Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, une agence européenne qui surveille les maladies infectieuses, s’inquiète de la propagation sur le continent des maladies transmises par les moustiques. Dans une communication rendue publique ce 11 juin, il signale notamment une très nette augmentation du nombre de cas de dengue entre 2022 et 2023 dans l’espace économique européen (les 27 ...
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, une agence européenne qui surveille les maladies infectieuses, s’inquiète de la propagation sur le continent des maladies transmises par les moustiques. Dans une communication rendue publique ce 11 juin, il signale notamment une très nette augmentation du nombre de cas de dengue entre 2022 et 2023 dans l’espace économique européen (les 27 États membres de l’UE ainsi que la Suisse, la Norvège et l’Islande).
Pour la dengue, une maladie virale dont le moustique tigre est l’un des vecteurs, on distingue entre cas autochtones et cas importés. Les cas autochtones résultent d’une infection par un autre malade déjà présent sur le territoire. Les cas importés correspondent à des gens qui reviennent malades de l’étranger ou qui déclarent la maladie une fois de retour.
Alors que le Centre européen avait recensé 71 cas de dengue contractée localement en 2022, ils étaient 130 en 2023. La pente est encore plus significative pour les cas importés : 1 572 enregistrés en 2022 dans l’espace européen, 4 900 l’an passé. « Au cours des premiers mois de 2024, plusieurs pays ont signalé une augmentation substantielle du nombre de cas de dengue importés, ce qui suggère que les chiffres de l’année pourraient devenir encore plus élevés », alertent les scientifiques.
Cette tendance fait peser un risque d’épidémie dans les régions où le moustique tigre est bien implanté, ce qui est le cas du Sud-Ouest. Le problème posé par la bestiole, Aedes albopictus, n’est pas nouveau. Les premiers cas autochtones en France métropolitaine ont été relevés dès 2010 en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Son extension territoriale est favorisée par le réchauffement climatique, qui crée des conditions plus propices à sa multiplication. La hausse du transport aérien international y contribue également.
« Des chiffres sans précédent »
Ces chiffres résonnent avec la situation dans l’Hexagone, décrite par Santé publique France. « Depuis 2023, le nombre de cas importés de dengue signalés atteint des chiffres sans précédent, dont plus de 60 % reviennent des Antilles françaises, où une épidémie est en cours depuis la mi-2023. Entre le 1er janvier et le 19 avril 2024, 1 679 cas de dengue importés ont été notifiés à Santé publique France versus 131 sur la même période en 2023. Sur cette période, 82 % des cas reviennent des Antilles françaises », indiquait l’établissement public à la fin avril.
Le moustique tigre ne se contente pas de colporter la dengue. Il peut également servir de vecteur au chikungunya et à Zika. « Il se propage plus au nord, à l’est et à l’ouest de l’Europe et compte désormais des populations autonomes dans treize pays », relève le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
Son cousin, Aedes aegypti, vecteur des virus de la fièvre jaune, de la dengue, du chikungunya et du Zika, s’est récemment établi à Chypre. « Son potentiel établissement dans d’autres régions d’Europe est préoccupant », appuie l’agence européenne. Prévoyez les moustiquaires.
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