
La cheffe de service d'infectiologie de l'hôpital Saint-Antoine à Paris met en garde face à une "poussée épidémique" dans l'Hexagone, alors qu'aucun vaccin spécifique n'a encore été trouvé pour prévenir la maladie.
Le nombre de cas grimpe. Avec 51 personnes infectées sur le territoire, la variole du singe progresse dans l'Hexagone, selon les chiffres de Santé publique France. De quoi s'inquiéter? "Plutôt" oui, pour Karine Lacombe, cheffe du service d'infectiologie de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, qui confie que la maladie comporte encore "beaucoup d'inconnues", dans Le Parisien.
Après la pandémie de Covid-19, la France, comme nombre de ses voisins, connaît une augmentation de cas de variole du singe, maladie le plus souvent bénigne, caractérisée par ses impressionnantes pustules.
Pour Karine Lacombe la maladie connaît une "pleine poussée épidémique" dans le pays.
"Pour l'instant, il n'existe pas de traitement", rappelle-t-elle. Seul un antiviral, médicament préventif ou pris comme traitement précoce, est actuellement disponible. Encore en phase de développement, il n'existe qu'en petite quantité.
Alors que l'exécutif a choisi de ne vacciner que les personnes à risque cas contacts contre la variole, seul vaccin dont on dispose actuellement, la médecin s'interroge par ailleurs sur la pertinence de cette stratégie.
"Cette vaccination dite 'en anneau' suffira-t-elle à juguler l'épidémie? Ou faudra-t-il aller plus loin en vaccinant aussi les contacts des contacts?", se demande-t-elle.
Des chiffres "très probablement sous-estimés"
Malgré l'augmentation des cas, la tendance n'a encore que peu d'impact sur le système hospitalier.
"On ne voit pas forcément arriver les patients à l'hôpital car beaucoup consultent leur médecin traitant pour de la fièvre ou une éruption cutanée", explique Karine Lacombe.
L'épidémiologiste se veut malgré tout prudente face à une épidémie qui évolue potentiellement en sourdine.
"Les chiffres actuels sont très probablement sous-estimés", estime-t-elle, rappelant que le diagnostic doit être réalisé dans un centre spécialisé, peu nombreux en France, pour être officiellement confirmé.
"L'épidémie parallèle de varicelle peut aussi créer des confusions et des sous-diagnostics", ajoute-t-elle.
En attendant que la recherche progresse et que l'on sache plus sur cette flambée épidémique soudaine, "le seul traitement, c'est la prévention", résume Karine Lacombe, en référence au vaccin contre la variole.
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