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Grippe aviaire : Après le décès « multifactoriel » au Mexique, faut-il craindre la souche H5N2 ? - 20 Minutes

Le premier cas  au monde de décès humain dû au virus H5N2 de la grippe aviaire a été rapporté au Mexique.
Le premier cas au monde de décès humain dû au virus H5N2 de la grippe aviaire a été rapporté au Mexique. - Mark Bullimore/Shutters/SIPA / SIPA

L'essentiel

  • Au Mexique, un premier cas mondial de décès humain dû à la grippe aviaire de type H5N2 a été attesté au Mexique.
  • Un décès annoncé par l’OMS, qui souligne toutefois qu’il s’agit d’un « décès multifactoriel », la victime souffrant déjà « d’antécédents médicaux multifactoriels ».
  • Que sait-on de cette souche H5N2 ? Faut-il craindre une propagation ? « 20 Minutes » vous explique ce que l’on sait de ce virus de la grippe aviaire.

C’est une nouvelle inquiétante. Le tout premier cas mondial de décès humain dû à la grippe aviaire de type H5N2 a été attesté au Mexique, a annoncé mercredi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Il s’agit du premier cas humain confirmé en laboratoire d’infection par un virus de la grippe A (H5N2) », a souligné l’organisation onusienne dans un bulletin épidémiologique. Mais ce vendredi, l’OMS précise que ce décès est « multifactoriel », indiquant que les analyses se poursuivent pour déterminer l’origine exacte de l’infection.

Cette souche H5N2 qu’a contractée la victime mexicaine est différente de celle qui est à l’origine de l’épidémie en cours chez les vaches aux Etats-Unis, H5N1, et pour laquelle trois cas humains ont été rapportés. Quel était le profil de la victime ? Que sait-on de la souche H5N2 de la grippe aviaire ? Et faut-il craindre une propagation ?

« Des semaines d’antécédents médicaux multifactoriels »

Agé de 59 ans, le patient est décédé le 24 avril dans un institut spécialisé de la capitale mexicaine quelques heures après y avoir été hospitalisé. Selon le ministère mexicain de la Santé, cet homme souffrait « de maladie rénale chronique, de diabète de type 2 » et, « depuis longtemps d’hypertension artérielle systémique ». Il était alité depuis trois semaines avant l’apparition des symptômes aigus, qui se sont manifestés le 17 avril par de la fièvre, un essoufflement, des diarrhées, des nausées et un malaise général, a indiqué l’OMS, à qui le cas a été notifié le 23 mai.

Il a été hospitalisé dans la capitale mexicaine le 24 avril et est décédé dans la journée. « Il s’agit d’un décès multifactoriel et non d’un décès attribuable au virus H5N2 », a déclaré un porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, lors d’un point de presse vendredi à Genève. « Le patient est arrivé à l’hôpital après des semaines d’antécédents médicaux multifactoriels », a-t-il dit.

Son corps a ensuite été soumis à des tests de routine pour la grippe et d’autres virus, qui ont permis de détecter le H5N2. « A ce stade, comme il s’agit d’une maladie multifactorielle, il s’agit d’une mort multifactorielle », a insisté Christian Lindmeier.

Un risque « faible »

Au cours des investigations menées par les autorités sanitaires locales, aucun autre cas n’a été détecté parmi les contacts de la victime, à l’hôpital ou sur son lieu de résidence. « L’infection par le virus H5N2 fait l’objet d’une enquête pour déterminer s’il a été infecté par une personne lors d’une visite ou par un contact antérieur avec des animaux », a indiqué le porte-parole de l’OMS.

Ce décès intervient après la découverte en mars de cas de H5N2 chez des volailles d’élevage dans l’Etat du Michoacán, qui borde l’Etat de Mexico où vivait la victime. D’autres cas de H5N2 avaient ensuite été identifiés le même mois chez des volailles à Texcoco, dans l’Etat de Mexico, et en avril à Temascalapa, dans le même Etat. Mais « il n’y a pas de risque pour la population », estime le ministère de la Santé mexicain. L’OMS, elle, juge ce risque « faible ». En avril dernier, le Dr Jeremy Farrar, directeur scientifique de l’organisation mondiale, faisait part de son « énorme inquiétude » face au risque potentiel de pandémie de grippe aviaire, mais pour la souche H5N1 du virus.

En pratique, « certains virus influenza aviaires ou porcins peuvent infecter l’homme, et des cas sporadiques sont régulièrement détectés. Le risque de transmission à l’homme des virus influenza aviaires à potentiel zoonotique qui circulent actuellement est faible, abonde Santé publique France. Aucun événement de transmission interhumaine n’a été documenté récemment ». A ce stade, « il n’a pas été possible d’établir si ce premier cas humain est lié à la récente flambée épidémique chez des volailles », a toutefois précisé l’OMS. Il s’agit de la « première infection par le virus H5 aviaire chez une personne signalée au Mexique », a-t-elle indiqué.

Un virus moins pathogène que H5N1, mais dangereux

Considéré comme moins pathogène que le H5N1, le virus H5N2 a été rapporté dans des élevages de différents pays à travers le monde au cours des dernières années. Aucune transmission à l’homme n’avait jusqu’à présent été attestée. Concernant les contaminations animales, plusieurs modes de contamination sont possibles, tant par contacts directs qu’indirects, entre les oiseaux sauvages et domestiques. Les animaux se contaminent notamment via des excréments d’animaux malades, ou encore au contact de matériels et surfaces infectés, d’autant que le virus peut survivre très longtemps dans l’environnement. La contamination de l’animal à l’homme, elle aussi, peut se faire par contact direct avec des volailles malades ou des sécrétions, que ce soit en manipulant des oiseaux infectés ou en nettoyant leurs espaces de vie.

Cette souche H5N2 a été détectée pour la première fois au milieu des années 1980 aux Etats-Unis, dans l’Etat de Pennsylvanie. A l’époque, les observateurs décrivent une souche hautement pathogène qui, en quelques mois, fait des ravages, avec un taux de mortalité d’environ 90 %, rapporte Le Mag des animaux : « Lors d’une flambée du virus, il est hélas déjà trop tard et peu de solutions existent hormis la mise en quarantaine des élevages touchés et l’élimination des volailles infectées ou potentiellement exposées ». A l’époque, « pour endiguer cette épidémie, il a fallu sacrifier plus de 17 millions d’oiseaux ».

Pour lutter contre cette souche H5N2, il existe un vaccin autorisé en France depuis 2006 : le Nobilis Influenza H5N2. Dans l’Hexagone, « ce vaccin est en effet utilisé dans des parcs depuis 2006 de manière plus ou moins régulière », selon un avis de l’Anses relatif à « l’élaboration d’une stratégie nationale de vaccination au regard de l’influenza aviaire hautement pathogène chez les galliformes » publié en octobre 2022. « Malgré l’absence de données scientifiques concernant l’efficacité du vaccin, le retour d’expérience suite aux foyers de grippe aviaire en parcs zoologiques en 2021-2022 en France semble démontrer un certain niveau de protection du vaccin ».

Ce jeudi, la Dr Aspen Hammond, du programme mondial de lutte contre la grippe de l’OMS, a expliqué qu’il était trop tôt pour faire des commentaires sur le virus, indiquant qu’il fallait attendre de connaître ses caractéristiques « et la mise à disposition des données complètes de la séquence génétique ».

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