
C’est le fléau de l’été à Toulouse. Entre les orages de la fin du printemps, et les températures de saison, le moustique tigre trouve cette année le combo parfait à son développement dans la Ville rose et son agglomération, où il fait vivre un enfer aux habitants.
Trois fois plus de moustiques cet été à Toulouse !
Comme l’indiquaient jeudi 20 juillet sur Actu Toulouse des spécialistes d’Altopictus – la structure chargée par l’Agence régionale de santé des opérations de lutte antivectorielle, notamment curatives, en Occitanie – en juin 2023, l’abondance en œufs a été multipliée par trois » dans l’agglomération de Toulouse, par rapport à 2022.
Et depuis le début de la saison, il y a deux fois plus de cas importés de maladies tropicales, et quatre fois plus de traitements insecticides à grande échelle (pulvérisés en cas de maladies virales) en Haute-Garonne. Mais alors, comment faire pour éviter que le moustique tigre ne prolifère sur son balcon, ou dans son jardin ? Éléments de réponse avec un spécialiste de la question.
Un moustique qui pond, c’est 100 autres derrière…
« La première des précautions à prendre », estime Guillaume Lacour, entomologiste médical chez Altopictus, « c’est d’abord de lutter contre les larves chez soi », avant, dit-il, de penser à « éviter d’être piqué ».
Un moustique qui réussit son repas de sang, ça va entraîner la ponte de 100 à 200 œufs. Si la descendance survit, ça va donner en moyenne 50 à 100 femelles, deux à trois semaines plus tard, qui vont émerger et piquer à leur tour…
Vous avez bien lu : un seul moustique femelle peut en produire 100 derrière ! En conséquence, par effet domino, « une seule piqûre sur soi-même va en représenter des dizaines sur son entourage deux semaines plus tard ». Au final, il préconise « trois strates d’actions » pour lutter contre son expansion.
# 1. Éradiquer les larves chez soi
Pour Guillaume Lacour, il faut prendre les choses dans le bon ordre afin de lutter contre le moustique tigre. Et la première des priorités est de mener soigneusement les « actions préventives qui permettent de réduire de 70 à 80 % le nombre de moustiques », à condition dit-il, « que tout le voisinage le fasse aussi ». Objectif n°1 : éradiquer les larves.
- Se fixer un jour par semaine pour nettoyer coupelles, pots…
« Le plus efficace dans le temps et dans l’espace, c’est d’enlever ou de vider, une fois par semaine, tous les récipients dans lesquels le moustique tigre peut se développer ». Sur la terrasse ou le jardin, les pots, coupelles et autres jouets d’enfants avec un fond d’eau sont des nids à moustiques en puissance… L’entomologiste donne une astuce pour s’obliger à faire cette corvée régulièrement :
Il faut huit jours entre l'éclosion d'un œuf et l'émergence d'un moustique tigre adulte femelle. Cela veut dire que si on se fixe un jour de la semaine pour nettoyer tous les endroits où il y a de l'eau, celui où on sort les poubelles par exemple, les larves vont mourir comme des poissons hors de l'eau…
- Nettoyer les regards de descente de gouttière
Car « agir sur les larves » est la meilleure solution pour éviter de se retrouver avec une colonie chez soi. Guillaume Lacour met en revanche en garde contre la solution prônée par les collectivités de « nettoyer les gouttières » : si c’est loin d’être inutile, « ce ne sont pas tant les gouttières qui posent problème, mais les regards de descentes de gouttières, où l’eau stagnante reste en continu », et que les occupants d’appartements ou de maisons individuelles oublient souvent ! Il propose une solution économe : « Y mettre de l’eau bouillante afin de tuer les larves par coup de chaud ».
# 2. Installer des pièges recommandés par les autorités sanitaires
Parce que la lutte contre le moustique tigre est un business florissant, de nombreuses solutions fleurissent régulièrement sur le marché, avec des pièges en tout genre.
- Se tourner vers des pièges recommandés
Or, si certains pièges sont efficaces notamment pour « lutter les moustiques adultes qui viendraient du voisinage en votre absence », d’autres ne le sont pas. Guillaume Lacour appelle à la prudence et à se tourner vers « des pièges recommandés par les autorités sanitaires, mentionnés dans le rapport de l’Anses datant de 2021, avec une preuve scientifique de leur efficacité ».
- Quelles marques privilégier ?
Dans ce rapport, on retrouve notamment les produits de deux marques « utilisées par les opérateurs de lutte antivectorielle, parce qu’ils ont fait preuve de leur efficacité contre les moustiques tigres ». Il s’agit des produits commercialisés par Biogents et Mosquito Magnet. Mais qu’on se le dise : cette panoplie ne sera jamais aussi séduisante que la transpiration… « Le moustique préférera toujours piquer l’homme ! »
# 3. Se mettre en mode autodéfense contre le moustique
Pour se défendre au mieux contre les moustiques tigres, chacun a ses solutions, plus ou moins efficaces… Voici ce que suggère Guillaume Lacour pour se prémunir du nuisible à l’extérieur de chez soi.
- Des vêtements clairs, longs et amples
L’entomologiste recommande de porter « des vêtements clairs, longs et amples », ce qui n’est pas toujours évident, surtout en temps de canicule…
Mais les géants du prêt-à-porter l’ont bien compris et se ruent désormais sur le marché : Décathlon vient par exemple, de lancer une gamme de vêtements tropicaux… anti-moustiques.
- Mettre un ventilateur sur les jambes
Parce que le moustique tigre est une fichue bestiole qui « vole bas et mal », il est aussi suggéré « d’utiliser un ventilateur orienté sur les jambes », où les moustiques jettent souvent leur dévolu. Cela aura le mérite de venir perturber le vol du moustique, mais aussi de diluer les odeurs corporelles.
- Non à la citronnelle, oui aux serpentins
Pour les autres solutions sur le marché : Guillaume Lacour suggère « d’oublier la citronnelle qui ne marche pas sur les moustiques tigres », mais préconise « l’utilisation de serpentins anti-moustiques ». Et ce « seulement en extérieur, pas en intérieur », car ces spirales sont à base de pyréthrine, un insecticide.
- Utiliser les répulsifs cutanés, avec parcimonie
Certains répulsifs cutanés ont également prouvé leur efficacité. D’après l’entomologiste médical, ces sprays sont même « recommandés s’il y a un risque vectoriel ». Mais « d’une marque à l’autre, leur efficacité est très variable », et compte tenu des enjeux pour la santé, c’est à utiliser avec parcimonie, et il vaut mieux privilégier les marques vendues en pharmacies.
- Un bon coup de raquette électrique
Enfin, parce qu’un bon moustique, ça n’est jamais qu’un moustique mort, l’une des solutions les plus redoutables pour s’en débarrasser est peut-être « d’avoir à côté de soi une bonne raquette électrique, car c’est beaucoup plus simple de l’attraper avec ça qu’à la main… ».
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En revanche, au même titre que les bougies à la citronnelle, vous pouvez oublier les méthodes de grand-mère de type marc de café, bouteilles coupées… Idem pour les ultrasons, les bracelets anti-moustiques, ou encore les lampes UV : ces solutions piègent davantage le consommateur que le moustique !
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