« C’est sûr ça va venir ». Le moustique tigre, présent depuis 20 ans en France métropolitaine, finira par débarquer dans le Nord et le Pas-de-Calais. C’est l’avis de Céline Derhille, ingénieur sanitaire à l’ARS Hauts-de-France. Depuis le 1er mai, sa surveillance renforcée est lancée : « notre but c’est de retarder son arrivée », assure-t-elle. On fait le point
Pourquoi c’est important de surveiller le moustique tigre ?
Parce que le moustique tigre est vecteur de maladies comme Zika, la dengue ou le Chikungunya. Des pathologies qui sont déjà présentes sur le territoire. Dans son dernier bilan, Santé Publique France indique que 98 cas de Dengue ont été détectés en France métropolitaine depuis début mai, dont un dans les Hauts-de-France.
Mais il s’agit de cas importés (ou probablement importés) par des voyageurs de retour de zones où sévissent des épidémies comme la Martinique et la Guadeloupe. Très peu mobile (environ 100m), il se déplace en même temps que les personnes, en voiture, en train ou en avion.
« Il faut éviter d’avoir des cas autochtones : des personnes qui attraperaient une de ces maladies parce qu’ils auraient été piqués par un moustique qui aurait lui-même piqué un malade contaminé ailleurs », indique Céline Derhille. Un cas qui ne s’est encore jamais présenté dans les Hauts-de-France.
Où est le moustique tigre dans les Hauts-de-France ?
En 2004, le seul département concerné par la présence du moustique tigre était les Alpes-Maritimes. Aedes albopictus, le petit nom du moustique tigre, entame depuis sont inexorable conquête du territoire en remontant vers le Nord. Au 1er janvier 2024, 76 des 96 départements métropolitains sont désormais conquis.
Sur les cinq départements des Hauts-de-France, deux sont considérés comme colonisés : l’Aisne depuis 2017, l’Oise depuis 2023. Les deux fois à partir de sociétés d’importation de pneus. L’ARS s’appuie d’abord sur un réseau de 466 pièges pondoirs disposés dans toute la région. L’an passé, deux de ces dispositifs dans le Nord ont montré la présence de moustique tire, et un dans le Pas-de-Calais.
Mais pour basculer « en rouge » sur la carte, il en faut un peu plus : qu’un piège pondoir soit positif trois fois de suite, ou que deux pièges pondoirs soient positifs dans la même commune en étant distant d’au moins 500 mètres. Mais il suffit qu’une commune soit confirmée pour que tout le département soit considéré comme colonisé (comme dans l’Oise).
Comment les habitants peuvent aider ?
« Privez-le d’eau », conseille Céline Derhille. Le moustique tigre raffole de l’eau stagnante et s’adapte très bien en zone urbaine. « On couvre les cuves, on abrite les brouettes, les arrosoirs, les pneus usagés, on nettoie les gouttières et les rigoles et on vide les coupelles des pots de fleurs au moins une fois par semaine », conseille la spécialiste de l’ARS.
Vous pouvez aussi participer à « l’effort de guerre » en effectuant un signalement en ligne sur une plateforme dédiée si vous pensez avoir croisé un moustique tigre. Quelques indices : il fait la taille d’une pièce d’un centime d’euro, pique aux jambes même le jour, et évidemment, il est tigré. Si le signalement est validé, une enquête de voisinage est réalisée. Et en cas de confirmation, un traitement larvicide est lancé. Contrairement à l’Occitanie, aucun traitement adulticide n’a jamais été lancé dans les Hauts-de-France. Pour combien de temps ?
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