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Variole du singe : « Personne ne répond »… Malgré l’ouverture de la vaccination préventive, trouver un… - 20 Minutes

Depuis les premiers cas identifiés début mai au Royaume-Uni, l’épidémie de variole du singe se propage. Plus de 5.000 cas ont été recensés dans le monde par l’Organisation mondiale de la Santé, dont 721 dans l’Hexagone, selon le dernier bilan de Santé publique France. Médecins et autorités sanitaires le répètent : les cas des dernières semaines ne sont pas graves. « En Europe, ils sont majoritairement bénins, et il n’y a pas de décès signalé », confirme Santé publique France. « Fièvre, maux de tête et courbatures » sont les symptômes les plus fréquents, et « les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine », détaille l’agence. Puis, rapidement, l’infection « peut provoquer une éruption vésiculeuse, et des démangeaisons peuvent survenir ». Une éruption qui se concentre « plutôt sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes des mains et plantes des pieds, et qui peut être présente sur le tronc et les membres ».

Une maladie dont le retentissement a cependant poussé plusieurs personnes l’ayant contracté à raconter leur expérience. Le point commun à ces témoignages, ce sont les douleurs intenses provoquées par les lésions. « Je suis sous puissants antalgiques car très douloureux », confie Pinson, auteur et metteur en scène, sur Twitter, où il a partagé un autre témoignage.



« C’est très… très douloureux, a confirmé Jo sur le même réseau social. Quand on a mal à hurler/pleurer, ce n’est pas anodin ».



Une vaccination enfin élargie

Conséquence : les appels à élargir la vaccination au-delà des cas contacts se sont multipliés, de la part de médecins, des associations, dont Act Up-Paris, ou encore du Parti socialiste et des élus écologistes. Un appel entendu, puisque la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé vendredi « qu’une vaccination préventive soit proposée aux groupes les plus exposés au virus ». C’est le cas depuis lundi. Sont éligibles « les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes » (HSH), « les personnes trans qui sont multipartenaires » ou encore les travailleurs et travailleuses du sexe. Est prévu « un schéma vaccinal constitué de deux doses, espacées de 28 jours », indique la HAS.

En Ile-de-France, région qui concentre 473 des 721 cas confirmés en France, dix-huit lieux – hôpitaux ou centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) – proposent la vaccination, rappelle l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. En région Auvergne-Rhône-Alpes, la deuxième la plus touchée avec 70 cas, quatre CeGIDD sont censés assurer cette mission.

Mais… pas de doses, pas de vaccination

Mais si sur le papier, le maillage territorial se tisse, en pratique, c’est une autre histoire. Créneaux indisponibles, lignes téléphoniques qui sonnent dans le vide : obtenir un rendez-vous* relève de l’impossible. L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes le précise d’ailleurs sur son site : « Pour des questions de logistique, aucun centre ne sera en mesure de réaliser des vaccinations de prévention avant le 18 juillet ». Et si la région parisienne est la mieux dotée, l’offre ne suit pas la demande. « J’ai tenté de prendre un rendez-vous, malgré une trentaine de tentatives d’appels lundi, je n’ai pu avoir aucun contact, ni aucune réponse à mes mails », confie à 20 Minutes Christophe, qui redoute « la multiplication des contaminations durant l’été, faute d’accès au vaccin ». Idem pour Simon : « Personne autour de moi n’a réussi à trouver de créneau, les téléphones ne décrochent pas, les mails restent sans réponse. A l’hôpital parisien de Saint-Louis, on indique avoir seulement une quarantaine de doses ». Et « la priorité est donnée aux personnes déjà suivies par le service », abonde Act Up-Paris.

Jérémy, lui, a eu plus de chance. « Suivi à l’hôpital Saint-Antoine à Paris dans le cadre de ma prise de PrEP, j’ai contacté mon médecin il y a dix jours pour savoir si la vaccination préventive était possible. A ce moment-là, ça ne l’était pas, mais elle a eu la gentillesse de m’appeler vendredi, juste après l’avis de la HAS, pour m’informer que c’était désormais possible et qu’elle pouvait me vacciner dès lundi, je fais ainsi partie des premiers vaccinés », se réjouit le jeune homme.

Sur le terrain, « il y a beaucoup de demande, nous avons ainsi mis en place une consultation dédiée à l’Hôtel-Dieu, parce que les centres de référence à la Pitié-Salpêtrière et Bichat sont submergés, explique à 20 Minutes le Pr Nicolas Dupin, dermatologue vénérologue au CeGIDD de l’Hôtel-Dieu à Paris. Nous allons ouvrir ici un centre de vaccination, celui que nous avions ouvert pour le Covid-19, mais nous ne savons pas combien de doses nous aurons ». Une absence d’information commune à nombre de centres pris d’assaut. A l’instar du 190, l’un des plus importants centres de santé sexuelle de la capitale, qui indiquait lundi sur Twitter « ne pas disposer de doses du fameux vaccin » pour l’instant.

Des stocks inconnus et une demande qui explose

Pourquoi un démarrage si compliqué ? « Les vaccins contre la variole relèvent des stocks stratégiques car c’est aujourd’hui un agent potentiellement bioterroriste, donc on ignore le nombre de doses disponibles », indiquait il y a quelques semaines à 20 Minutes le Dr Jean-Daniel Lelièvre, chef du service immunologie et maladies infectieuses à l’hôpital Henri-Mondor. Des stocks alors « suffisants pour vacciner les cas contacts », mais pas forcément pour une stratégie élargie.

Face à l’explosion des contaminations, la demande de vaccins a logiquement explosé. Et l’offre a du mal à suivre. Seul laboratoire à fabriquer un vaccin déjà homologué spécifiquement contre la variole du singe, le Danois Bavarian Nordic a vu les commandes s’envoler. Son sérum antivariolique, un vaccin de 3e génération vivant non réplicatif, est autorisé en Europe depuis 2013, où il est commercialisé sous le nom d’Imvanex. Et c’est par la voie de l’autorité de santé Hera (créée dans la foulée de la pandémie de Covid-19) que l’UE a acheté près de 100.000 vaccins, qui doivent progressivement être mis à la disposition des Vingt-Sept ainsi que de la Norvège et de l’Islande.

Du côté de la Direction générale de la santé (DGS), on l’assure, les ARS s’organisent. Toutefois, pour l’heure, « compte tenu de la forte demande, des délais pour la prise de rendez-vous et l’injection peuvent être observés pendant les premiers jours de la campagne », a reconnu la DGS mardi soir. « Par ailleurs, les autorités sanitaires confirment que l’ensemble des personnes concernées par les indications de la HAS pourront être vaccinées », a-t-elle assuré. Normalement.

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