A 26 ans, Marine a mis à fin à ses jours à cause de ses migraines chroniques - 20 Minutes

Pour la première fois, ils ont décidé de témoigner afin de raconter le calvaire de Marine. Le 5 novembre 2021, cette jeune femme de 26 ans a mis fin à ses jours, ne supportant plus de souffrir de migraines aiguës chroniques. De violents maux de tête qui l’assaillaient près de vingt jours chaque mois, sans prévenir, et qu’elle ne parvenait pas à soulager, notamment en raison du traitement préconisé particulièrement onéreux.

« Quand elle avait des crises, elle était obligée de s’allonger dans sa chambre. On la retrouvait prostrée dans le noir », confie sa mère au Parisien, évoquant des périodes d’absence de parfois quatre mois au cours d’une année de scolarité. « Dès qu’elle se relevait, c’était comme un marteau-piqueur. Elle avait l’impression d’avoir une pression insupportable dans la tête », ajoute son mari Nicolas pour lequel les effets de cette pathologie sont « sous-estimés ».

L’espoir d’un essai clinique

Les tests effectués pour mesurer l’impact des migraines sur la vie quotidienne révèlent un résultat de 70/78. A l’époque, aucun traitement de fond ne fonctionne sur Marine. Il faudra attendre 2020 pour entrevoir une lueur d’espoir lorsque la jeune femme se voit proposer d’intégrer un essai clinique pendant un an. Les résultats se font rapidement sentir : « le nombre de migraines était divisé par deux, voire trois », atteste Nicolas.

Mais à la fin de cet essai, les épisodes migraineux et les douleurs se sont à nouveau intensifiés au point que Marine s’est retrouvé en arrêt maladie durant huit mois. La jeune femme a également été confrontée à un problème de taille : le coût du traitement prodigué (Aimovig) sera désormais à sa charge, à savoir 1.000 euros par mois. « Nous avons tout envisagé : cumuler deux emplois, se reconvertir, aller chercher le traitement à l’étranger. Mais c’était compliqué », raconte son mari Nicolas.

15 % des personnes sujettes aux migraines chroniques ont pensé au suicide

En octobre 2021, la Caisse primaire d’assurance maladie de la Drôme rejette sa demande « d’aide financière pour participation aux frais occasionnés par l’achat de médicaments non remboursables », malgré l’appui du médecin généraliste. Elle estime que les ressources de la jeune femme étaient « supérieures aux tranches du barème permettant de prétendre à cette aide ».

Quelques semaines plus tard, Marine mettra fin à ses jours sans laisser de mots à ses proches. Selon une étude menée par l’association la Voix des migraineux et relayée par Le Parisien, 15 % des personnes atteintes de migraines aiguës chroniques ont déjà pensé à se suicider.

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