Alors que certaines boîtes de Tramadol, cet opioïde qui peut être très addictif, peuvent contenir 30 comprimés, l'Agence nationale de sécurité du médicament a demandé demandé aux industriels de réduire le nombre de comprimés par boîte.
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Les boîtes de Tramadol, médicament contre la douleur, passent de 30 à 10 ou 15 comprimés, à la demande de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), afin de limiter les risques de dépendance, selon les informations que révèle franceinfo jeudi 11 avril.
Elles sont arrivées "depuis quelques semaines" dans les pharmacies, précise Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et des Libéraux de santé sur franceinfo jeudi.
Certaines boîtes de Tramadol pouvaient contenir 30 comprimés, ce qui est souvent trop pour traiter une douleur aiguë censée disparaître en quelques jours. Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament, plus de 222 signalements lui sont remontés en 2022, mettant en cause le médicament, dont une centaine de cas graves et sept morts causées par des surdosages de cet opioïde qui peut être très addictif. L'ANSM lance donc un nouvel appel à la vigilance. Elle a demandé ces derniers mois aux 26 industriels qui fabriquent le Tramadol de réduire le nombre de comprimés par boîte.
"Il faut traiter la douleur. Quand le paracétamol, qui est le médicament de référence, ne suffit pas, il est important d'avoir des alternatives à apporter, mais néanmoins, il faut le faire dans un contexte minimal et surtout le moins longtemps possible", justifie Philippe Besset. "Il y a des effets secondaires parfois graves" avec le Tramadol , précise-t-il. Au-delà des cas graves, le patient peut ressentir "des vertiges" et "avoir des nausées assez fréquemment", détaille-t-il.
Le docteur Philippe Vella, directeur médical de l'Agence du médicament, ajoute qu'avoir trop de comprimés alors qu'on n'en a pas besoin fait courir "un risque de prolonger la prise de Tramadol, voire d'augmenter les doses" ce qui peut conduire à "une situation de dépendance alors que la douleur a diminué ou qu'il n'y a pas plus de douleur". Les nouveaux conditionnements, "des boîtes de 10 à 15 comprimés ou gélules, permettent de traiter un patient sur une courte durée de trois à quatre jours", explique encore le docteur Philippe Vella.
"On est quasiment sur du sur-mesure avec des boîtes de dix", expose Philippe Besset. Les industriels ont ainsi joué le jeu. Ils ont modifié leurs lignes de fabrication et commencent à livrer aux pharmacies des boîtes avec moins de comprimés. "Si jamais malgré tout, il reste des comprimés dans l'armoire à pharmacie, il faut les ramener, on les détruira", enjoint le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Le risque majeur étant qu’un enfant avale un comprimé de Tramadol. "C’est le risque le plus grave", dit-il. "Il ne faut pas hésiter à contacter immédiatement le centre antipoison en appelant le 15", précise Philippe Besset.
Le Tramadol est à l'origine de nombreuses overdoses aux États-Unis, mais aussi désormais en France : sept morts en 2022, 16 cas de convulsion et 116 patients gravement atteints. "L’Agence du médicament a raison de faire ces alertes. La situation est meilleure que dans d'autres pays en France, mais on peut toujours s'améliorer et c'est l'objectif de l'agence", conclut Philippe Besset.
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