
Le virus du Nil occidental (VNO) est une zoonose, c'est-à-dire une maladie humaine d'origine animale, transmis par la piqûre du moustique commun (moustique Culex). Un premier cas a récemment été détecté dans le Sud-Ouest. faut-il s'en inquiéter ? Réponses avec le professeur Denis Malvy, infectiologue au CHU de Bordeaux.
Ce n'est pas la première fois qu'un cas de Virus du Nil occidental (VNO) est diagnostiqué en France. En quoi la situation est-elle différente aujourd'hui ?
Ce qui change, c'est la localisation du foyer. En France, le premier a été identifié dans les années 1970, dans le périmètre géographique de la Camargue où quelques cas humains ont été décelés. Il y a aussi eu plus récemment, un cas diagnostiqué en Provence-Alpes-Coôte d'Azur. Aujourd'hui, les trajectoires choisies par les oiseaux migrateurs, en lien avec le changement climatique, ont permis l'arrivée du virus en Nouvelle-Aquitaine, où cette maladie émergente est désormais installée. Cela veut dire que le virus y apparaîtra désormais de façon saisonnière, chez des animaux comme le cheval, et chez l'humain.
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En quoi ce foyer est-il particulier ?
Depuis quelques années, on s'attendait à voir apparaître le VNO sur la côte Atlantique, en raison de la modification du flux migratoire des oiseaux. Mais ce qui est inédit dans ce nouveau foyer, c'est que les personnes touchées vivent en zone urbaine, dans la métropole de Bordeaux. On ne s'y attendait pas. Il va donc falloir mettre en place une surveillance renforcée tout au long de l'année, et en particulier dans la saison estivale qui devient de plus en plus conséquente à cause du changement climatique.
Qu'est-ce que cette maladie implique chez l'humain ?
Quand un humain est infecté, il est le plus souvent asymptomatique. Mais dans certains cas, les malades développent un syndrome de type grippal avec de la fièvre, accompagné une éruption cutanée. Il est important pour les personnes qui vivent ou fréquentent nos régions, d'en reconnaître les symptômes. S'ils manifestent ces signes, ils doivent consulter un médecin pour écarter ou pour confirmer l'infection. D'autre part, le VNO peut avoir des conséquences très sévères sur les personnes immunodéprimées. En France, beaucoup de patients présentent des terrains fragiles : ceux qui ont subi une greffe, qui sont sous traitement immunodépresseur ou encore qui souffrent de maladies auto-immunes. Ces patients peuvent développer un syndrome post-infectieux qui peut nécessiter une rééducation chez les gens qui ont des séquelles de type neurologique.
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Quels sont les traitements existant à ce jour ?
Il n'existe pour l'heure aucun traitement. Mais dans les pays fortement touchés par le VNO, comme Israël, la population touchée a développé une forte réponse immunitaire. Des chercheurs y effectuent donc des tests sur les anticorps présents dans le sang, même si pour l'heure les tests ne sont pas encore concluants. Il est important que la communauté scientifique soit très mobilisée pour rendre disponible un traitement le plus rapidement possible. Néanmoins, le VNO est une maladie avec laquelle il va falloir apprendre à vivre.
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