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"Aujourd’hui, j’ai peur": une patiente équipée d'un respirateur Philips fait part de ses craintes - BFMTV

370.000 patients utilisent en France cet appareil dont la mousse insonorisante produit des particules potentiellement cancérigènes.

Se dirige-t-on vers un scandale sanitaire majeur? Ces derniers jours, l'entreprise néerlandaise Philips est au centre de tous les regards après qu'un dysfonctionnement de ses appareils respiratoires dont s'équipent les personnes faisant de l'apnée du sommeil a été dévoilé. En cause, une mousse insonorisante dont les particules s'échappent et peuvent être inhalées ou ingérées par le patient.

Le risque immédiat, et signalé par de multiples patients: des irritations mais aussi des toux et maux de tête. Mais Philips évoque surtout un risque théorique de cancer à plus long terme, même si rien n'indique encore son existence réelle.

En France, 370.000 personnes utilisent ces outils, un chiffre qui monte à 1,5 million à l'échelle européenne. A la mi-2021, l'entreprise avait annoncé un vaste rappel de ces appareils.

Apparition d'une tâche

Depuis, la peur s'est installée chez les patients. Rencontrée par BFMTV, Marie-Hélène Noillet, atteinte de maladie pulmonaire chronique et d’apnée du sommeil, est tributaire de ce respirateur depuis 2017. "Si je n’avais pas de machine, je pourrais faire des AVC", précise-t-elle.

"Aujourd’hui j’ai peur par rapport aux conséquences que ça apporte, mais je ne pourrais pas me passer de la machine, je ne pense pas", explique la quinquagénaire, quelques jours après avoir été informée de cette affaire dans les médias.

Une situation aux conséquences directes, puisqu'il a récemment été diagnostiqué à Marie-Hélène une tâche au niveau du poumon.

"Est-ce que c’est cette machine qui a provoqué ce nodule ou est-ce que c’est autre chose, qui va me le dire?", martèle-t-elle.

7% d'appareils remplacés seulement

En juin passé, le groupe avait promis de remplacer tous les appareils. Seulement, plus de 6 mois après, le compte n'y est pas: en France, selon l'ANSM, seuls 7% d'entre eux ont été repris.

Alors, l'autorité veut utiliser la manière forte contre Philips, dont les comptes ont par ailleurs déjà lourdement souffert de cette affaire avec une provision de plusieurs centaines de millions d'euros pour faire face au manque à gagner potentiel.

L'ANSM va, dans les prochains jours, engager une "décision de police sanitaire". Concrètement, cela veut dire que Philips s'exposera à des poursuites pénales si l'entreprise ne respecte pas le calendrier imposé par l'autorité.

"S’ils ne respectent pas on peut faire un signalement au procureur et après voir s’il se saisit de l’affaire", assure à notre antenne Caroline Semaille, directrice générale adjointe de l'ANSM.

Celle-ci exige notamment que le groupe ait remplacé trois quarts des appareils d'ici à fin juin. Elle lui demande aussi de lancer une étude pour évaluer précisément les risques, en particulier ceux de cancer.

Éviter la panique

Car pour l'heure, les risques supposés ne sont que théoriques. Une situation qui met les autorités sanitaires dans une situation délicate. Elles sont, d'un côté, incitées à agir vite face à l'inquiétude des associations de patients. Certains médias ont aussi relayé ces derniers jours des témoignages isolés de personnes atteintes de cancer après avoir utilisé ces appareils, même s'il est impossible d'établir un lien de cause à effet.

L'agence française, qui se revendique en pointe sur le sujet par rapport à ses homologues européennes, est aussi confrontée à l'exemple de l'autorité américaine de santé, la FDA, qui enquête depuis des mois et dit avoir établi que Philips avait eu vent depuis des années de problèmes potentiels.

Mais, en attirant l'attention sur les problèmes des respirateurs Philips, les autorités ont aussi conscience qu'elles peuvent créer un vent de panique chez les utilisateurs, ce qui peut être bien plus délétère que les risques hypothétiques de cancer. Auprès de BFMTV, Jan Kimpen, directeur médical monde de Philips, a lui aussi tenu à rassurer les utilisateurs.

"Avec les données que nous avons, nous n’avons pas de raisons de croire que ces appareils donnent le cancer. Je suis médecin, et je suis confiant quand je dis ça aux patients", avance-t-il.

Pour l'heure, et dans l'attente du remplacement complet des appareils, l'ANSM cite notamment une étude effectuée au Canada sur un groupe de patients atteints d'apnée du sommeil pour rassurer les patients. "Pour l'instant, les résultats (...) ne montrent pas de 'sur-risque'", assure Caroline Semaille.

"Il vaut mieux conserver un appareil défectueux plutôt que ne plus avoir d'appareil du tout", a-t-elle prévenu. "Ce qu'on ne souhaite pas, c'est qu'il y ait une vague alarmiste."

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