Mayo, charcuterie, margarine… Ces chiffres à retenir sur le sucre dans notre alimentation - 20 Minutes

On savait déjà que la charcuterie augmentait les risques de développer un cancer du côlon. Moins évident, elle pourrait aussi jouer sur le taux de sucre ingurgité dans la journée. C’est ce que révèle une récente étude réalisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) avec l’Observatoire de l’alimentation – Oqali, publiée mardi.

Les autorités sanitaires font le bilan de la présence de sucre sous toutes ses formes dans les principaux aliments transformés de la consommation quotidienne des Français. Des gâteaux aux produits laitiers en passant par les plats préparés ou les sauces, toutes les catégories sont au menu. Premier bilan : malgré une baisse des ingrédients sucrants utilisés dans les produits depuis une dizaine d’années, ils restent présents dans la grande majorité des aliments. Petit tour d’horizon des chiffres les plus croustillants à se mettre sous la dent.

77 % des produits contiennent du sucre

Saccharose, sucre, sirop de glucose-fructose, aspartame, dextrose, sirop de mélasse, concentré de jus de fruits… Il existe de nombreuses formes de sucrants ou de vecteurs de goût sucré répartis en onze différentes classes par l’Anses : la classe saccharose, la classe lactose, les autres sucres, les sirops, les jus et concentrés de fruits, le caramel, le miel, les autres vecteurs de sucres, les édulcorants dits de charge, les édulcorants intenses, et les arômes.

Tous ne sont pas équivalents du point de vue de la santé mais tous se retrouvent dans notre alimentation. Ainsi, sur 54.000 produits transformés étudiés entre 2008 et 2020, l’Anses a répertorié 77 % qui contiennent au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré.

58 % des produits contiennent du saccharose

Parmi cette large majorité des produits contenant du sucrant, 58 % contiennent du saccharose. Il s’agit du sucre dit de table, celui que l’on retrouve dans la plupart des aliments « tous produits confondus » précise l’Anses dans son étude.

A titre de comparaison, ils sont 24 % à contenir des sucrants de type sirops et 20 % des jus et concentrés de fruits. C’est par ailleurs le saccharose que l’on retrouve dans la plupart des produits qu’on ne soupçonnerait pas contenir du sucre.

100 % des barres céréalières

Les barres céréalières ne font pas forcément partie de cette catégorie inattendue car, en effet, 100 % des barres céréalières contiennent du saccharose. Si vous voulez réduire votre apport en sucre de table, évitez donc ce type d’aliments, dont 99 % contiennent en outre du sucrant de type sirops.

Charcuterie, mayo et bouillons, ces autres produits sucrés

Vous pensiez sans doute que ces produits étaient épargnés par le sucre. C’est faux. L’Anses relève que 71 % des sauces froides comme la mayonnaise, les vinaigrettes allégées ou autre sauces à base de tomates contiennent du saccharose, alors qu’elles sont classées aux rayons des produits salés.

Pareil pour les bouillons et potages pas forcément les meilleurs alliés d’une alimentation équilibrée, du moins pas trop sucrée. Ils sont près de la moitié, précisément 45 %, à proposer du sucre de table dans leur recette. Etonnant également, 30 % des produits de charcuterie, et en particulier les saucisses, sancissons secs et jambons sont composés d’au moins un ingrédient de la classe saccharose. Même s’ils sont moins nombreux à être concernés par la présence de sucre de la classe sirops, ils restent 18 %, c’est plus que pour les produits à base de chocolat (16 %) ou les confitures (15 %).

Deux types de produits presque épargnés

Ceux qui s’en sortent le mieux niveau sucre, ce sont les produits fromagers et surtout la margarine dont 0 % des produits comportent des traces de saccharose. Les 1 % des produits fromagers concernés tiennent aux produits proposant des bâtonnets de pain pour accompagner ou encore à base de bouchées fromagères fourrées, explique l’Anses.

L’aspartame en baisse

Le progrès le plus notable réalisé sur la période analysée est l’utilisation des édulcorants intenses, donc au « pouvoir sucrant très élevé » sans être trop caloriques. Parmi eux le bien connu aspartame que l’on retrouve par exemple comme sucrant dans les produits dits « light » ou « zéro » pour zéro sucre. Selon l’étude, 0,4 % des produits alimentaires étudiés utilisent de l’aspartame, contre 1,8 % il y a dix ans, même s’il est encore retrouvé dans 31 % des produits édulcorés.

A noter enfin que l’étude examine seulement la nature et la fréquence des ingrédients inclus mais pas les quantités utilisées, « rarement indiquées sur les emballages ». Il n’est pas donc possible de tirer des conclusions en matière de santé publique.

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