Insectes, acariens… Ils sont touchés par le changement climatique, qui force les migrations et bouleverse leur présence au cours des saisons. L’artificialisation des sols, qui prive l’habitat de nombre d’insectes, force les interactions avec les êtres humains. « Le réchauffement climatique provoque des migrations d’insectes et d’animaux qui se déplacent à la fraîche, de région en région, ce qui fait qu’on découvre des espèces qu’on n’a jamais vues antérieurement », indique à Ouest-France Michel Collin, du Bureau d’études en entomologie de Bretagne.
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Les aoûtats ont migré
C’est le cas des aoûtats, ces petits acariens microscopiques rouges, qui abondent au milieu de l’été dans les herbes hautes des prairies et des champs, notamment les vignes, mais aussi dans les pelouses peu entretenues. « Avec le réchauffement climatique. Ils ont migré et sont arrivés sur des secteurs où on ne les avait pas antérieurement », rapporte Michel Collin.
« Les piqûres, c’est douloureux et la réaction peut durer sept jours », explique l’entomologiste. « Vous marchez dans les herbes hautes, ça monte le long de votre corps, puis ça vient vous piquer parce qu’il se nourrit de sang comme des moustiques. On en voit plus fréquemment. Les gens confondent ce genre de blessures avec les punaises de lits. »
Les tiques et la maladie de Lyme
Autre acarien problématique, la tique. La hausse des températures sur une période estivale plus longue, et un hiver plus doux, favorise le développement des tiques. « Le dérèglement climatique, en modifiant l’humidité et les températures saisonnières, permet aux populations de tiques de coloniser des habitats à plus haute altitude », rappelle le gouvernement. « La fragmentation des forêts favorise aussi la rencontre entre humains et tiques, ce qui accroît globalement le risque de contamination. »
Si ces acariens se nourrissent de sang avant tout auprès d’animaux, ils peuvent accidentellement se nourrir sur l’homme, et potentiellement transmettre des bactéries à l’origine de la maladie de Lyme, qui entraîne chaque année environ 800 hospitalisations en France, selon Santé publique France.
Le moustique tigre, même en hiver ?
Bien connu, le moustique-tigre s’est acclimaté en France. « Le réchauffement climatique a énormément favorisé la prolifération des moustiques et notamment le moustique-tigre », indique Michel Collin, qui explique que dans l’Ouest sa présence a été recensée jusqu’à Nantes. « Les eaux stagnantes sont de plus en plus chaudes, ce qui favorise leur recrudescence. »
Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique-tigre est parvenu à s’adapter à divers environnements et climats, dont de nombreux territoires en France, explique l’Agence régionale de santé. Outre la piqûre et ses démangeaisons, le moustique-tigre peut potentiellement véhiculer des maladies telles que la dengue, le chikungunya ou le virus du zika, si l’insecte a déjà piqué une personne contaminée – qui serait par exemple revenue d’un voyage où circulent ces virus.
Selon le ministère de la Santé, le moustique-tigre est d’abord observé dans les Alpes-Maritimes en 2004, avant de se développer et s’installer peu à peu dans le Sud de l’Hexagone et en Île-de-France. En janvier 2023, 71 départements sont colonisés par le moustique tigre sur les 96 départements métropolitains. « Pour les moustiques, nous en aurons toute l’année, et même en hiver, on ne sera pas à l’abri d’avoir des piqûres de moustiques », commente Michel Collin.
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Des frelons là où on ne les attend pas
Selon l’entomologiste, frelons et guêpes pourraient se manifester davantage, y compris à l’automne, avec l’impact de la chaleur sur les fruits. « Le réchauffement climatique va favoriser la putréfaction et la décomposition des fruits, donc tout ce qui va être à l’étal des marchés et autres vont être envahis de ce genre d’insectes qui vont venir se nourrir de fruits très mûrs, riches en sucre », explique Michel Collin. « C’est dangereux pour les gens qui manipulent les fruits. »
Il ajoute par ailleurs que les frelons pourraient davantage opérer la nuit, ces insectes n’aimant pas la chaleur. « S’ils n’ont pas pu sortir dans ces conditions climatiques et les chaleurs omniprésentes, ils sortiront alors la nuit, à la fraîcheur, parce qu’ils ont besoin de se nourrir. Ils doivent s’acclimater et s’adapter à des fuseaux horaires différents », poursuit l’entomologiste.
Toutefois, contrairement au frelon asiatique découvert en France en 2004, le frelon européen n’est pas un prédateur des abeilles et n’est pas agressif si son nid n’est pas menacé. Si la piqûre du frelon asiatique est douloureuse, l’insecte n’est pas plus dangereux pour l’homme que son cousin européen, sauf en cas d’allergie au venin. Les piqûres peuvent alors être mortelles.
Les mouches noires à nos portes
En Espagne, l’Association nationale des sociétés de santé environnementale (Anecpla) a mis en garde contre la prolifération des mouches noires, dont les morsures peuvent provoquer de fortes douleurs voire chez certains une réaction allergique, avec fièvre, démangeaisons, maux de tête.
La mouche noire étant friande de fortes chaleurs, sa prolifération serait due à la hausse des températures qui augmente le métabolisme des insectes : « Ils se reproduisent pendant plus de temps et plus de fois », a expliqué Jorge Galván, directeur de l’Anecpla, qui recommande d’éviter les cours d’eau, à l’aube et au crépuscule, autour desquels l’insecte pullule.
En France, la mouche noire serait présente depuis « très longtemps », a toutefois relativisé Gérard Duvallet, entomologiste médical et vétérinaire, professeur émérite à l’université Paul-Valéry de Montpellier, cité par Le Parisien . Il indique que pour le moment, il n’y a pas eu de cas de piqûre recensé en France.
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