "Cela nous laisse craindre que l'on en a encore pour un bon mois de difficultés à gérer ces flux très importants de patients Covid".

En Guadeloupe, près de 200 soignants de France Métropolitaine se sont déplacés. La rotation suit son cours, avec une partie du personnel de renfort déjà reparti et d'autres qui continuent d'arriver. Il y a eu également douze évacuations de patients en réanimation par avion à destination de la métropole. Une solution de plus pour donner un petit peu d'air à des hôpitaux sous grande tension.

Louis Augry

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