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Progrès dans les traitements contre le sida, retour de la coqueluche : un été en demi-teinte sur le front infectieux - Libération

Chronique «Aux petits soins»

Progrès dans la prévention contre le sida, retour de la coqueluche : un été en demi-teinte sur le front infectieux

Certaines pathologies infectieuses anciennes sont en recrudescence. A l’inverse, on observe de nouveaux progrès en termes de prévention contre le sida avec un allègement du traitement préventif.
publié aujourd'hui à 6h49

L’été a toujours adoré les maladies infectieuses. Et celui qui débute le fait de façon plutôt originale avec un verre à moitié rempli, avec du bon et du moins bon, le tout sur le regard vigilant de l’agence Santé publique France qui, à l’approche des Jeux olympiques, multiplie les lieux d’observations. «Les risques infectés sont élevés», répète-t-on à l’Agence.

Un verre donc à moitié plein. En effet, alors qu’elles stagnaient à des niveaux plutôt bas, des maladies comme la coqueluche, la rougeole, la tuberculose ou la syphilis ont fait leur retour en France. «C’est le génie épidémique : il y a des cycles de quelques années, parfois quelques décennies où les maladies se font oublier, mutent un peu, puis réapparaissent sans prévenir», a expliqué à l’AFP Mikal Askil Guedj, docteur en sciences médicales. En tout cas, les causes de ces retours sont multiples : baisse du taux de la vaccination, changement climatique, mais aussi effets paradoxaux des années Covid où le port du masque nous a protégés un peu trop d’autres virus.

Rougeole et coqueluche de retour

Dans ce nouveau paysage, le plus déroutant est, peut-être, la remontée des cas de la coqueluche. Longtemps considérée comme une maladie bénigne de la petite enfance, elle peut pourtant être sévère, même mortelle pour les nourrissons non vaccinés et les personnes à risque comme les femmes enceintes et les personnes âgées. La coqueluche, se transmettant par voie aérienne, est très contagieuse. Une personne contaminée transmet ainsi la maladie à 15 autres personnes en moyenne. En France, entre janvier et juin 2024, plus de 5 800 cas ont été ainsi recensés, cinq fois plus qu’en 2023. Bref, un front à surveiller de près.

Autre maladie en pleine forme, la rougeole ; la plupart du temps elle aussi bénigne, elle peut entraîner des complications graves, respiratoires et neurologiques. En France, le bilan épidémiologique 2023 avait déjà indiqué une multiplication par 8 des cas par rapport à 2022. Et depuis, selon l’OMS, 56 634 cas de rougeole et 4 décès ont été déclarés dans 45 pays européens rien que le premier trimestre de l’année 2024. Enfin, sur le front de la tuberculose, si elle reste une maladie infectieuse de première importance au niveau mondial, avec plus de 10 millions de cas, elle reste à un niveau faible en France mais elle a connu un léger rebond en 2023. Et le premier trimestre 2024 a montré une stagnation.

Traitement préventif anti-VIH injectable

Venons-en au sida, où les nouvelles en termes d’outils de prévention sont plutôt bonnes. La semaine dernière, la Haute Autorité de santé a autorisé la prescription et le remboursement de la PrEP injectable à deux mois. La PrEP est ce traitement préventif qui consiste à prendre une molécule anti-VIH, soit en continu, soit autour d’une relation à risque. Et finalement, vous êtes protégé quasi à 100 %. Presque comme un vaccin. Mais voilà, il faut donc prendre ladite pilule tous les jours (ou presque), avec la crainte de l’oublier. Or, il se développe depuis quelque temps une forme injectable. Une piqûre tous les deux mois, et vous êtes préservés. «La dernière étude a démontré que la PrEP à action longue était même plus efficace que la pilule orale», s’est félicité ViiV Healthcare, le laboratoire chargé de développer ce traitement préventif. Baptisé Apretude, il est administré par injection dans un muscle à raison de deux fois à un mois d’intervalle dans un premier temps, puis d’une injection tous les deux mois en rythme de croisière. Et les progrès ne s’arrêtent pas là. Le 20 juin 2024, la firme Gilead Sciences a annoncé des résultats très encourageants avec sa nouvelle molécule, le lénacapavir. Celle-ci se reçoit en injection sous-cutanée deux fois par an. Bref, la contrainte de la prise est de plus en plus réduite. Mais une question de coût et d’accessibilité risque vite de se poser : actuellement, aux États-Unis, le prix du lénacapavir tourne autour de 40 000 dollars par an.

Restons encore sur le sida : l’été a toujours été une période à risque. Et l’arrivée des Jeux olympiques peut compliquer la donne. Pour les athlètes, tout est prévu. Ou presque. Près de 200 000 préservatifs masculins et 20 000 féminins sont prêts. Et ils seront distribués pour prévenir toutes les IST au village olympique. Deux par jour et par athlète. Qui dit mieux ? Des dépliants seront également distribués, et des affiches placardées au sein de la polyclinique du village, «pour sensibiliser les sportifs et sportives de tous les pays». Il y aura également des dispositifs de dépistage au sein de cette polyclinique. Enfin, 10 000 préservatifs sans latex et 20 000 digues buccales (carré de latex utilisé en cas de sexe oral) ont aussi été commandés.

Dernière bonne nouvelle sur le front des maladies tropicales : la semaine dernière, le laboratoire Valneva a obtenu le feu vert pour commercialiser son vaccin contre le chikungunya dans l’Union européenne. Une première au monde contre ce satané virus que transportent nos méchants moustiques Aedes.

Pour aller plus loin :

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