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Polémique sur la pilule: «C'est dommage que la pilule soit tant plébiscitée par les médecins»

Des plaquettes de pilule contraceptive.

Des plaquettes de pilule contraceptive. — SERGE POUZET/SIPA

Inévitable ou indésirable ? A l’occasion de la parution mercredi deJ’arrête la pilule(Les liens qui libèrent), un essai sur les dangers de cette contraception hormonale, sujet très polémique, 20 Minutes a demandé à ses internautes et notamment aux membres du panel Moi Jeune ce qu’elles pensaient de ce moyen de contraception.

« Le stérilet en cuivre est pour moi la meilleure solution »

La liste des effets secondaires a de quoi refroidir. Troubles de la libido, problèmes de poids, migraines…. Tous les désagréments décrits dans le livre J’arrête la pilule se retrouvent dans les témoignages de nos internautes.

« J’ai pris du poids et ma libido était à zéro, explique Alix, 22 ans. Je l’oubliais de temps en temps, jusqu’à ce que je tombe enceinte accidentellement. Mon gynéco m’a finalement posé un stérilet. Malgré une acné persistante et tardive, le stérilet en cuivre est pour moi la meilleure solution: on n’a pas besoin d’y penser, ça n’influe pas sur la libido, c’est sûr à 100 %, ça ne coûte pas cher… C’est dommage que la pilule soit tant plébiscitée par les médecins et le choix des femmes pas accepté. »

>> A lire aussi : La pilule a-t-elle un effet sur la libido?

« Il existe plein d’autres moyens de se protéger, plus sains pour la santé »

Juliette* a pris la pilule de 17 à 23 ans. Si elle a décidé de l’abandonner il y a un an, c’est pour des raisons de santé. « Je souffrais de migraines, j’étais agressive et j’ai aussi commencé à avoir du dégoût pour beaucoup d’aliments, raconte-t-elle. J’ai eu de gros problèmes de foie et d’intestin. En discutant avec mon copain et en voyant ma santé se dégrader, j’ai décidé d’arrêter la pilule. Je me sens mieux dans mon corps, je n’ai plus à me soucier de savoir si j’ai pris ma pilule à une heure précise, je me sens plus libre ! »

Et cette internaute pose une question intéressante : « L’Allemagne est le premier pays à fabriquer et vendre les pilules, mais leur premier moyen de contraception est le préservatif. Pourquoi ? Je pense que la pilule contraceptive est dangereuse pour la santé des femmes. Il existe plein d’autres moyens de se protéger, plus sains pour la santé ! Alors autant en profiter. »

« Nous sommes peu informées sur les contraceptions non hormonales. »

Rose, pour sa part, regrette que la science s’intéresse si peu aux alternatives. « La pilule me convient et ne m’a jamais causé de soucis ». Son regret, c’est que les médecins ne jurent que par le « tout pilule ». « Je pense que la pilule est un moyen de contraception très efficace mais qui bénéficie d’une hégémonie en France. Nous sommes peu informées sur les contraceptions qui ne sont pas hormonales. De plus, la pilule ne convient pas aux styles de vies et personnalités de toutes, le fait de la prendre tous les jours à heure régulière n’est pas évident pour tout le monde et pour ces personnes un patch contraceptif, un stérilet ou autre serait plus utile. »

Autre problème, les effets secondaires parfois délétères de cette contraception orale sont trop souvent ignorés. « Par manque d’informations réelles et de vraie prévention, ma petite sœur a fait une phlébite causée par la combinaison de la pilule et de la cigarette, reprend Rose. Les effets secondaires sont tellement acceptés que je pense que ça a ralenti la recherche. J’ai lu un article dans lequel il était écrit qu’un test clinique de pilule pour homme avait été arrêté à cause des effets secondaires de celle-ci : dépression, prise de poids, perte de libido, les mêmes que pour la pilule contraceptive féminine. Je crois que la recherche doit s’engager pour offrir plus de formes de contraceptions, hormonales ou non, et pour lutter contre les effets secondaires. »

« Je préfère, comme beaucoup d’autres, me contenter de la capote »

Anaïs, 31 ans, a vécu la fin de la pilule comme une libération. « En cinq ans, j’ai pris 20 kg et j’ai frisé la dépression, des effets négatifs qui ont pris fin dès l’arrêt de la pilule. A ce moment-là, ça a été une renaissance, l’impression de revivre, de ne plus être une machine, de retrouver des émotions et de ne plus être dans un état léthargique, et ce dès les premières règles donc à peine quelques jours après l’arrêt. Quant à la libido… ça a été ça le plus flagrant : je me suis rendu compte que je n’en avais plus, j’ai retrouvé une vie sexuelle.

Et Anaïs l’assure, elle n’est pas la seule à avoir vécu la fin de la pilule comme une redécouverte de son corps et de son désir. « Beaucoup de mes amies ont ressenti la même chose, au grand bonheur de leur partenaire, qui du coup refuse de les voir s’empoisonner à nouveau avec la pilule. »

Et c’est souvent le manque d’écoute des médecins qui choque ces jeunes femmes. « Malgré mon absence de règles et les autres symptômes, la gynéco et mon médecin traitant [des femmes toutes les deux] n’ont pas voulu admettre ouvertement que c’était lié : "la pilule ne fait pas grossir", "c’est le stress," "une autre pilule aurait eu un meilleur effet", "pas de règles ? Estimez-vous heureuse et profitez-en ! " »

Anaïs a fait le choix de revenir au préservatif. « On m’a déconseillé pour des problèmes lymphatiques et veineux de reprendre toute contraception avec hormones. On réfléchit à d’autres solutions mais elles ne sont pour l’instant pas très nombreuses. Et le problème quand on a la trentaine c’est qu’on ne va pas poser un stérilet en cuivre alors qu’on est susceptible de vouloir un enfant d’ici les trois ans à venir. Je préfère donc, comme beaucoup d’autres, me contenter de la capote. Des amies utilisent des contraceptifs naturels à base de plantes connues pour leurs effets contraceptifs (mais pas prouvés scientifiquement) ou la bonne vieille méthode du coït interrompu (oui en 2017 !). Perso, je n’ai pas confiance dans ces méthodes. »

« Je prends cette pilule pour des raisons de confort plus que de contraception »

Mais comme chaque patiente est unique, à l’inverse, certaines vivent très bien avec leur pilule. Avoir un cycle régulier, moins d’acné, faire sauter ses règles douloureuses, la pilule peut présenter quelques avantages. Ainsi, Julia prend une pilule progestative depuis plus de deux ans « pour des raisons de confort plus que de contraception, en effet, cette pilule a pour propriété principale d’interrompre le cycle menstruel. » Violaine assure également ne pas regretter de prendre la pilule car avec une endométriose, l’urgence c’est surtout d’éviter les douleurs des règles…

Sophia, 27 ans, confie avoir pris la pilule pour éviter des règles hémorragiques. « Ça me fatiguait beaucoup… La pilule permet d’avoir des règles normales car elles sont artificielles. » Mais Sophia s’interroge. « Après les polémiques, j’ai essayé d’arrêter la pilule mais c’était impossible côté règles donc j’ai repris. J’espère que cela ne me causera pas de problème dans le futur : cancer du sein ou de l’utérus à cause des hormones, etc. On ne sait jamais comme on n’a pas suffisamment de recul. »

* Certains prénoms ont été modifiés.

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