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Cancer : "Les premiers patients vont bien et n'ont pas rechuté"… où en est le vaccin contre la maladie, en phase de test à Toulouse - LaDepeche.fr

l'essentiel Après des premiers résultats prometteurs, le vaccin personnalisé contre les rechutes de cancers ORL entre dans sa phase 2 à Toulouse. Le premier patient a été inclus le 2 mai dernier à l’IUCT-Oncopole.

À l’IUCT Oncopole, où pour la première fois en Europe, un patient a reçu en 2021 un vaccin personnalisé contre la rechute de son cancer ORL, les bonnes nouvelles se confirment.

Avec un recul de 18 mois, les médecins sont maintenant en mesure d’affirmer que parmi les trente-deux patients inclus dans la première phase de l’essai clinique (dont treize à Toulouse ndlr), aucun des seize patients qui ont reçu le vaccin personnalisé TG4050, contre la rechute des cancers ORL, n’est retombé malade. En revanche, trois des seize patients du groupe de contrôle de l’étude (qui n’ont pas été vaccinés), ont rechuté.

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Cette étude, mondiale, dont l’IUCT Oncopole est le centre coordonnateur depuis 2020, vise uniquement des patients atteints d’un carcinome épidermoïde ORL, hors tumeurs rares ou liées au papillomavirus. "Certains de ces patients ont reçu le vaccin il y a deux ans, d’autres il y a trois ans, d’autres encore il y a un an, c’est pourquoi nous parlons d’un recul médian de 18 mois ; et aujourd’hui, tous vont globalement bien. C’est une très bonne nouvelle car dans ce type de cancers, 80 % des rechutes sont observées dans les deux ans", estime le Professeur Jean-Pierre Delord, directeur général de l’IUCT Oncopole et médecin coordonnateur de l’étude.

Un traitement personnalisé grâce à une IA

Ces patients ont d’abord été opérés, puis soignés par une radiothérapie, parfois associée à une chimiothérapie pendant trois mois. Lors de l’intervention chirurgicale, leur tumeur extraite a fait l’objet d’un séquençage afin de cibler, grâce à une intelligence artificielle, trente mutations (néo-antigènes) les plus à même de réveiller leurs cellules immunitaires contre ce cancer. En stimulant ces cellules lymphocytes T, capables de combattre les cellules cancéreuses, ce vaccin thérapeutique, mis au point par la Biotech française Transgene, fonctionne sur le principe de l’immunothérapie.

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Une immunité persistante sept mois après la première vaccination

Pour les médecins de l’Oncopole, les objectifs de cette première phase ont été atteints. Le vaccin a été bien toléré avec seulement des réactions bénignes au point d’injection (douleur ou légère inflammation parfois accompagnées de fatigue, fièvre, frissons d’intensité légère à modérée) et quinze des seize patients vaccinés ont développé une réponse immunitaire contre les antigènes tumoraux de leur tumeur.

"Ce sont des réponses immunitaires durables, puisqu’elles étaient toujours détectables sept mois après le début de la vaccination", pointe le docteur Victor Sarradin, oncologue médical du comité ORL. Il salue "une donnée déterminante car elle montre que les patients pourraient être immunisés à long terme contre une rechute de leur cancer".

"Montrer aussi que le vaccin peut traiter la récidive"

C’est bel et bien l’objectif de la phase 2, lancée il y a quelques jours, dont le déroulement sera identique à la première phase. Le premier patient a été inclus à l’Oncopole le 2 mai 2024. "Nous allons maintenant augmenter le nombre de patients, grâce à la participation d’un plus grand nombre de centres en Europe (1) et inclure quarante-six patients supplémentaires, soit 23 dans chaque groupe", décrit le Pr Jean-Pierre Delord. "Puis nous allons chercher à confirmer l’efficacité immunitaire de ce vaccin, mise en évidence dans la phase 1, c’est-à-dire faire la preuve que les patients vaccinés sont finalement guéris".

Une année sera nécessaire pour inclure les 46 nouveaux patients, (dont probablement 10 à 15 à Toulouse) ; et deux années d’observation pour déterminer si les rechutes sont réduites. Comme dans la phase une, les patients du groupe contrôle (non vaccinés) pourront l’être dans un second temps. "Un des objectifs secondaires sera de démontrer qu’en cas de rechute, le vaccin peut permettre d’aider à traiter la récidive, en complément des traitements habituels", précise aussi le docteur Victor Sarradin.

Enfin, des prélèvements biologiques réalisés chez les nouveaux patients vaccinés permettront d’élargir le spectre des meilleurs antigènes à inclure dans ce vaccin personnalisé, afin d’améliorer son efficacité.

L’essai de la phase 2 du vaccin TG 4050 concerne dix centres dans le monde : MayoClinic (USA), Liverpool, Southampton, Bebington et Cardiff (Royaume Uni), l’Institut Curie, l’IUCT Oncopole, le CHU de Bordeaux, l’AP-HM à Marseille et Gustave Roussy (France).

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