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Variole du singe: Transmission, symptômes, traitements... Ce que l'on sait du virus - 20 Minutes

Elle a détrôné le Covid-19 de nos sujets inquiétants de conversation. Maladie endémique d’Afrique centrale et de l’Ouest, la variole du singe est une maladie généralement sans gravité. Mais alors que la pandémie de coronavirus n’est pas encore derrière nous, la multiplication des contaminations à ce virus dans une vingtaine de pays habituellement non touchés par ce virus, principalement en Europe et aux Etats-Unis ces derniers jours, préoccupe.

Alors, faut-il s’inquiéter que la variole du singe ait quitté son berceau géographique ? Comment se transmet-elle ? Est-ce un virus dangereux ? Des traitements existent-ils ? 20 Minutes fait le point sur ce que l’on sait à ce jour de la variole du singe.

Où le virus circule-t-il aujourd’hui et quels en sont les modes de transmission ?

A l’instar du Covid-19, la variole du singe est une zoonose, une maladie initialement transmise à l’homme par un animal infecté. « Indiscutablement, ce virus trouve son origine dans le monde animal, a confirmé ce jeudi lors d’un point presse de l’ANRS maladies infectieuses Steve Ahuka Mundeke, chef du département de virologie à l’Institut national de recherche biomédicale en République démocratique du Congo (RDC). Cependant, très peu de publications existent, la recherche n’a pas encore spécifié de manière claire quels sont les réservoirs du virus, mais il s’agit probablement de rongeurs. » Maladie endémique en Afrique de l’Ouest et du centre, la variole du singe entraîne « des poussées épidémiques essentiellement dans des zones reculées, forestières ou rurales, touchant des personnes fréquemment au contact du monde animal, et rarement dans les grandes villes. Ainsi, deux tiers des cas sont zoonotiques et un tiers résulte d’une transmission interhumaine », a-t-il ajouté.

Un schéma « différent de ce que nous voyons actuellement en Occident », a poursuivi Steve Ahuka Mendeke. « Cette épidémie internationale de monkeypox a été lancée en mai, d’abord avec la détection de six cas non voyageurs au Royaume-Uni, sans lien direct avec les pays ou des personnes revenant de pays où le virus circule habituellement en Afrique. De manière concomitante, il y avait une investigation en cours au Portugal sur des syndromes infectieux associés à des éruptions cutanées chez un groupe de personnes HSH, des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes », soulevant la question d’un possible nouveau mode de transmission de la maladie.

Ce que l’on sait, c’est que la transmission interhumaine « se fait principalement par contact direct d’une peau ou d’une muqueuse lésée avec une peau ou une muqueuse saine, et également par gouttelettes, ou par contact avec du linge infecté, a détaillé jeudi Alexandra Mailles, épidémiologiste à Santé publique France. Le bilan international arrêté au 31 mai est de 321 cas dans l’UE, principalement en Espagne (120 cas), le Portugal (96 cas) et les Pays Bas (26 cas), et 236 cas hors UE, dont le Royaume-Uni avec 179 cas. Au 1er juin, la France recense 33 cas confirmés : 24 en Ile-de-France, 2 en Auvergne-Rhône-Alpes, 1 dans les Hauts-de-France, 1 en Centre-Val-de-Loire, 4 en Occitanie et 1 en Normandie ». Ces cas identifiés ces dernières semaines, concernent « en grande majorité des hommes, se déclarant HSH, et parmi eux, une proportion significative déclarant avoir des relations sexuelles avec plusieurs partenaires. Mais à ce jour, le monkeypox n’est pas considéré comme une IST, c’est une maladie dont la transmission se fait principalement par contact direct d’une peau ou d’une muqueuse lésée avec une peau ou une muqueuse saine, et également par gouttelettes, a insisté l’épidémiologiste. Par conséquent, ce n’est pas le rapport sexuel en tant que tel qui est mis en cause, mais le contact avec les lésions au cours des rapports sexuels ».

Quels sont les symptômes de la variole du singe et est-ce une maladie grave ?

La maladie se manifeste principalement par « l’apparition de fièvre, de céphalées intenses, d’une adénopathie (tuméfaction des ganglions lymphatiques), de douleurs dorsales, de myalgie (douleurs musculaires) et d’une asthénie marquée (manque d’énergie) », décrit l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans la foulée de la fièvre survient ensuite « l’éruption cutanée, ajoute l’OMS. Elle se concentre en général davantage sur le visage (dans 95 % des cas) et les paumes des mains et les plantes des pieds (dans 75 % des cas). Les muqueuses buccales (dans 70 % des cas), les organes génitaux (30 %) et les conjonctives (20 %), ainsi que la cornée sont également touchés ».

Toutefois, dans la flambée actuelle, « il y a une forte prédominance de lésions génitales et anales », a précisé jeudi Xavier Lescure, infectiologue au service de maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP. Mais « aucune de ces personnes n’a requis d’hospitalisation en raison de la gravité de son infection et aucun décès n’est enregistré », a rassuré Alexandra Mailles.

La variole du singe « guérit en général spontanément et les symptômes durent de 2 à 4 semaines. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l’ampleur de l’exposition au virus, à l’état de santé du patient et à la nature des complications, précise l’Organisaton mondiale de la santé (OMS). Le taux de létalité de la variole du singe a toujours varié de 0 à 11 % dans la population générale, avec des chiffres plus élevés chez les jeunes enfants. Ces derniers temps, le taux de létalité était d’environ 3 à 6 % ». Dans les pays endémiques, les décès provoqués par la variole du singe sont « surtout liés à une prise en charge tardive, puisque les cas se produisent dans les zones reculées, médicalement moins dotées, a indiqué Steve Ahuka Mundeke. Avec des complications respiratoires ou des surinfections bactériennes liées aux lésions cutanées ». En revanche, une prise en charge médicale rapide et adaptée réduit considérablement les risques.

Existe-t-il des traitements préventifs ou curatifs ?

Un médicament antiviral, le tecovirimat, conçu pour la variole, a été homologué par l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour la variole du singe en 2022, sur la base de données venant d’études menées sur les animaux et les humains. Il n’est pas encore largement disponible, « il est indiqué contre les formes graves » de la maladie, a rappelé Xavier Lescure.

Un vaccin de troisième génération contre la variole classique (vaccin vivant non réplicatif, c’est-à-dire ne se répliquant pas dans l’organisme humain) est autorisé en Europe depuis juillet 2013. Un vaccin qui offre « une immunité croisée » face à la variole du singe, a indiqué jeudi Brigitte Autran, professeure émérite d’immunologie à la faculté de médecine de Sorbonne Université. Mais « pour l’instant, il n’y a pas lieu de concevoir une campagne de vaccination préventive du fait du faible nombre de cas et de la faible gravité de la maladie ». En revanche, avec un virus ayant « une période d’incubation d’une et trois semaines, il est intéressant de l’utiliser en post-exposition » pour les cas contact, a-t-elle poursuivi, « pour prévenir ou empêcher la dissémination de l’infection ».

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