
En 2020, sur les 241 millions de cas de paludisme déclarés, 627 000 personnes sont mortes de la maladie. Ce sont 14 millions de cas supplémentaires et 47 000 décès de plus qu’en 2019, comme le déclarait l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son rapport annuel publié en décembre 2021. Les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans représentent 80 % des décès dus au paludisme. L’Afrique subsaharienne enregistre 95 % des cas de paludisme et 96 % des décès liés à la maladie.
Aujourd’hui, chaque minute, un enfant de moins de cinq ans meurt du paludisme dans le monde. Si cette maladie – transmise par la piqûre de la femelle infectée du moustique anophèle – décimait encore les enfants et les femmes enceintes en Europe ou en Amérique du Nord, les investissements dans la lutte contre le paludisme auraient sans nul doute été aussi rapides et massifs qu’ils ont pu l’être pour le Covid-19.
Une maladie des pauvres
Ne nous leurrons pas. Il s’agit bel et bien d’une maladie des pauvres, qui affecte en très grande majorité les populations les plus éloignées des systèmes de santé. Eloignées géographiquement, en raison de discriminations persistantes, par manque de considération de la part des autorités locales, régionales, nationales, internationales.
Des progrès ont pourtant été réalisés ces deux dernières décennies. Au début des années 2000, le paludisme entraînait la mort de près de 900 000 personnes. Mais depuis cinq ans, la lutte contre le paludisme stagne. Elle a même reculé, notamment en raison de la pandémie de Covid-19 qui a entravé le bon déroulement de l’approvisionnement des produits de lutte antivectorielle et perturbé les services de prévention.
Dans les pays où la charge de paludisme est la plus élevée – principalement en Afrique subsaharienne –, les résultats tendent à diminuer. Ces régions font face à d’autres menaces, sanitaires, humanitaires, climatiques. Cette dernière nous préoccupe particulièrement. Les changements climatiques entraînent notamment la hausse des inondations et favorisent l’émergence des moustiques vecteurs de paludisme. Le réchauffement de la planète entraînera indubitablement une recrudescence et une propagation des maladies vectorielles, telles que le paludisme, dans certaines régions du monde.
Le Covid-19 a en outre fortement perturbé les programmes de lutte contre le paludisme. Dès le début de la pandémie, le Fonds mondial [Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme] a mis en œuvre un mécanisme de réponse à la crise sanitaire et a permis aux pays bénéficiaires de ses financements d’atténuer les impacts de la crise sur les programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Au Niger et au Bénin, par exemple, plus de 8 millions de moustiquaires ont pu être distribuées au domicile des habitants, afin d’éviter les rassemblements en période de Covid-19.
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