Guerre Payan/Vassal, Ville de Marseille versus Métropole, épisode 1 248… Cette fois encore, c’est sur le front des déchets, dans le 15e arrondissement, que la bataille fait rage. Le 23 novembre, la mairie passait à l’offensive en mandatant un prestataire pour débarrasser les tonnes d’ordures qui s’entassaient depuis des mois sur les trottoirs de l’avenue Zoccola, à quelques mètres de la station de métro Gèze.
Une opération de nettoyage et de communication destinée à pointer les défaillances de la Métropole, laquelle est en effet chargée de la collecte des ordures ménagères…
Sauf que l’intercommunalité estime que les déchets en question sont des "jets clandestins, qui relèvent de la compétence municipale au titre de la police spéciale des déchets". Débat ontologique sur la nature des immondices dont l’enjeu est aussi financier puisqu’il s’agit de savoir qui règlera la facture, la Ville ayant spécialement mandaté une entreprise privée.
À quelques centaines de mètres de la rue Zoccola, Ghanima Mezziani compte les points. Et surtout les déchets qui s’accumulent devant sa petite alimentation, située au 226 avenue Salengro. Cette commerçante n’a pas eu droit au nettoyage éclair ordonné par la Ville. En revanche, elle a bien reçu sa facture. Par voie d’huissier et avec avis à tiers détenteur.
Redevance spéciale
4 500 euros de redevance de collecte spéciale lui sont réclamés par la Métropole, au titre de l’enlèvement des déchets professionnels. Le problème, c’est que depuis des mois, les déchets ne sont pas ou peu collectés dans cette partie de la rue, où le chantier du tram impose un barriérage qui rend le secteur inaccessible aux bennes. Aussi, chaque soir, les commerçants du secteur "se débrouillent". "Moi, je compresse mes cartons pour aller les déposer dans des containers situés devant mon domicile", confie Ghanima.
En début d’année, le formulaire destiné à calculer le montant de cette taxe en fonction de la quantité de déchets professionnels produite n’est pas parvenu dans sa boîte aux lettres. "En mars, j’ai donc fait la démarche en ligne avec un code donné par la Métropole pour accéder à mon espace personnel. À la fin du questionnaire, il était indiqué que j’étais dégrevée".
Ghanima Mezziani croyait le problème réglé, jusqu’à la réception de cette facture, astronomique, à quelques semaines des fêtes. Ayant égaré le code pour retourner sur son espace personnel, la commerçante cherche par tous les moyens à entrer en contact avec l’administration, par mail, par téléphone. En vain. "J’ai tenté la mairie de secteur, mais on ne m’a jamais rappelée". Jean-Yves Sayag, conseiller métropolitain délégué à la propreté a également été joint. "Il m’a répondu qu’il ne pouvait rien faire… parce qu’il était élu".
Contactée par nos soins, la Métropole n’a trouvé "aucune trace de connexion ni de réclamation en 2023" de Mme Mezziani. Le tarif maximum qui lui a été appliqué correspond au forfait "F2PF", correspondant aux commerçants qui ne trient pas leurs déchets professionnels et les déposent dans des conteneurs. Quant aux collectes dans le secteur, "elles ont toujours lieu, en lien avec l’entreprise chargée du chantier du tram", assure la Métropole. Pourquoi alors tant des déchets s’amoncellent-ils sur les trottoirs ? "Probablement parce qu’il ne s’agit pas d’ordures ménagères, mais de dépôts sauvages et de jets clandestins"…
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