Sous traitement contre l’hypothyroïdie depuis près d’un an et demi, Alice Dubois a constaté l’apparition d’effets secondaires sérieux, l'empêchant presque du jour au lendemain de continuer à mener une vie épanouie et sereine. Maux de tête, vertiges, prise de poids, fatigue intense altèrent son quotidien depuis deux mois déjà. « Cela faisait quelques mois que je ne me sentais pas bien, mais je ne comprenais pas d’où ça venait. » Après avoir fait des recherches, et découvert la pétition – qui a recueilli près de 21 000 signatures – sur Facebook, elle a compris que ces symptômes corrélaient parfaitement avec la prise de la nouvelle formule du médicament Lévothyrox.
Un problème de communication
Les mêmes symptômes que lorsque son hypothyroïdie n'était pas traitée. Aujourd'hui, la vie d'Alice est un calvaire, comme si le médicament n’était plus efficace. " Et ce qui est le plus handicapant, c’est la grosse fatigue, j’ai du mal à me lever le matin parce que je suis trop épuisée. » Pour elle, la manifestation des symptômes est clairement due au médicament, précisément au changement de composition, qui coïncide pile-poil avec l'apparition de ces effets.
Un changement qu'elle a découvert toute seule en cherchant sur internet la raison de ces troubles. Ni son médecin, ni son pharmacien ne l'avaient prévenue. Ainsi, Alice, s'est empressée de gonfler les rangs des mécontents victimes du nouveau Levothyrox, fédérés autour d'une pétition. Plus de 21 000 signataires en un mois, qui dénoncent autant les conséquences de la nouvelle formule, que le manque de transparence des professionnels de santé à l'égard des patients
Un déficit de communication qui induit, selon elle, une négligence certaine dans leur suivi de santé des malades. « Mon pharmacien m’a dit de faire une prise de sang dans 6 mois, alors qu’à partir du moment où l’on change de médicament il faut en faire une après 6 à 8 semaines. » Même reproche à l'encontre des autorités sanitaires : « On est beaucoup a avoir alerté l’ANSM (Agence Nationale de Santé du Médicament) pour avoir plus de communication autour du changement et de ses conséquences » explique-t-elle. Du côté de l'Agence, le protocole d'information a été respecté : on assure d'une part avoir validé le changement de composition, et informé d'autre part le corps médical et les professionnels de santé des nouveaux éléments. Charge à eux de faire le relais auprès de leur patientèle...
Un principe actif inchangé
S'il sont nombreux à se plaindre des effets secondaires du Levothyrox nouvelle version, l'ANSM est loin d'y voir l'amorce d'un nouveau scandale sanitaire. Effectivement, selon l'Agence, le changement intervient sur les éléments de stabilisation et non sur le principe actif, qui lui n’a subi aucun changement. Le lactose anciennement présent a ainsi été remplacé par le mannitol et l’acide citrique« ce qui n’altère pas la libération du principe actif » explique un pharmacien du quartier des Champs-Elysées, qui a tenu a conserver son anonymat en raison de la sensibilité du sujet.
Pour lui, il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre-mesure, n'ayant eu pour l'instant aucun retour négatif de ses clients traités avec le Lévothyrox. Si tel était le cas, il serait obligé de respecter la procédure de pharmaco-vigilence, lui demandant de faire un retour à L'ANSM des impressions et ressentis confiés par ses usagers. Du côté de l'ANSM, c'est bien là tout le problème : les malades ne suivent pas les procédures mises en place exprès pour récolter leurs témoignages. Si l'Agence surveille de près la pétition et prend l'affaire au sérieux nous a-t-elle déclaré, elle aurait largement préféré que tous les signataires se rendent sur le site dédié de pharmaco-vigilence pour expliquer la nature de ses nouveaux symptômes... De quoi agir plus rapidement si besoin était.
La procédure à suivre
De la même manière, elle encourage vivement les malades à répondre au questionnaire réalisé en partenariat avec l'association Vivre avec la Thyroïde. Celui-ci est même en cours de réactualisation, preuve pour l'ANSM de son intérêt pour les victimes et de son engagement. Les patients souffrant des effets secondaires sont donc priés de faire la déclaration de pharmacovigilance sur le portail de signalement prévu à cet effet. Ils peuvent également prendre connaissance des questions-réponses sur le site afin de se maintenir informé des procédures à suivre. En attendant, L'agence se veut rassurante quant au médicament et son efficacité. Pas question de le remettre en cause : un réajustement du dosage à voir avec son médecin traitant est préconisé pour favoriser une meilleure adaptation aux nouveaux ingrédients.
De son côté, Alice attend vivement les résultats de ses dernières analyses, entreprises toute seule. De quoi peut-être revoir son traitement, retrouver au plus vite une vie normale, et ne pas risquer de subir de discriminations liées à sa maladie de la part de ses employeurs. D'où son témoignage sous pseudonyme.
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