En l’espace de quelques années, sa présence est devenue une véritable nuisance à Toulouse.
Le moustique tigre, présent depuis 2012 à Toulouse
Détecté pour la première fois en 2012, le moustique tigre n’en finit plus de s’implanter dans la Ville rose, une métropole que le petit insecte (environ 5 mm) aux rayures noires et blanches a entièrement colonisé dès 2014.
Et depuis quelques années, sa présence (effective de mai à novembre) s’est particulièrement accrue au point qu’il devenait parfois difficile pour les habitants de Toulouse de profiter de leurs extérieurs (balcon, terrasse ou jardin) certains étés.
Pour autant, en ce début d’été 2024, la présence de ce moustique – qui rappelons-le est diurne (il est capable de piquer tant qu’il y a de la lumière, ce n’est donc pas lui qui vous pique durant la nuit !) semble moins forte qu’auparavant. Fausse impression ou vraie tendance à Toulouse ?
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Où est passé le moustique tigre ?
Actu Toulouse a donc contacté Guillaume Lacour, entomologiste médical chez Altopictus, entreprise spécialisée dans la surveillance et la lutte contre le moustique tigre.
Et le scientifique fait d’abord le constat suivant : « La dynamique d’abondance du moustique tigre a été comparable au printemps 2024 avec le printemps 2023 : éclosion des œufs à partir de mars, premières pontes fin avril, etc », indique-t-il.
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Deux fois moins d’œufs dans les pièges pondoirs !
Mais le spécialiste constate un net fléchissement de la présence du moustique dans le Grand Sud, et y compris à Toulouse, depuis le mois de juin 2024, par rapport au même mois de l’année précédente.
« Toutefois, l’abondance de l’année 2024 est jusqu’à présent inférieure à celle de 2023 depuis début juin, avec en moyenne 2,5 moins d’œufs d’Aedes albopictus dans les pièges pondoirs de nos réseaux scientifiques déployés en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine », indique Guillaume Lacour à Actu Toulouse.
Altopictus dispose en effet d’un réseau de surveillance d’une cinquantaine de pièges pondoir qui sont placés principalement autour des établissements de santé et un réseau renforcé autour de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Or l’an dernier, pour la même période, le même spécialiste indiquait à Actu Toulouse : « En juin 2023, sur nos réseaux de pièges pondoirs dédiés au suivi, nous avons observé une abondance en œufs d’Aedes albopictus multipliée par trois dans l’agglomération de Toulouse, par rapport à juin 2022, avec une variabilité selon les lieux″.
Alors comment expliquer qu’il y ait globalement moins de moustiques par rapport à l’an dernier à la même période ?
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Comment expliquer ce phénomène ?
Pour le scientifique d’Altopictus, société qui s’occupe notamment des opérations de démoustication en Haute-Garonne en cas d’apparition d’un cas (importé ou autochtone) de dengue, de chikungunya ou de zika, c’est évidemment la météo – peu clémente (c’est le moins qu’on puisse dire !) – qui est en grande partie responsable.
« Cette diminution de l’abondance est très probablement la conséquence des températures beaucoup plus douces en mai-juin 2024 par rapport à mai-juin 2023 (ex : -3,5°C en juin 2024 à Toulouse par rapport à juin 2023), températures qui se rapprochent enfin des normales saisonnières en 2024″, souligne Guillaume Lacour.
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Les habitants ont aussi un rôle à jouer
Or, « des températures plus faibles allongent la durée du développement larvaire (et donc le risque de mortalité larvaire si le récipient en eau est asséché entre-temps par exemple) », ajoute le spécialiste.
Qui ajoute encore à destination des habitants de Toulouse et de la région : « C’est un bon rappel qu’il faut empêcher le développement larvaire du moustique tigre chez soi, en vidant chaque semaine les récipients en eau. Fixez-vous un jour du moustique tigre, où vous prenez le réflexe d’inspecter votre jardin, terrasse ou balcon pendant 5 minutes): cache-pots, regards de gouttière, bidons de réserve d’eau, coupelles, etc. »
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Une des espèces les plus envahissantes au monde
Car la société Altopictus rappelle que le moustique tigre « est l’une des espèces les plus envahissantes au monde, ce qui tient en partie à sa grande capacité d’adaptation, et au fait de s’être « attaché » à l’Homme, qui a permis sa dispersion régionale et mondiale, et qui lui offre le gîte (les larves du moustique tigre se développent dans les récipients artificiels que nous accumulons : seaux, cache-pots, vases, pneus, pièges à sable, etc.) et le couvert (ce moustique pique préférentiellement les mammifères, dont l’Homme).
Le meilleur moyen de s’armer contre le moustique est donc de se débarrasser de ces fameux récipients qui favorisent le développement des gites larvaires…
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« En aucun cas annonciateur d’un été tranquille »
Mais attention… Si les moustiques sont donc un peu moins présents en ce moment, cela ne veut pas forcément dire que les habitants de Toulouse et des alentours pourront se la couler douce sur leur balcon cet été ! Tout dépendra donc des gestes individuels de chacun… mais aussi en grande partie de la météo !
« À partir du moment où les températures vont remonter, il y aura forcément davantage de moustiques. Il s’agit donc plutôt d’un épisode de répit… Mais ce n’est en aucun cas annonciateur d’un été tranquille à Toulouse », souligne Guillaume Lacour.
L’abondance des moustiques dépendra aussi des précipitations qui auront lieu cet été : « s’il pleut beaucoup, cela favorisera également leur développement et leur présence dans la durée ».
Il faudra donc attendre encore un peu pour savoir à quelle sauce les moustiques vont nous… piquer !
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