On l’appelle « la toux des cent jours » parce qu’elle est longue et très pénible. C’est aussi un danger mortel pour les nourrissons non vaccinés. La coqueluche enregistre une recrudescence spectaculaire en Europe, selon un rapport publié le 8 mai par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Quelque 32 000 cas ont été enregistrés dans trente pays au premier trimestre 2024, à comparer aux 25 000 cas recensés pour l’ensemble de l’année 2023. Depuis janvier 2023, selon l’ECDC, la coqueluche a causé dix-neuf décès sur le continent – onze parmi des nourrissons et huit chez des adultes de plus de 60 ans. En France, deux morts ont été rapportées au cours des dernières semaines, à Lille et à Nice.
Chez les jeunes enfants, la coqueluche peut provoquer des complications, telles que pneumonies ou affections neurologiques. Les bébés sont susceptibles d’en mourir par insuffisance du système respiratoire, voire de plusieurs autres organes.
Les chiffres des années 2020 à 2022 avaient été beaucoup plus bas, à quelques milliers de cas seulement – probablement en raison des mesures barrières visant le Covid-19, qui ont prémuni contre d’autres agents pathogènes, dont bordetella pertussis, la bactérie principalement responsable de la coqueluche. De 2016 à 2018, la maladie représentait en Europe un peu plus de 40 000 cas par an en moyenne.
Très contagieuse
La coqueluche est endémique en Europe, à même de résurgences remarquables tous les trois à cinq ans, notamment en été. L’ECDC avance que la faible exposition de la population pendant la pandémie de Covid-19 peut être en partie responsable du regain observé aujourd’hui. En effet, selon le rapport, « la transmission endémique à bas niveau, pendant les intersaisons, agissant comme un rappel naturel, peut contribuer à l’immunité générale des populations et limiter par là le risque d’épidémies à grande échelle ».
La reprise épidémique n’épargne pas l’Hexagone, où la vaccination des bébés est obligatoire depuis le 1er janvier 2018 et où le taux de couverture dans ce public dépasse les 95 %, selon Santé publique France. L’agence sanitaire a appelé à une « vigilance renforcée » en faisant état, le 18 avril, d’une vingtaine de clusters depuis le début de l’année, dans huit régions, contre deux clusters seulement en Ile-de-France pour l’ensemble de l’année 2023. A l’institut Pasteur, le Centre national de référence pour la coqueluche a enregistré plus de 2 000 cas sur les quatre premiers mois de 2024, contre 400 pour l’ensemble de l’année 2023, d’après sa coresponsable, Carla Rodrigues.
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