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En Charente comme en France, le retour en force de la coqueluche - Charente Libre

Onze fois plus de cas en France qu’en 2023

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Onze fois plus de cas en France qu’en 2023

Exemple à Angoulême. À la pharmacie de Basseau, Jeanne Lazard a dénombré cinq patients souffrant de cette maladie depuis janvier. « Avant, il n’y en avait jamais. Les patients ont l’impression de s’étouffer, précise-t-elle, et ont du mal à reprendre leur respiration. » « Et cela conduit à un épuisement », ajoute Jean-Philippe Brégère, président du syndicat des pharmaciens de Charente.

Au mois d’avril, le docteur Louis-Adrien Delarue a reçu deux patients atteints de coqueluche dans son cabinet à Angoulême. « Un enfant non vacciné de 6-7 mois. Ses parents et la fratrie ne l’étaient pas non plus. L’enfant a été hospitalisé. » Second cas pour une femme d’une cinquantaine d’années « qui n’avait pas eu de rappel depuis plus de 20 ans. Elle crachait du sang, elle a eu un traitement pour l’asthme qui ne fonctionnait pas. » Un test PCR a permis de confirmer le diagnostic. Le Dr Delarue n’avait plus vu de cas depuis “sept ou huit ans”.

ARS

D’après les données de l’Institut Pasteur citées par Le Parisien, 6000 cas ont déjà été recensés en France de janvier à mai 2024. C’est onze fois plus que sur toute l’année 2023. En cas de toux persistante plus de sept jours, il est important de consulter un médecin. Une confirmation biologique est réalisée par test PCR. Les cas suspects de coqueluche ne doivent pas fréquenter de collectivités pour éviter le risque de contamination.

Chez un nourrisson non vacciné, il y a un risque de forme grave avec une asphyxie.

Cette maladie se soigne avec un traitement antibiotique pour la personne infectée et qui peut aussi être prescrit aux personnes de son entourage proche, non vaccinées ou mal vaccinées. « Cela se soigne très bien mais, dans une maternité, ce peut être catastrophique », note Jean-Philippe Brégère. Louis-Adrien Delarue ajoute que cela peut provoquer « des séquelles définitives. Un peu comme quelqu’un qui aurait fumé toute sa vie. C’est ce qu’on appelle une dilatation des bronches ».

Pourquoi un tel retour en force ? « C’est un vrai sujet de préoccupation », note Karim Tararbit. « On sait qu’il y a des cycles épidémiques tous les trois à cinq ans. Le dernier date d’avant le covid”. Pour expliquer ce rebond, le médecin évoque « un effet post-covid. Les mesures barrières sont allégées, la circulation des virus est plus intense. »

Quel schéma vaccinal ?

La vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour les nourrissons (depuis le 1er janvier 2018) et recommandée chez les enfants nés avant cette date avec une injection à deux mois et une à quatre mois, un rappel à 11 mois, un rappel à l’âge de 6 ans, puis un rappel entre 11 et 13 ans. Un rappel à l’âge de 25 ans est prévu. Pour les personnes adultes et n’ayant pas reçu le rappel à 25 ans, un rattrapage pourra être proposé jusqu’à l’âge de 39 ans révolus. Il est aussi conseillé de vacciner l’entourage des femmes enceintes. À noter qu’une personne malade peut contaminer environ 15 personnes.

Autre explication : avant la dose de rappel du vaccin, l’immunité des enfants est moins importante. « Et quand les gens ne font pas le rappel, le virus se remet à circuler. D’où l’importance du vaccin. » Selon ce médecin, les cas recensés en Nouvelle-Aquitaine concernent essentiellement des enfants âgés de 5 à 6 ans. Cohérent, puisqu’un rappel du vaccin est prévu à six ans. Et, avec la baisse de l’immunité, ces enfants sont plus vulnérables. Tout comme les nourrissons.

C’est pour cela qu’Antoine Brévière, pharmacien à Chasseneuil, mise sur la sensibilisation et propose aux femmes enceintes le vaccin pour prévenir la coqueluche chez le nouveau-né. « On peut le prescrire, le délivrer et l’administrer », explique-t-il. C’est aussi le cas pour toute autre personne dès lors que cela s’inscrit dans le calendrier vaccinal. Louis-Adrien Delarue appuie. Si celle maladie revient, “c’est parce que des gens ne se vaccinent pas. Les antivax croient que le lavage des mains a permis d’éradiquer des maladies mais, scientifiquement, ça ne tient pas la route. Pour la coqueluche, les vaccins ont prouvé que cela diminuait le risque de l’attraper. »

Agnès Riché : « Se vacciner pour une femme enceinte, c’est protéger son bébé »

Médecin infectiologue à l’hôpital d’Angoulême, Agnès Riché rappelle l’importance de la vaccination contre la coqueluche, notamment chez les femmes enceintes.
Constatez-vous une recrudescence des cas de coqueluche ?
Oui, les médecins généralistes peuvent nous solliciter pour des avis via des plateformes d’expertise et on a une très grosse recrudescence des demandes ces derniers temps. Au niveau national, plus de 6000 cas ont été recensés sur les cinq premiers mois de l’année, contre 500 sur toute l’année 2023. C’est une maladie qui revient par cycle tous les trois ou cinq ans mais je n’ai pas souvenir d’une telle prépondérance. Surtout, c’est très contagieux. Le covid a un RO (un taux de reproduction, Ndlr) de 3, pour la coqueluche, c’est 15, d’où l’importance, si on l’a contractée, de porter le masque.
Chez qui est-elle dangereuse ?
Dans la population générale, on tousse des semaines et des semaines mais ce n’est pas si grave. Il faut surtout protéger les plus fragiles, les personnes immuno-déprimées et les nourrissons qui peuvent en mourir. Pour protéger les nourrissons, on conseille de vacciner toutes les femmes enceintes au troisième trimestre même celles qui sont à jour de leurs vaccinations et de le refaire à chaque grossesse même si elles sont rapprochées.
Pourquoi ?
Car cela provoque une montée d’anticorps qui passent dans le cordon ombilical et protègent l’enfant dès sa naissance. Cela permet aussi d’éviter toutes les bronchiolites du nourrisson. Les pharmaciens sont désormais autorisés à prescrire le vaccin et à l’administrer. Chez les enfants plus grands, le vaccin réduit la durée d’éviction de l’école parce qu’en théorie, on est contagieux trois semaines, contre cinq jours avec le vaccin.

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