Présentée comme une alternative naturelle à la contraception hormonale, l’application suédoise Natural Cycles, utilisée dans 161 pays, a montré des défaillances. 37 utilisatrices sont tombées enceintes en utilisant cette méthode.
Selon Sverige radio, l'hôpital Sud de Stockholm vient de déposer un rapport auprès de l'Agence des produits médicaux (l'équivalent de notre Agence nationale de sécurité du médicament). Les sages-femmes ont constaté que ces 37 femmes sur les 600 venues avorter ces quatre derniers mois reconnaissaient avoir utilisé l'application Natural Cycles comme méthode contraceptive.
p>Comment fonctionne cette application ?
En février 2017, 150 000 femmes (réparties dans 161 pays) utilisaient cette appli lancée en août 2014. Imaginée par Elina Berglund, une trentenaire suédoise, chercheuse dans le domaine de la physique des particules, Natural Cycles propose aux utilisatrices d'entrer chaque matin leur température corporelle dans l'interface. Puis, à l'aide d'un algorithme et d'un calcul de leurs cycles menstruels, l'application envoie un code couleur : rouge pour les jours à haut risque et vert lorsqu'il n'y a pas de risque de grossesse.
La réaction de la société
La société natural Cycles a tenté de se dédouner en rappelant qu' « aucune contraception n'est fiable à 100 % et que les grossesses non désirées sont un risque avec n'importe quelle méthode contraceptive ». Deux études cliniques ont été publiées sur l'application dans «The European Journal of Contraceptio & Reproductive Health Care». La première a montré que l'algorithme était aussi précis pour identifier l'ovulation que les méthodes cliniques comme l'échographie. La seconde a révélé que son efficacité était semblable à celle des pilules.
L'application Natural Cycles, qui a reçu l'aval de l'Union européenne il y a un an, est présentée comme efficace à 93 % si elle est utilisée correctement. Mais les gynécologues conseillent plutôt son utilisation aux couples qui ont un désir de grossesse pour connaître les jours d'ovulation, plutôt que comme méthode contraceptive.
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En France, le planning familial indique sur son site que : « les méthodes dites naturelles réduisent le risque de grossesse non désirée sans être efficaces en matière de contraception. Leur taux d’échec est estimé entre 30 % et 40 % selon les méthodes ». Parmi celles-ci, on retrouve la méthode dite de « la température ».
« La période de fertilité est calculée en fonction d’une courbe de températures. La phase fertile correspond aux jours où la température du corps de la femme est légèrement supérieure à 37°C. Elle nécessite de prendre chaque matin avant le lever, et toujours à la même heure, sa température. Cela ne tient pas compte des autres facteurs pouvant faire monter la température (fièvre, stress…) » rappelle le Planning familial.
Aujourd’hui, près d'une femme sur dix utilise ces méthodes de contraception dites naturelles. En férvrier dernier, le Dr Philippe Deruelle, secrétaire général du Collège national des Gynécologues et obstétriciens français ne cachait pas sa réserve dans nos colonnes, face au boom des méthodes contraceptives dites « naturelles ».
« J'ai très peur d'un retour de bâton avec une augmentation des interruptions volontaires de grossesse. Elles sont stables jusqu'à maintenant, autour de 200 000 par an pour 1 million de grossesses, mais nous avons toutefois noté une légère hausse des IVG après le scandale des pilules de 3e et 4e générations (NDLR : 216 000 en 2013). Déjà... »
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