Première vague, deuxième vague, troisième vague… bientôt la huitième ? Depuis mars 2020, nous sommes confrontés à une répétition des vagues épidémiques de Covid-19. Et tout comme les hausses régulières du nombre de cas, les variants se succèdent (Alpha Delta, Omicron…), ainsi que les sous-variants.
Même si le virus est mieux maîtrisé grâce à l’immunité naturelle et aux différentes campagnes de vaccination, cette succession de vagues et de variants semblent sans fin. Alors ferons-nous face à des vagues et des nouveaux variants à l’infini ? Explications.
Une nouvelle vague tous les quatre à six mois ?
Sur France Culture, le professeur et infectiologue au CHU de Bordeaux, Denis Malvy, a fait un parallèle, le 19 août 2022, entre la récurrence des vagues de Covid-19 et la fin de l’immunité produite par les vaccins. « Le virus SARS-Cov2 produit des variants et sous-variants sur un rythme de six à quatre mois. Cette apparition est liée au fait que la vaccination protège sur une période relativement courte », a-t-il expliqué. Autrement dit, passé ces quatre à six mois après la vaccination, la population serait moins immunisée et donc plus réceptive à la transmission du virus.
Pour Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’École des hautes études en santé publique à Rennes, les flambées épidémiques successives ne sont pas juste liées à la perte d’immunité mais sont aussi déterminées par l’apparition de nouveaux variants et par les conditions climatiques plus ou moins favorables à la transmission.
C’est la combinaison de ces trois facteurs qui déclenche les vagues épidémiques. « Le variant Delta était à l’origine de la quatrième vague à l’été 2021, mais a pu aussi provoquer la cinquième grâce à l’hiver », relève-t-il. Et l’immunité acquise contre un variant n’a pas toujours un effet déterminant contre un autre : « Le variant Omicron est arrivé à la fin de la vague hivernale de Delta, alors que la population était suffisamment immunisée pour stopper la croissance de Delta », explique-t-il. En somme, les vagues épidémiques restent des phénomènes complexes dont toutes les variables ne sont pas sous le contrôle des spécialistes.
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Un virus qui deviendra saisonnier et sans gravité ?
Pendant combien de temps aurons-nous des vagues de grande ampleur ? « L’élément essentiel, c’est de savoir s’il y aura de nouveaux variants très différents d’Omicron », répond Yves Buisson, épidémiologiste et président de la cellule Covid à l’Académie nationale de Médecine. Un scénario « qui rebattrait les cartes », mais actuellement peu probable, la surveillance virologique ne montrant pas cette tendance. « Si on continue comme ça, on aura des vaguelettes et probablement finirons nous par arriver à une épidémie qui ressemblera à celle de la grippe, avec des poussées hivernales ».
Pascal Crépey juge, lui, que le Covid-19 sera considéré comme un simple virus lorsqu’il ne sera plus un problème de santé publique, « c’est-à-dire quand nous aurons les moyens de le traiter efficacement pour qu’on n’ait plus de formes graves : cela passe par des traitements efficaces et une vaccination de routine ».
Quid des nouveaux vaccins à la rentrée, que les laboratoires vantent comme plus ciblés et donc plus efficaces contre le virus ? « Nous avons été déçus par la durée de protection conférée par les vaccins contre l’infection », reconnaît Pascal Crépey. « Si des nouveaux vaccins qui combinent différentes souches, rendent la tâche plus difficile pour le virus de trouver des voies d’échappement, la situation ne pourra en être que meilleure ».
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Une gestion inégale de la pandémie au niveau mondial ?
La politique zéro Covid adoptée par certains pays, notamment en Asie, retarderait-elle la fin de l’épidémie au niveau mondial ? C’est ce que pense l’épidémiologiste Yves Buisson.
« En Chine, la population ne développe pas d’immunité hybride car les autorités ne laissent pas les gens s’infecter donc il n’y a aucune immunité naturelle », lâche-t-il. « Ce sont des populations qui sont très peu immunisées et dans lequel le virus peut reprendre du poil de la bête et faire relancer l’épidémie à travers le monde », poursuit-il, fustigeant le manque d’homogénéité dans la lutte contre le Covid au niveau mondial. « Il faut que l’ensemble de la population mondiale acquière une immunité collective permettant de réguler la circulation du virus ».
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