C’est sans aucun doute le mal du siècle et pourtant, c’est une maladie dont on parle peu. Selon les dernières estimations épidémiologiques, dix millions de Français souffriront d’arthrose en 2050, toutes articulations confondues. Et pour l’heure, aucun traitement curatif n’est disponible. Il n’existe que des antalgiques, des anti-inflammatoires ou des infiltrations, le plus souvent à base de corticoïdes, pour limiter l’intensité des douleurs de l’arthrose.
Une étude, publiée récemment dans la revue scientifique Nature, pourrait donner de grands espoirs aux patients qui souffrent d’arthrose. Elle met en avant le rôle d’une molécule, le LNA043, dans la régénération du cartilage. "Le cartilage n’arrive pas à se réparer spontanément dans l’arthrose", explique Augustin Latourte, rhumatologue à l’hôpital Lariboisière à Paris. "Il se passe trop de choses, il y a trop de phénomènes inflammatoires pour permettre au cartilage de se régénérer. Et donc l’idée de ce traitement, c’est d’arriver à booster les propriétés de réparation des chondrocytes, qui sont les cellules du cartilage".
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Des injections sur des patients candidats à une prothèse de genou
Les essais précliniques, sur des cellules de laboratoires et sur des modèles animaux, sont particulièrement probants. Il a aussi été injecté sur des patients qui avaient une très forte arthrose de genou, au stade terminal, et qui étaient donc candidats à une prothèse. "Le traitement a été capable d’induire une réponse dans le cartilage qui laisse penser que ça peut promouvoir ou augmenter les capacités de réparation du cartilage", s’enthousiasme Augustin Latourte, tout en gardant une certaine prudence. "Il faudra attendre les résultats de phase 2 pour voir notamment comment les patients avec une arthrose plus légère réagissent", détaille ce rhumatologue parisien.
Vers des diagnostics plus précoces ?
En parallèle de ces recherches, d’autres scientifiques explorent des méthodes de détection plus précoce de cette maladie. "Actuellement, le diagnostic de l’arthrose se fait sur des patients qui ont des symptômes douloureux et il sera confirmé à la radiographie", précise Augustin Latourte. "Or, on sait que cet examen ne va détecter l’arthrose qu’à un stade où elle est un peu avancée. Il y a donc des travaux en cours pour voir si avec des techniques plus sophistiquées, mais aussi plus coûteuses, comme l’IRM par exemple, on pourrait détecter l’arthrose plus précocement". En repérant les premiers signes de la maladie plus vite, les médecins pourront préserver au maximum les articulations de leurs patients.
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