
Doit-on craindre une nouvelle pandémie ? Trois personnes sont mortes depuis lundi à Tucuman, dans le nord-ouest de l'Argentine, des suites d'une pneumonie sévère, des cas extrêmement localisés autour d'une même clinique. Si les symptômes ressemblent à ceux du Covid, le virus apparu en Chine en 2019 et qui a fait 15 millions de morts dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a cependant été écarté.
Franceinfo fait le point sur les informations dont on dispose sur cette nouvelle pathologie.
Neuf cas, trois décès, localisés dans une même clinique
Neuf cas au total, dont huit membres du personnel soignant, ont été recensés, avec des symptômes apparus entre le 18 et le 23 août, a expliqué en conférence de presse, jeudi 1er septembre, le ministre provincial de la Santé, Luis Medina Ruiz. Deux membres du personnel soignant de la clinique privée de San Miguel de Tucuman, située à 1 300 km de Buenos Aires, sont morts lundi et mercredi, et le ministre a annoncé jeudi le décès d'une troisième personne. Cette femme de 70 ans était une patiente de cette clinique.
Cette patiente "avait été opérée pour un problème de vésicule biliaire, puis réopérée deux fois. Dès lors, il y a eu un tableau d'infection pulmonaire qui coïncide avec l'apparition [des symptômes] chez les autres", a précisé Luis Medina Ruiz. Elle pourrait "en principe être la 'patiente zéro', mais c'est à l'examen".
L'infectiologue Mario Raya, directeur adjoint du Centre de santé Zenon Santillan, principal hôpital public de Tucuman, a par ailleurs assuré jeudi que "pour le moment, nous n'avons aucun cas en dehors de cet établissement".
Des symptômes similaires à ceux du Covid
Des examens approfondis sont en cours au laboratoire argentin de référence, l'institut Malbran à Buenos Aires, et des résultats sont attendus prochainement. Mais d'ores et déjà, Covid, grippe, influenza de type A et B, et hantavirus (transmis par les rongeurs) notamment ont été écartés, a annoncé mercredi Luis Ruiz Medina.
Les symptômes communs sont "un état respiratoire sévère avec pneumonie bilatérale, et une imagerie très similaire au Covid, mais cela a été écarté", avait-il aussi signalé.
"La plupart ont commencé par des vomissements, une forte fièvre, une diarrhée et des courbatures, avec une évolution plus complexe chez certains."
Luis Medina Ruiz, ministre provincial de la Santé
Sur les six patients atteints encore en vie, quatre sont hospitalisés avec des symptômes plus ou moins graves, et deux sont suivis à l'isolement à domicile. Les trois nouveaux cas révélés jeudi sont une aide-soignante et une infirmière quadragénaires, et un infirmier de 30 ans avec des comorbidités.
Des analyses en cours pour déterminer l'origine de cette maladie
Concernant l'origine de la pathologie, le ministre provincial de la Santé a, mercredi, spéculé qu'elle pourrait venir d'un agent infectieux, mais que n'étaient pas exclues "des causes toxiques ou environnementales". Aussi des analyses sont-elles également en cours sur l'eau et les systèmes de climatisation de la clinique. "Jusqu'à présent, nous n'avons rien trouvé qui nous permette de savoir la cause de l'épidémie. Comme nous ne savons pas en quoi elle consiste, nous ne connaissons pas bien son évolution", a-t-il déclaré.
Une transmission interhumaine a priori écartée
Selon le ministre provincial de la Santé, aucun cas n'a été recensé chez les contacts rapprochés des patients à ce jour, une "nouvelle positive" selon lui. "Il ne s'agirait pas d'une maladie qui entraîne une transmission de personne à personne, du fait que les contacts étroits de ces patients ne présentent aucun symptôme", avait expliqué mercredi, dans le même sens, le président du Collège médical de la province de Tucuman, Hector Sale. Tout en exprimant son "inquiétude" pour une pathologie manifestement "agressive".
"Il y a tous les ans des maladies émergentes qui font l'objet d'une surveillance plus ou moins accrue en fonction de leurs caractéristiques et du lieu où elles apparaissent", assure au Midi libre Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l'université de Montpellier. "L'Argentine, ce n'est pas la Chine. La densité de population et les connexions avec le reste du monde sont moins grandes, donc le risque de diffusion mondiale est plus limité."
Il ne faut pas transposer le traumatisme du Covid-19, même si la menace d'une nouvelle épidémie existe.
Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l'université de Montpellierau "Midi libre"
"Si la présence d'un nouvel agent pathogène est confirmée, le travail de recherche ne fait que commencer..." conclut Mircea Sofonea.
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