À l’occasion de la semaine de prévention du diabète, l’endocrinologue Ingrid Julier, chef du service des maladies métaboliques au CHU de Nîmes, rappelle les risques et donne des conseils d’hygiène de vie.
Le diabète de type 2 est en hausse constante. Pourquoi ?
Aujourd’hui en France, ce diabète le plus fréquent (90 %) est en forte progression. Il y a 4 millions de malades en France, sans doute même 5 millions. Beaucoup découvrent leur maladie tardivement car elle est asymptomatique. Dans le Gard, 50 000 personnes sont diabétiques, soit un taux de prévalence de 6,45 % supérieur à la moyenne nationale. C’est une maladie liée à la précarité et à l’obésité.
Avant, le diabète était la maladie du troisième âge, aujourd’hui, elle apparaît fréquemment vers 40-50 ans. En cause, les modes de vie, surtout l’alimentation et l’activité physique.
La malbouffe et l’excès de sucre sont-ils les principales causes ?
On pense toujours au sucre mais attention un régime viande-fromage-vin rouge peut aussi créer un beau diabète. Et il n’y a pas de petit diabète comme je l’entends trop souvent.
Quels sont les risques ?
Cette maladie chronique peut causer de gros dégâts. Il faut penser à sa santé sur le long terme. Le diabète bouche les gros vaisseaux et entraîne AVC, infarctus, cécité et amputation mais aussi dysérection et mycoses génitales. Plus on développe un diabète jeune plus l’espérance de vie théorique sera impactée.
Hypertension, obésité, tabagisme, cholestérol augmentent encore les risques.
Un stand prévention jeudi 6 juin au CHU
Jeudi 6 juin, de 10h à 16h, dans le hall central du CHU Carémeau, le service des maladies métaboliques et endocriniennes anime un stand de prévention sur le diabète et répondront aux questions des patients et des visiteurs. L'association des diabétiques du Gard (AFD30) présidée par Rosine Portero sera aussi présente. "On diagnostique près de 400 nouveaux cas de diabète 2 par an", explique-t-elle.
Peut-on prévenir le diabète ?
Pour éviter de le déclencher, une bonne alimentation, une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière sont essentielles. Il est important de manger équilibré et pas trop ! Il faut veiller au rapport entre calories absorbées et dépenses énergétiques.
Et pratiquer une activité physique régulière. Par exemple, 68 minutes d’activité physique modérée à intense chaque jour diminuent le risque de développer un diabète de type 2. Mais déjà une heure trois fois par semaine ou une demi-heure par jour, c’est bien. On ne parle pas de sport mais d’activité physique (marcher, prendre les escaliers, tondre la pelouse, faire le ménage...). Il faut bouger ! Pour s’y (re)mettre, l’activité physique adaptée peut être prescrite sur ordonnance !
Quand le diabète est déclaré que peut-on faire ?
Le diabète est une maladie chronique irréversible mais l’activité physique reste capitale. Elle permet vraiment d’améliorer les symptômes et de prendre moins de médicaments. Une étude a comparé une cohorte de patients qui prenaient des comprimés avec une autre qui faisait de l’activité physique adaptée et avait un régime diététique ; les seconds avaient un diabète mieux équilibré.
Dans la prise en charge globale des patients, l’éducation thérapeutique les aide à s’approprier et à tenir de nouvelles habitudes de vie.
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