Greffe historique de cœur de porc: l'organe de l'homme mort en mars était porteur d'un virus porcin - BFMTV

Les médecins qui ont suivi le cas de David Bennett, greffé d'un cœur de porc en janvier dernier estiment que la mort de l'homme pourrait avoir été causée par un virus porcin.

Une infection qui pourra être évitée à l'avenir. En janvier dernier, David Bennett a été transplanté avec un cœur de porc lors d'une opération réalisée aux États-Unis. Cette première historique a été saluée par le monde scientifique. Deux mois plus tard, le patient est finalement mort.

Bartley Griffith, le chirurgien de David Bennett, a en effet expliqué la cause du décès dans un webinar relayé ce mercredi par le MIT Technology Review. Il a ainsi révélé que le cœur de porc transplanté était infecté par un cytomégalovirus.

"Nous commençons à comprendre pourquoi il est décédé. Le virus était peut être la cause (...) qui a tout déclenché", a déclaré Bartley Griffith.

Pas de risque d'épidémie selon des spécialistes

"Si c'était une infection, nous pourrons probablement prévenir cela dans le futur", ajoute le chirurgien. En effet, les porcs élevés pour les transplantations ont vu certains de leurs gènes retirés, et d'autres ajoutés, pour qu'ils soient compatibles avec les hommes, et qu'ils puissent contrer une attaque du système immunitaire. Le porc qui a fourni le cœur à David Bennett a reçu dix modifications de gènes. Des ajustements pourraient donc éviter une infection capable de fragilisée les patients transplantés.

Devant d'éventuelles craintes d'une épidémie qui débuterait par un organe animal greffé sur un humain, des chercheurs ont tempéré. Jay Fishman, spécialiste des infections lors des transplantations, a assuré au Guardian que cela ne représente "pas un risque réel pour les humains".

De plus, David Bennett était un patient très malade. "Peut-être que le virus a contribué, mais ce n'est pas la seule raison", affiche Joachim Denner, chercheur à l'Institut de virologie de la Free University de Berlin.

Les chirurgiens continuent d'étudier le cas de David Bennett, dans l'espoir d'être encore plus efficace pour de prochaines transplantations. Les règles de contrôles des organes donnés aux êtres humains pourraient également être renforcées, pour éviter des cas semblables.

Anthony Audureau

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