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Après le Covid-19, « un rebond sans précédent » des cas de méningites en France - Ouest-France

L’Institut Pasteur alerte ce mercredi 15 novembre 2023 sur un « rebond sans précédent » des cas de méningites à méningocoques, potentiellement mortelles, après l’arrêt des mesures sanitaires mises en place pendant le Covid-19 en France, rapporte l’AFP. L’institut appelle à élargir le vaccin aux adolescents, particulièrement touchés.

Les méningites constituent une infection des enveloppes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Dans la plupart des cas, elles sont virales, mais peuvent aussi être d’origine bactérienne : c’est le cas des méningites à méningocoques, rappelle l’agence de presse.

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Environ un adolescent sur trois porteur de méningocoques

La transmission se fait de personne à personne par contact étroit et prolongé. Environ une personne sur dix dans la population générale (mais un adolescent sur trois) est porteuse de méningocoques sans qu’aucun symptôme de la maladie ne se déclare. Mais il arrive qu’après avoir infecté les voies respiratoires, les méningocoques se propagent dans l’organisme via la circulation sanguine.

Les principaux symptômes sont un niveau de fièvre élevée, des maux de tête violents, des vomissements, une raideur de la nuque, une photosensibilité, des taches rouges ou violacées (purpura)… Imprévisible et foudroyante, sans prise en charge rapide, cette maladie peut engendrer la mort en moins de 24 heures. Correctement traitée, la mortalité reste de 10 %.

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La méningite à méningocoques peut aussi laisser des séquelles plus ou moins lourdes : amputation, surdité, troubles cognitifs, difficultés d’apprentissage… détaille l’AFP.

Des contaminations en chute pendant l’épidémie de Covid-19

Lors de l’épidémie de Covid-19, les gestes barrières comme le port du masque et la distanciation sociale ont eu des conséquences positives sur les infections respiratoires, rappelle l’Institut Pasteur. Ce fut le cas pour la méningite à méningocoques qui a vu son nombre de contaminations chuter de plus de 75 % en 2020 et 2021. Mais le centre de référence s’est interrogé sur la suite, lorsque les mesures de protection s’assoupliraient.

Des scientifiques ont étudié de près l’évolution de la maladie entre 2015 et 2022 et observé une reprise rapide de l’activité des bactéries.

« La méningite à méningocoques a connu un rebond sans précédent à l’automne 2022, avec aujourd’hui, à l’automne 2023, un nombre de cas supérieur à la période qui a précédé la pandémie de Covid-19 », résume Samy Taha, l’un des auteurs d’une étude parue le mois dernier dans la revue Journal of Infection and Public Health, et chercheur dans l’unité Infections bactériennes invasives à l’Institut Pasteur.

Si 298 cas ont été enregistrés entre janvier et septembre 2019, 421 cas ont déjà été répertoriés entre janvier et septembre 2023, soit une augmentation de 36 %, « alors même que le pic hivernal n’a pas encore eu lieu », pointe Pasteur.

Des niveaux « jamais atteints » en France

Ces niveaux enregistrés en 2023 sont des niveaux « jamais atteints » jusque-là en France, souligne Muhamed-Kheir Taha, responsable du Centre national de référence des méningocoques. À cela, deux explications principales d’après l’institut de recherche relayé par l’AFP : une diminution de l’immunité générale à la suite de la baisse de la circulation des souches, mais aussi la baisse de la vaccination, qui a chuté de 20 % pour la vaccination contre le méningocoque C lors du premier confinement par exemple.

Différents types d’enveloppes ou capsules entourent la bactérie. Dans le cas du méningocoque, la nature de ces enveloppes est désignée par des lettres. Aujourd’hui en France, seule la vaccination contre le méningocoque de groupe C est obligatoire, depuis 2018, la vaccination contre le méningocoque B étant simplement recommandée chez les nourrissons, depuis 2022.

« Reconsidérer la stratégie vaccinale »

Contrairement à certains pays comme la Grande-Bretagne, il n’existe pas encore de recommandations en population générale contre les groupes Y et W. Or, depuis la fin de la pandémie, ces dernières souches sont responsables de la plupart des méningites. « Nous pensons qu’il est temps de reconsidérer la stratégie vaccinale actuelle », indique à l’AFP Muhamed-Kheir Taha.

Les chercheurs, actuellement en lien avec la Haute autorité de santé (HAS), recommandent notamment d’élargir aux adolescents, principaux porteurs sains du méningocoque, le vaccin tétravalent ciblant les méningocoques de groupes A, C, Y et W.

D’autant que la recrudescence de la méningite pourrait s’amplifier dans les prochains mois avec l’épidémie de grippe saisonnière qui crée un « contexte favorable au développement des bactéries méningocoques », notamment en augmentant la circulation et l’exposition aux pathogènes respiratoires. Autre point de vigilance : les grands rassemblements propices aux contaminations comme les Jeux olympiques.

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