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C’est bien connu, l’arrivée de l’hiver rime toujours avec saison des rhumes.
MALADIES - Comment prend-on froid ? Que répondre à ce proche qui vous intime de « ne pas attraper froid » ? En tout cas, ne lui dites plus que c’est impossible. Car une étude de Harvard, publiée le 5 novembre dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology, montre qu’il existe bien un lien entre « variation saisonnière » et « prévalence des infections des voies respiratoires supérieures. » Et donc, entre températures froides et maladie.
Il semblerait, selon cette étude, que « l’exposition au froid altère l’immunité antivirale nasale ». En d’autres termes, que des températures basses neutraliseraient certaines composantes de notre immunité, laissant le champ libre aux virus.
Un barrage nasal contre les virus
La raison de ce phénomène se trouve dans des particules peu connues et pourtant essentielles : les vésicules extracellulaires (VE). Une précédente étude menée en 2018 avait permis de découvrir que les cellules du nez libèrent ces vésicules extracellulaires (VE), un nuage de minuscules particules attaquant les bactéries au moment de l’inhalation.
« La meilleure analogie, c’est celle du nid de frelons », explique Mansoor Amiji, professeur à l’université Northeastern et coauteur de ces travaux, auprès de l’AFP. Comme des frelons défendent un nid en cas d’attaque, les VE volent en essaim pour s’attacher aux envahisseurs et les tuer.
Les chercheurs se sont ensuite posé une question : la réponse des VE est-elle affectée par la température ? Pour leurs tests, les scientifiques ont utilisé de la muqueuse nasale de bénévoles (qui subissaient une opération pour retirer des polypes), et une substance reproduisant une infection virale.
Moins efficace à basse température
Les muqueuses nasales ont été divisées en deux groupes : les cellules cultivées en laboratoire à 37 °C, et celles à 32 °C. Ces températures ont été choisies à partir de tests montrant que la température à l’intérieur du nez chute d’environ 5 °C lorsque l’air extérieur passe de 23 °C à 4 °C.
Dans des conditions de température corporelle habituelle, les VE arrivaient bien à combattre les virus, en leur présentant des « leurres » auxquels ceux-ci s’accrochaient, à la place des récepteurs des cellules qu’ils auraient normalement visés.
Mais avec une température réduite, la production de VE était moins abondante, et elles se révélaient moins efficaces contre les virus testés : deux rhinovirus et un coronavirus (non-Covid), courants durant l’hiver.
« Première explication plausible »
« Il n’y a jamais eu de raison très convaincante expliquant pourquoi il y a une augmentation claire de l’infectiosité virale durant les mois plus froids », a souligné dans un communiqué Benjamin Bleier, coauteur de l’étude et chirurgien à la Harvard Medical School. « Il s’agit de la première explication plausible quantitativement et biologiquement ayant été développée. »
Parmi les facteurs favorisant ces infections respiratoires courantes durant l’hiver, sont régulièrement évoqués des rassemblements plus fréquents en intérieur et des virus survivant mieux dans l’air plus sec entre quatre murs.
Ces travaux pourraient permettre de développer des traitements pour stimuler la production naturelle de VE, afin de pouvoir mieux combattre les rhumes - ou même la grippe et le Covid -19, selon Mansoor Amiji : « C’est un domaine de recherche qui nous intéresse énormément, et nous allons sans aucun doute continuer sur cette voie. »
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